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AFFAIRE DU LOGICIEL PEGASUS UTILISÉ PAR LE MAKHZEN : Le Parlement européen exige de l’Espagne une enquête sérieuse

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Le Maroc, qui croyait que ses démêlés avec l’histoire du logiciel espion Pegasus allaient se limiter à sacrifier quelques seconds couteaux sans toucher les véritables commanditaires de cette affaire d’espionnage, vient de recevoir une gifle qui risque de déboucher sur un véritable scandale d’État avec ses partenaires européens. Il y a quelques jours, le Parlement européen (PE) basé à Bruxelles,  est sorti de sa torpeur pour   réitérer sa demande à l’Espagne de mener une enquête « complète et efficace » sur l’utilisation du logiciel d’espionnage Pegasus contre des membres du gouvernement, dont le Premier ministre Pedro Sanchez. Cela pourrait déboucher sur un scandale quand on sait que le régime du Makhzen marocain est fortement impliqué dans les faits, ont indiqué des sources médiatiques. Bruxelles appelle l’Espagne à respecter  les recommandations approuvées en juin dernier qui insistent sur une enquête complète, équitable et efficace, qui fera la lumière sur  tous les cas d’espionnage présumé via le logiciel espion  Pegasus (appartenant à la société sioniste NSO), y compris les 47 cas liés au mouvement indépendantiste catalan, en plus de celui qui a visé le Premier ministre Sanchez ainsi que  d’autres membres de son gouvernement et dans lesquels l’implication du Maroc est dûment établie. Les eurodéputés qui ont  réitéré leur inquiétude quant à l’utilisation de logiciels espions, ont rappelé  que cette industrie doit être strictement réglementée. Ce message est inclus dans le rapport sur la situation des droits fondamentaux dans l’Union européenne (UE), approuvé par 391 voix pour, 130 contre et 20 abstentions. Les recommandations approuvées l’année dernière demandaient la coopération des autorités espagnoles pour résoudre le cas d’espionnage présumé du mouvement indépendantiste au cours du processus et de l’attaque contre les appareils de téléphone mobiles du Premier ministre Sanchez. Mise en place au mois de mars dernier après la découverte des premiers cas d’espionnage, la commission d’enquête du Parlement européen a rendu ses conclusions en juin dernier. Elle établit l’implication du Makhzen marocain dans l’espionnage et le piratage des téléphones mobiles de Pedro Sanchez, de la ministre espagnole de la Défense, Margarita Robles, et du ministre espagnol de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska. Le rapport, qui a été approuvé par 30 voix pour, 3 contre et 4 abstentions, confirme que des données ont été extraites des téléphones portables le 19 mai 2021, soit à l’apogée de la crise diplomatique entre Madrid et Rabat autour de la question du Sahara occidental. Ce qui confirme encore les soupçons concernant un chantage qu’aurait pu opérer le régime marocain sur le gouvernement espagnol sur cette question pour le pousser à abandonner sa traditionnelle position de neutralité pour soutenir le plan marocain d’autonomie des territoires occupés. Il faut rappeler que le sujet des logiciels espions privés a surgi sur le devant de la scène en particulier à la suite des révélations en cascade autour du logiciel Pegasus, exporté par la société sioniste NSO. En juillet 2021, une enquête coordonnée de plusieurs médias avait révélé une liste de plus de 50 000 noms d’individus susceptibles d’avoir été surveillés via Pegasus, notamment par le Maroc, l’un des pays ayant eu le plus recours à ce logiciel. Ces révélations ont déclenché des scandales et parfois des procédures judiciaires dans plusieurs pays, dont la création au Parlement européen d’une commission d’enquête spéciale. Parmi les autres responsables de pays européens ciblés figure le président français Emmanuel Macron, des ministère français, le premier ministre belge et bien d’autres hommes politiques de l’espace européen. Cet appel du Parlement européen va apporter de nouvelles révélations qui va éclabousser la diplomatie du Makhzen déjà mise à mal par plusieurs scandales à l’instar de celui des eurodéputés corrompus, de Rachid Mbarki qui vient de reconnaître qu’il a été soudoyé pour passer des informations manipulées ou encore de l’implication d’officiers des FAR dans des affaires de trafic de drogue mise au jour en Espagne. S. B.

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