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Commerce informel : une pratique quasi-institutionnelle

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Le commerce informel, ou encore économie grise tel que le désignent les économistes, est une véritable catastrophe nationale. En effet, le secteur de l’informel ne cesse de saper les fondements mêmes de l’économie algérienne. Selon une étude remontant à 2006 et exécutée par des experts relevant de la délégation européenne en Algérie, le commerce informel représente environ un taux effarant de 30% de l’économie nationale. Pourtant, ce n’est pas faute de mesures prises par les plus hautes autorités du pays et à leur tête les différents locataires du ministère du Commerce. Rien n’y fait. Le commerce en Algérie pâtit de concurrence déloyale, de l’évolution de la contrefaçon mais aussi de différents dysfonctionnements en matière de lutte contre le phénomène du marché parallèle. En effet, et dans un long rapport de plusieurs pages, les experts européens associés à cette étude n’ont pas manqué d’inviter les autorités algériennes à la prise de mesures adéquates afin de barrer la route aux pratiques commerciales frauduleuses en Algérie et les réduire à leur portion congrue.
De la libéralisation de l’économie et l’ouverture du commerce extérieur, engagées par l’Algérie à la faveur de l’ouverture politique et économique, a résulté une croissance accrue du commerce entraînant à sa suite la prolifération des intervenants dans le secteur du commerce informel. Cette situation, conjuguée à des pratiques anticoncurrentielles, a favorisé l’inondation du marché national par des marchandises et de biens contrefaits de qualité douteuse, dont les conséquences sont négatives aussi bien sur la santé publique que sur la sécurité des consommateurs et, subséquemment, sur les rentrées fiscales du pays.
Pour le profane, le commerce informel pullule le territoire national. Ainsi, pratiquement tous les produits sont concernés par le troc illégal. Selon un état des lieux, plusieurs marchés informels répartis à travers le territoire national, ont pris un caractère quasi-institutionnel à l’image de celui de Zouia (Tlemcen) spécialisé dans le troc des produits de l’électronique et de la téléphonie, Sidi Khettab (Relizane) pour le textile et l’habillement, Hassi Fdoul (Djelfa) pour les cosmétiques et l’agroalimentaire, El Eulma (Sétif) pour l’électroménager et les équipements, Tadjenanent (Mila) pour les pièces de rechange automobile, Bir El Ater (Tébessa) pour la friperie et Tamanrasset pour le tabac et l’alcool. Aussi, la tendance est observée quant aux opérateurs économiques, et ils sont légion, qui versent promptement dans le domaine de l’économie grise.
Sur ce plan-là, un nombre incalculable d’industriels et d’artisans, mais aussi des importateurs, des commerçants grossistes, des détaillants et autres commerçants, contournent les voies règlementaires et légales, tenant négoce en parallèle au circuit formel en ayant recours, en guise de pratiques frauduleuses, à des moyens aussi éculés que la pratique de la fausse facturation, l’approvisionnement en devises du marché parallèle et l’exportation informelle aux pays sahariens limitrophes. Dans la plupart des cas, ces opérateurs n’ont même pas un registre de commerce à faire valoir auprès des agents de contrôle de l’Etat.
Mohamed Djamel

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