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Chute des prix du pétrole, politique sociale, LF-2016 : les recadrages de Bouteflika

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Le président de la République a présidé, mercredi dernier à Alger, le dernier Conseil des ministres de l’année 2015. Le point saillant à relever de cette réunion qui intervient dans un contexte de déprime des cours du brut sur les marchés internationaux est le discours rassurant qu’il a tenu sur les capacités du pays à supporter l’impact de cette détérioration, sans oublier le farouche débat qu’a suscitée l’adoption de la Loi de finances 2016. La Loi de finances pour 2016, signée, lors de ce Conseil, par le président Abdelaziz Bouteflika, introduit de nouvelles dispositions fiscales et modifie certaines en vigueur, en vue de générer des ressources supplémentaires au budget de l’état et alléger le dispositif fiscal en faveur des investissements. Afin d’assurer les Algériens quant à ces nouvelles taxes, le chef de l’état a réitéré son engagement à poursuivre les efforts de diversification de l’économie sans pour autant toucher à la politique de solidarité sociale ni brader le patrimoine économique du pays, essentiellement avec la crise économique que le pays traverse depuis la chute drastique des prix du pétrole. à cet égard, le chef de l’état a indiqué qu’« au plan économique, l’Algérie devra faire face à de grands défis dont la poursuite de sa politique de réformes et de développement à dynamiser, la préservation de sa politiqué de solidarité nationale (…) mais aussi et surtout, la gestion des conséquences du recul des prix du pétrole ».

En comparaison avec ses déclarations à l’issue du Conseil des ministres restreint qu’il a présidé le 23 décembre 2014, le chef de l’état maintient son idée sur la dynamique de développement mise en place bien avant la dépréciation des prix du pétrole. Grâce à la mobilisation des Algériens et aux atouts dont dispose le pays, ces défis peuvent être transformés en «succès nouveaux», a-t-il avancé.
Tout cela, a précisé le président de la République, ne signifie pas que le gouvernement songe à revoir la politique sociale. D’ailleurs, pour 2016, l’Algérie consacrera quelques 1 800 milliards de DA (19 milliards de dollars) aux transferts sociaux.

« Nous ne remettons pas en cause la souveraineté nationale »
Dans un autre sillage, et s’agissant de l’article 71 qui donne le droit au ministre des Finances de modifier et réorienter un budget prévu dans la loi, et notamment l’article 66 qui ouvre les portes de la privatisation aux entreprises publiques, qui ont alimenté la polémique, le chef de l’état a réaffirmé l’engagement de l’état et sa détermination à préserver la souveraineté de l’économie nationale.
De ce fait, le président de la République, a invité les membres de son exécutif à intensifier la communication institutionnelle de sorte à expliquer à l’opinion publique la « réalité » des mutations engagées ou à venir.
Ces mutations « ne remettront nullement en cause la souveraineté nationale sur l’économie du pays, ni ne prédestineront les entreprises stratégiques au désengagement de l’état, et que l’opinion nationale soit assurée également que ces mutations ne remettront pas en cause l’option de la solidarité et de la justice sociale», a rassuré M. Bouteflika. Par ailleurs, le Président a chargé les membres du gouvernement de lancer l’application du crédit à la consommation destiné exclusivement à la production nationale. Il les a également chargés de prendre les dispositions requises pour atténuer l’effet de l’augmentation des prix des carburants sur le transport et les activités agricoles et halieutiques. En vertu de la loi de Finance 2016, les prix du gasoil vont augmenter de 10% à partir de janvier prochain. Dans ce contexte, le Chef de l’état a notamment assuré le maintien du gouvernement de sa politique sociale visant à préserver le pouvoir d’achat des citoyens ainsi que la poursuite de sa politique de diversification économique, et ce, malgré la baisse des prix du pétrole. «Au plan économique et social, l’Algérie devra faire face à de grands défis dont la poursuite de sa politique de réformes et de développement à dynamiser, la préservation de sa politique de solidarité nationale et de justice sociale dans une transparence et une équité accrues, mais aussi et surtout, la gestion des conséquences du recul des prix du pétrole», a indiqué M. Bouteflika. Le Président a appelé, dans ce contexte, à l’implication des Algériens pour surmonter cette situation. «Notre peuple saura se mobiliser, convaincu que l’Algérie dispose de multiples atouts à valoriser pour transformer ces défis en succès nouveaux», a soutenu le Chef de l’état.

Quelles alternatives au financement budgétaire ?
Selon les déclarations récentes du gouvernement, la Loi de finances 2016 devrait se traduire par une baisse des dépenses publiques de plus de 9%. La plus grande part de cet effort de réduction des dépenses est supportée par le budget d’équipement qui est réduit de plus de 18%. Le principal risque associé à cette démarche est de pénaliser la croissance économique qui, au cours des dernières années, a été tirée essentiellement par les commandes publiques. Comment maintenir l’effort de réalisation des infrastructures économiques tout en diminuant les dépenses d’équipement de l’État ? Pour le chef de l’état, les autorités aspirent à trouver d’autres alternatives au financement du budget public et à promouvoir les secteurs créateurs de richesse et d’emploi: industrie, agroalimentaire, TIC….
Dans cette optique, le Président a réaffirmé récemment l’engagement de l’état à renforcer la diversification de l’économie. « Il est plus judicieux aujourd’hui de s’orienter vers d’autres secteurs générateurs de richesses et d’emplois pour nos jeunes. L’Agriculture, qui permet d’atteindre l’autosuffisance, voire d’aller vers l’exportation, permettra à notre pays de compter avec les recettes nationales, diversifier ses sources d’investissement et de préserver le pouvoir d’achat des citoyens», avait-il soutenu dans un message adressé, récemment, au secrétaire général de l’Union nationale des paysans algériens (UNPA).
Lamia Boufassa

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