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Coopération : Tebboune attendu en Tunisie

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Sabri Boukadoum , ministre des Affaires Étrangères, dans ses activités de relance de l’action diplomatique de notre pays en dépit de la pandémie et de la trêve estivale, a effectué, hier, une visite de travail en Tunisie consacrée à la relance des relations bilatérales entre Alger et Tunis et sur la crise libyenne, à propos de laquelle les deux pays convergent pour une solution politique inclusive en Libye.

La visite du chef de la diplomatie algérienne en Tunisie est « l’occasion de poursuivre les discussions avec la partie tunisienne sur les voies et moyens à même de développer les relations bilatérales dans divers domaines, notamment la préparation de la visite d’État du président de la République prévue en Tunisie », précise le MAE. Cette visite d’État répond à celle du Président tunisien Kaïs Saïed, dont c’était la première sortie de Tunisie début février 2020 accueilli dans sa « seconde patrie », par son homologue algérien . « Nous avons tardé à nous voir, mais, comme on dit, les bonnes choses prennent tout leur temps » avait ajouté le président Abdelmadjid Tebboune. En réservant sa première visite à l’étranger à l’Algérie, comme il l’avait promis dès son investiture, le Président tunisien marquait sa volonté claire et ferme de faire des relations entre les deux pays, excellentes au demeurant , un modèle.
D’autant qu’elle intervenait à quelques jours de la commémoration des bombardements de Sakiet sidi Youcef qui avait scellé par le martyr le bon voisinage entre deux pays et deux peuples frères . Au plan économique, les relations économiques algéro-tunisiennes sont en deça de la volonté des deux pays et sont loin de refléter les relations «exceptionnelles» entre Tunis et Alger et leur parfaite entente politique.
En effet les échanges économiques restent bas et les exportations algériennes vers la Tunisie se limitent presque exclusivement au pétrole et au gaz, à hauteur de 95%. Les exportations tunisiennes vers l’Algérie sont un peu plus diversifiées, et englobent essentiellement les matériaux de construction, les produits chimiques, les minéraux, les produits alimentaires notamment. Ces échanges économiques ne dépassent pas les 2%, alors que de part et d’autre on plaide pour une dynamisation des échanges économiques. Même si le secteur du tourisme se portait bien jusque-là , la pandémie du Covid-19 a freiné brutalement l’afflux des touristes algériens vers la Tunisie . Et il sera difficile de le rétablir pour le moment.

l’Algérie et la Tunisie convergent pour une solution politique inclusive en Libye
Dans une interview accordée à l’Agence de presse turque Anadolu, Boukadoum a rappelé que notre pays poursuit ses efforts pour préserver l’intégrité territoriale de la Libye au moment où la médiation algérienne est sollicitée par toutes les parties libyennes.
« Nous ne voulons pas diviser les Libyens ou prendre une position qui pourrait compromettre l’intégrité territoriale, l’avenir, la paix et l’unité de la Libye », a insisté le ministre, dans cet entretien accordé à Anadolu, en marge de sa rencontre à Rome avec son homologue italien, Luigi Di Maio. Le ministre des Affaires étrangères a réitéré l’objectif de l’Algérie de rassembler tous les Libyens, réaffirmant également sa position qui est à équidistance des belligérants libyens. Il a ajouté que l’Algérie travaillait à « éviter la partition » de la Libye, soulignant qu’une telle éventualité serait dangereuse pour tous, en particulier pour les pays du voisinage ». « Au-delà de la question de la sécurité de l’Algérie (…) nous devons les aider. Et tous les Libyens nous ont demandé de jouer ce rôle et nous sommes prêts bien entendu à l’assumer », a indiqué le ministre. M.Boukadoum n’a pas manqué de rappeler le soutien de l’Algérie aux conclusions de la Conférence de Berlin sur la Libye, citant également la coopération et l’échange de vues sur le dossier libyen avec les pays voisins ; la Tunisie et l’Égypte. Il a appelé l’ONU à hâter la nomination d’un émissaire onusien pour la Libye, un poste demeurant vacant depuis la démission en mars dernier du médiateur libanais, Ghassan Salamé. M. Boukadoum avait soutenu devant le Conseil de sécurité des Nations unies que cette nomination constituera « un signal très positif » à la reprise des négociations, exprimant l’espoir que le SG de l’ONU « aura enfin son mot à dire sur cette désignation ». Évoquant le dialogue inter-libyen, il a précisé que « les pourparlers ne devraient pas se limiter uniquement à Benghazi et Tripoli », en référence au Gouvernement d’entente nationale libyen (GNA) basé à Tripoli et aux forces du maréchal Khalifa Haftar, mais devraient aussi inclure le Sud de la Libye.
Dans cette région, « des milliers de familles et de tribus partagent des traditions communes avec les Algériens des régions transfrontalières », a signalé le ministre qui n’a pas manqué de rappeler l’enracinement des liens familiaux entre Algériens et Libyens.
M. Bendib

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