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Après avoir rejeté la revendication d’augmentation des salaires : Mohamed Aïssa face à la colère des imams

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La réponse du ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, ayant clairement écarté toute possibilité d’augmentation de salaire ou de révision du statut particulier des travailleurs du secteur, a provoqué la colère des imams. Cette corporation, ayant reçu la nouvelle comme une douche froide, ne compte, toutefois, pas en rester là, et menace de sortir à la rue et d’organiser des actions de contestation à travers tout le pays.
La corporation des imams ne cesse de faire parler d’elle. Après Djamel Ghoul, président du conseil autonome des imams membre de la CNS, c’est au tour de Djeloul Hadjimi, secrétaire général du syndicat des imams affilié à l’UGTA, de menacer ouvertement la tutelle d’aller vers des mouvements de grève. Après que le ministre du secteur Mohamed Aïssa ait signifié, jeudi dernier, l’impossibilité d’aller vers la révision du statut particulier de cette corporation, la colère est, en effet, montée d’un cran. Hadjimi qui dénonce l’attitude du ministre, a assuré toutefois que les revendications des imams ne concernent pas seulement les augmentations de salaire. Il s’agit, selon lui, d’assurer, surtout, à cette corporation, un bon cadre de travail digne de ce nom lui permettant d’exercer son métier en toute sécurité et tranquillité. Tout en affichant son étonnement au refus catégorique de la tutelle de prendre en charge les revendications des imams pourtant «légitimes», la même source dénonce la fermeture des portes de dialogue qui risque, d’après lui, d’aggraver davantage la situation. La semaine dernière, Djamel Ghoul, président du Conseil autonome des imams, avait tenté, également, de transmettre un message au département de Mohamed Aïssa. Lors d’un passage sur une chaîne de télévision privée, il avait revendiqué un salaire de pas moins de 100 000 sa pour l’imam. Ce salaire doit inclure, a poursuivi Ghoul, la prime de danger, la prime de permanence, la prime de la tenue vestimentaire propre à la fonction, et enfin la prime de l’expérience pédagogique. Selon lui, cette augmentation n’aura aucune incidence sur le Trésor public puisque le nombre total des employés au niveau national ne dépasserait pas les 25000. Ghoul avait, par ailleurs, évoqué le problème de logement qui préoccupe sa corporation, regrettant que la majorité habiterait dans les sous-sols. D’autre part, le syndicaliste avait qualifié le phénomène de violence que subissait la corporation d’épisode de souffrance. D’après lui, cet état de fait est la résultante de l’absence d’encadrement dans les mosquées, soulignant que le secteur des Affaires religieuses a été touché par les restrictions budgétaires imposées par le gouvernement ; ce qui a bloqué le processus de recrutement. Ce blocage, a expliqué Ghoul, ne suit pas la réalité du terrain, puisque une vingtaine de mosquées sont construites chaque année, alors qu’à côté des employés sortent en retraite. Plus grave, avait-il prévenu, l’absence de ressources humaines qualifiées chargées d’encadrer les mosquées ouvre la porte à des intrus qui saisissent l’occasion sous le voile du bénévolat afin de véhiculer des discours extrémistes qui mettent en danger le discours religieux en Algérie et la société en général.
Ania Nait Chalal

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