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AU LENDEMAIN DE SON ARRESTATION À BOUZARÉAH (ALGER) : Samir Benlarbi placé sous mandat de dépôt

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Le militant du Mouvement populaire pacifique, Samir Benlarbi, a été placé, hier, en détention provisoire après avoir été entendu par le juge du tribunal de Bir Mourad-Raïs. C’est ce qui a été affirmé par son avocat, Abdelghani Badi, au lendemain des informations faisant état de l’arrestation du militant dans la commune de Bouzaréah. Selon les explications de son avocat, «Samir Benlarbi est poursuivi en vertu des articles 96 et 79 du Code pénal pour des publications portant atteinte à l’unité et la sécurité nationale ». Pour rappel, l’article 79 stipule que : « Quiconque, hors les cas prévus aux articles 77 et 78, a entrepris, par quelque moyen que ce soit, de porter atteinte à l’intégrité du territoire national, est puni d’un emprisonnement d’une durée d’un (1) à dix (10) ans et d’une amende de trois mille (3 000) DA à soixante-dix mille (70 000) DA. Il peut en outre être privé d’exercer ses droits civiques, civils et de famille ». L’article 96 stipule, quant à lui, que « quiconque distribue, met en vente, expose au regard du public ou détient en vue de la distribution, de la vente ou de l’exposition, dans un but de propagande, des tracts, bulletins et papillons de nature à nuire à l’intérêt national, est puni d’un emprisonnement de six (6) mois à trois (3) ans et d’une amende de trois mille six cents (3 600) DA à trente-six mille (36 000) DA. Lorsque les tracts, bulletins et papillons sont d’origine ou d’inspiration étrangère, l’emprisonnement peut être porté à cinq (5) ans. Le tribunal peut prononcer, en outre, dans les deux cas, la peine de l’interdiction des droits ». Pour rappel, le 11 septembre, Karim Tabbou, coordinateur national de l’Union démocratique et social (parti non agréé), arrêté dans les mêmes conditions que Samir Benlarbi, a été mis en détention provisoire par le juge d’instruction près le tribunal de Koléa pour “atteinte au moral des troupes” de l’Armée. Ces arrestations n’ont pas laissé les acteurs et activistes politiques indiffé- rents. En effet, l’avocat Mustapha Bouchachi a affirmé, hier, que « rien ne justifie l’incarcération de Samir Benlarbi ou de Karim Tabbou qui n’ont commis aucun crime». L’avocat a ajouté que ces incarcérations «injustes» portent atteintes à «l’image de l’Algérie ». Pour sa part, l’avocat Mokrane Aït Larbi a publié un statut sur sa page Facebook, dans lequel il a signalé qu’au «moment où tout le monde s’attendait à la libération des détenus d’opinion pour apaiser la situation, les autorités judiciaires ont procédé à l’arrestation et à l’emprisonnement de Karim Tabou, Samir Benlarbi et de dizaines de jeunes pour des raisons politiques ». « Les prisonniers d’opinion sont ceux qui ont des revendications politiques légitimes et qui exigent qu’elles soient réalisées par des moyens pacifiques. Les marches, les slogans et les banderoles sont des moyens d’expression pacifiques garantis par la Constitution et les traités internationaux ratifiés par l’Algérie », a encore précisé l’avocat. Pour lui, « on ne peut s’attendre à un dénouement de la crise avant la libération de tous les détenus d’opinion en réponse aux revendications du mouvement populaire». À cet effet, il a clairement demandé «aux autorités d’arrêter la campagne d’arrestations et de libérer tous les détenus d’opinion», considérant que «les crises sont traitées avec sagesse, pas par la répression». La veille, Hafnaoui Ghoul, membre de l’Autorité nationale indépendante des élections, a, lui aussi, souligné la nécessité « d’aller vers des mesures d’apaisement », en réitérant « l’appel à la libération de l’ensemble des détenus ».

Lamia Boufassa

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