Au moment où l’enquête menée sur l’enlèvement, suivi de la mort tragique de la petite fillette, Nihal Si-Mohand, dont les faits sont survenus, en juillet dans un village à Tizi Ouzou, suit toujours son cours à même de retrouver le ou les criminels, un autre cas venait de se produire, avant-hier précisément, dans la wilaya de Batna. Il s’agit d’une enfant de 6 ans, sauvée de justesse des mains d’un ravisseur.
En effet, selon les informations rapportées au sujet de ce drame qui s’est déroulé dans le quartier populaire dit «Bouakal», de la ville de Batna, qui a connu, fort heureusement, un dénouement salutaire, la victime, dénommée, Djihane, a été envoutée par son ravisseur en lui offrant des bonbons. De l’avis des citoyens-témoins, grâce auxquels d’ailleurs l’enfant a été extirpée d’un danger éminent, le ravisseur, qui s’est fait passer pour une femme en enfilant une robe, a conduit la victime dans un endroit caché, et s’apprêtait, visiblement, à commettre son forfait. Une personne a dû lancer une alerte générale, avant que la population des environs immédiats ne réagissent, illico, et réussissen à arrêter le kidnappeur, sur lequel pèse le soupçon de tentative de «viol sur mineure», du moins de l’avis des témoins. Cette énième affaire, rapportée par des médias télévisuels nationaux, intervient quelques jours après l’annonce de la mise en place d’un dispositif national d’alerte, appelé «Alerte rapt/disparition d’enfants». Cette mesure qui devient opérationnelle depuis le 24 août dernier, a été mise en place par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal.
Le chef de l’Exécutif a saisi d’une instruction toutes les autorités civiles et militaires, telles que les ministères, les organismes publics, ainsi que les services de sécurité de procéder au déclenchement de l’alerte aussitôt un fait rapportant un cas d’enlèvement d’enfant est survenu. Sur le plan pratique, c’est le procureur de la République territorialement compétent qui a habilité à diriger et à coordonner la mission, que les médias de la presse publique, les opérateurs de téléphonie mobile, les directions des aéroports, des ports… sont appelés, à leur tour, à relayer l’information judiciaire. L’objectif étant de maximiser les chances de retrouver l’enfant disparu ou victime d’un enlèvement quelconque. Si le cas de la petite Nihal a marqué, à jamais, les esprits des Algériens autant que l’affaire a soulevé la colère générale de la population, de par la fin tragique qui en a découlée, la tentative d’enlèvement avortée de Djihane invite davantage aux interrogations, dès lors que le phénomène sévit. Encore une fois, la polémique au sujet du «jugement exemplaire» des auteurs de tels méfaits refait surface. C’est le cas de le dire, puisque les témoins interrogés, dans le cadre de cette affaire, ont été unanimes à demander que justice soit rendue, et que les ravisseurs soient jugés pour leur crime, qui peut aller jusqu’à la fatalité, comme ce fut le cas pour la défunte innocente Nihal, retrouvée, malheureusement, morte, au bout de deux semaines d’incessantes recherches. Aussi, le mécanisme d’alerte d’enlèvement d’enfants, tel qu’il a été décidé par le gouvernement, ne doit-il pas, peut-être, être mieux explicité et vulgarisé pour le rendre plus efficace ? Même si, loin de parler d’une quelconque «inefficacité» jusqu’à présent, sachant qu’il s’agit d’une nouvelle mesure, ce dispositif doit jouir d’une large adhésion de la population, en plus des autorités publiques. Dans ce genre de faits criminels, la conscience citoyenne doit prévaloir pour permettre une réaction plus accélérée, dont le but étant d’épargner le danger à la victime; de surcroît en bas âge. Ceci, sur le plan préventif, qu’en-est-il des sanctions judiciaires? Il est bon de faire un retour sur l’affaire de la mort ayant suivi l’enlèvement de Nihal qui a suscité l’indignation de tout le peuple algérien. Un tollé général qui a fait ressortir à nouveau le dossier épineux de la peine de mort. Des citoyens n’ont pas hésité à crier à l’application du châtiment suprême, des acteurs de la vie politique rejoints par des intervenants de la sphère judiciaire ont fait part du même avis. En revanche, d’autres jugent que le débat sur la question doit être abordé avec sang-froid, loin, donc, des réactions à chaud. Ceci, sous-couvert du respect de la condition et des droits humains. Mais, la polémique est cantonnée dans ce stade, sans que les autorités officielles ne s’en saisissent pour une question aussi délicate que complexe. On s’en souvient d’ailleurs de la décision des autorités judiciaires, qui, par la voix du ministre du secteur, Tayeb Louh, ont décidé d’élargir le plan d’alerte à d’autres secteurs, lors de la disparition de Nihal. Ceci étant, alors que la gestion de l’enquête était menée par le procureur de la République, comme le lui confèrent les nouvelles procédures judiciaires en vigueur, et étant le seul, aussi, à même de communiquer des informations aux médias.
À ce titre, les autorités publiques n’ont cessé de rappeler à l’ordre la presse nationale, pour un traitement plus «professionnel» de ce genre d’affaires sensibles. C’est ce qu’à d’ailleurs réitéré, hier encore, l’ARAV (Autorité de régulation de l’audiovisuel), qui a rendu public un communiqué, au sujet de l’affaire de la petite fillette retrouvée saine et sauve à Batna. Ainsi, les médias audiovisuels sont invités à diffuser uniquement des informations dont la source émane du procureur de la République. Un traitement objectif et professionnel à prendre avec des pincettes et souhaité qu’il soit pris avec le «sens de la raison et de la responsabilité», a conseillé l’ARAV. Pour la même Autorité, «éviter le style sensationnel» est à même de respecter les libertés individuelles des personnes.
Farid Guellil
Une fillette retrouvée après moins de 24 h de sa disparition à Djelfa
Une fillette de 2 ans, disparue lundi soir dans la région de Takmia, de la commune de Zaâfrane (à 60 km au nord de Djelfa), a été retrouvée, mardi matin, par des éléments de la Gendarmerie nationale, a indiqué le groupement local de ce corps constitué. Selon la même source, les éléments de la GN ont entrepris des recherches, dès réception d’un appel de la part du père de la fillette, effectué sur le Numéro vert (55-10), informant de la disparition de sa fille. La fillette a été retrouvée « saine et sauve » dans la matinée de mardi, à environ 300 m de son domicile familial, près de la chaâba (un petit cours d’eau), a-t-on ajouté de même source. Les services de la Gendarmerie ont réitéré, à l’occasion, l’importance du Numéro vert, dans la vitesse d’intervention et la mobilisation de tous les moyens nécessités par les opérations de recherche, dont les résultats ont été forts positifs, dans ce cas de figure, notamment.