L’Agence algérienne du rayonnement culturel (AARC) a organisé jeudi à Dar Abdellatif à Alger, un hommage à la mémoire de l’artiste défunt Cheikh Abdallah Guettaf, un des piliers de la musique chaâbi décédé il y a de cela 10 ans jour pour jour. Au programme de cette manifestation, plusieurs activités intellectuelles et artistiques à travers lesquelles les organisateurs ont tenté de mettre sous les projecteurs le parcours artistique de cette icone restée, certes, loin des médias mais très présente dans les cœurs des mélomanes et des artistes. Intervenant à cette occasion, l’artiste, Abdelkader Bendameche, directeur de l’AARC et ami du défunt, a présenté un aperçu de la vie du Cheïkh qui a créé sa propre ligne de conduite artistique en présentant comme socle, le verbe populaire dit Melhoun. Maîtrisant les techniques de ce genre musical, feu Abdallah Guettaf a su graver pour toujours son empreinte sur les nombreuses Qsid qu’il gardait en mémoire à la faveur des grands Cheikh de l’ancienne époque pour ne citer que Ben Messaïd et Sidi Lakhdar Ben Khlouf. Il a su gagner le cœur des amoureux de ce style musical pas seulement dans la capitale mais aussi dans d’autres régions, a-t-il dit. Abdallah Guettaf était épris de tous les styles musicaux algériens, à l’instar de l’andalou, le bédoui, le kabyle et autres, a-t-il rappelé, ajoutant que le défunt a connu une forte popularité dans plusieurs autres villes, notamment à Constantine, Skikda, Jijel et Ghardaïa où il se rendait souvent pour animer des cérémonies et des fêtes. Cette rencontre a permis également d’avoir une idée sur l’aspect humain de ce chanteur, natif du quartier la Glacière (Alger),a déclaré le parolier et compositeur Rachid Rezzaki, ami du défunt Abdelatif Guettaf qui, a-t-il dit, était connu pour ses valeurs morales et sa modestie et avait une culture très vaste notamment dans son domaine artistique. Tout au long de son parcours artistique, cet artiste était à la recherche de qsidates (poèmes) disparues et en a interprété plusieurs avec une grande performance, a-t-il confié, déplorant son absence dans les médias audio-visuels. à cette occasion, un film documentaire de 15 minutes retraçant le riche parcours de cet artiste a été projeté, avec des morceaux de certaines de ses chansons et dont le tout premier enregistrement a été réalisé en 2006, à l’occasion des éliminatoires de la 1ère édition du festival national de la chanson chaâbi. L’artiste est apparu, en 2010, dans une émission télé sur la chaîne « Canal Algérie ». Le défunt a édité deux albums, le 1e en 2010, une année avant son décès. Le 2e album est sorti à titre posthume en janvier 2021. Né le 18 août 1949 à Hussein Dey à Alger, feu Abdallah Guettaf a débuté son parcours artistique vers la fin des années 1960 et poursuivi le travail avec professionnalisme et sérieux, jusqu’à son décès le 28 janvier 2011, à l’âge de 61 ans.