À moins de quinze jours de la rencontre des membres de l’Opep, à Alger, le 27 du mois en cours, en marge des travaux du 15e Forum international de l’énergie (IEF), prévus du 26 au 28 septembre, le rapport mensuel que vient de publier lundi l’Opep, indique que la production de l’or noir, des pays non membres de l’Opep connaîtra une augmentation de 200.000 barils par jour (b /j), l’année prochaine.
Une annonce qui éloigne davantage les chances de voir les discussions de la prochaine rencontre de l’opep, à Alger, aboutir à un consensus autour du gel de la production de l’or noir et par ricochet stabiliser les cours.
Pour le secrétaire général de l’Organisation des pays exportateurs du pétrole (OPEP), Mohamed Berkindo, il a affirmé vendredi dernier, soit deux jours avant la publication par cette organisation de son rapport en question, que «le marché du pétrole doit se stabiliser avec des prix moins volatils», l’objectif escompté selon lui, par les consultations en cours entre membres de l’Opep, qui a-t-il indiqué, doivent «agir dans une seule direction». Si avant qu’elle rende son rapport mensuel, lundi dernier, l’Opep a auparavant estimé, qu’un repli de 150 000 B/J marquera la production des pays non –opep en 2017, il sera question au contraire d’une augmentation de cette production à 200 000 b/j, pour l’année prochaine, selon le récent rapport de l’Opep. Expliquant que cette révision à la hausse est le fait du début de l’exploitation du gigantesque gisement de Kachagan, au Kazakhstan, dès novembre prochain, l’Opep prévoit de manière générale, un surplus moyen de 760.000 barils sur le marché pétrolier en 2017, alors qu’il était question d’un surplus de 100.000 barils dans le précédent rapport. La rencontre d’Alger des 14 pays membres de l’Opep se déroulera sur fond des nouvelles donnes précitées de l’organisation ainsi que les questions à l’origine de l’absence d’un accord, à ce jour, entre l’ensemble de ses membres, pour maintenir le cap d’une production de l’or noir à son niveau de janvier dernier, en vue de la stabilisation du marché au niveau mondial, ouvrant la voie à la stabilisation du prix du baril à un niveau «raisonnable», pas moins de 50 dollars, comme le soulignent certains membres de l’Opep. Après l’annonce, début août denier, par Mohamed Bin Salah Al-Sada, de la réunion d’Alger des membres de son organisation en marge du 15e Forum international de l’énergie (IEF), le ministre Qatari a exprimé l’optimisme des membres de l’Opep quant à « un prochain rééquilibrage» de l’offre et de la demande du marché pétrolier, déclarant «nous tablons sur une hausse de la demande de pétrole aux 3ème et 4ème trimestres », grâce à un rebond économique, selon lui, dans les « principaux pays consommateurs » vers la fin de l’année 2016, a-t-il affirmé. À moins de deux semaines du conclave de l’Opep, les conditions pour voir cette réunion atteindre les principaux objectifs pour lesquels il a été décidé de sa tenue, demeurent encore difficiles à réunir, en dépit des efforts consentis et qui se poursuivent à ce jour par certains des membres de cette organisation.
«Un consensus se dégage», selon Alger
Il est à rappeler qu’à l’issue de l’entretien avec le ministre algérien de l’Énergie, Nouredine Bouterfa et le ministre saoudien de l’Energie, de l’Industrie et des ressources minières Khalid El-Falih, à Paris, le Sg de l’Opep, Mohamed Berkindo déclarait que le marché du pétrole devra se stabiliser avec des prix «moins volatils», il a affirmé que les pays membres de l’Opep doivent agir « dans une seule direction » et ce en vue de « rétablir la stabilité » du marché de l’or noir dans la durée. Pour Alger, un prix du pétrole « inférieur à 50 dollars n’était pas acceptable» selon Bouterfa, avant de préciser « et n’est favorable ni aux pays producteurs ni à l’économie mondiale dans son ensemble» a-t-il déclaré, estimant qu’ «un prix acceptable serait entre 50 et 60 dollars». Le ministre algérien s’est exprimé, à partir de Moscou, où il était en visite officielle dans le cadre des préparatifs de la rencontre d’Alger, des membres de l’Opep, prévue le 27 septembre courant. Indiquant à propos de cette réunion qu’elle «offrira l’opportunité pour parvenir à un accord qui favorisera la stabilisation du marché du pétrole» Bouterfa a annoncé, à ce propos qu’Alger formulera une proposition aux participants de la réunion» avant de souligner que « les consultations menées auprès de nos partenaires montrent qu’il y a un consensus autour de la nécessité de stabiliser le marché» avant d’ajouter que «c’est déjà un point positif» a-t-il lancé. Et c’est à la lumière de ces consultations dont il a fait part, dans ses propos, que Bouterfa affirme que le conclave des pays membres de l’Opep «pourrait bien déboucher sur une entente» des acteurs concernés par la question. Parmi les questions ayant nourri les conditions de l’échec, à ce jour, de toute entente effective, pour aller vers la stabilisation du marché mondial du pétrole et du prix du baril de l’or noir, les tensions et les rivalités marquant les rapports entre l’Arabie saoudite et l’Iran. Pour rappel, Riayd a conditionné le gel de sa production au niveau de la production de janvier dernier, par l’adhésion de l’Iran à cette démarche, alors que Téhéran visait à reprendre sa place sur le marché, après sa langue absence du fait du blocus occidental qui lui a été imposé, avant sa levée par l’accord des 5+1 et l’Iran. Bouterfa affiche un optimisme de voir le cours des travaux du conclave d’Alger des membres de l’Opep à l’abri des conséquences des relations tendues entre Riyad et Téhéran. Se voulant «optimiste» il a fait savoir que la réunion d’Alger «se penchera sur cette question pour aplanir ces différends» indiquant plus loin, sur la position de l’Iran, que ce pays «est en droit d’augmenter sa production» mais selon lui «il est nécessaire qu’il fasse preuve de flexibilité et de responsabilité dans ce contexte-là» a déclaré Bouterfa. Enregistrant depuis juin 2014, de fortes perturbations, le marché pétrolier mondial a été marquée par un déséquilibre entre l’offre et la demande provoquant une chute drastique du cours du baril, passant d’un peu plus de 110 dollars en juin 2014, à 40 dollars depuis. Les réserves américaines, les tensions caractérisant les rapports sur la scène internationale, les bouleversements géopolitiques et stratégiques, en cours, en sont, faut-il le noter, les autres questions principales, qui sont à l’origine de la perturbation du marché pétrolier mondial.
Karima Bennour