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Crash d’EgyptAir : analyses ADN pour les victimes, les recherches se poursuivent

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Le pénible travail d’identification des victimes du vol d’EgyptAir Paris-Le Caire a commencé mardi avec la comparaison de l’ADN des proches à des morceaux de corps repêchés, mais la recherche des boîtes noires s’annonce longue et difficile pour espérer élucider les raisons du crash.
L’A320 est tombé pour une raison encore indéterminée jeudi entre la Crète et la côte nord de l’Egypte avec 66 personnes à bord, dont 30 Egyptiens et 15 Français, après avoir soudainement disparu des écrans radar. La recherche des deux boîtes noires pourrait durer encore «plusieurs jours» en attendant le déploiement du matériel spécialisé. Cinq jours après le drame, les autorités attendent toujours de trancher entre l’hypothèse de l’acte criminel ou «terroriste» et l’accident dû à une avarie.
Le directeur de l’institut médico-légal Hicham Abdel-Hamid a par ailleurs démenti des informations publiées mardi par des médias selon lesquelles l’analyse des parties de corps repêchées montrait qu’il y avait eu une explosion. Des experts et des sources proches de l’enquête ont également assuré à l’AFP que les informations publiées dans la presse ne permettaient pas de tirer de conclusion sur les causes du crash.
«Dans un avion qui tombe, il y a forcément une explosion à un moment ou un autre, qui réduit l’appareil en pièces, que ce soit en l’air –le résultat d’une explosion due à une avarie ou un acte criminel–, ou quand l’appareil touche la mer, après une chute de 11 km de haut» comme c’est le cas pour cet A320, a commenté une de ces sources.
«Cela ne fait pas avancer l’enquête, à moins qu’on ne trouve une trace d’explosif, ce qui n’est pas le cas à ce stade», selon cette source. «Aucune trace d’explosif n’a été décelée pour l’heure», a par ailleurs assuré une autre source.
Le Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) avait déjà indiqué samedi que le système automatisé de l’appareil avait émis des alertes signalant de la fumée notamment à l’avant de l’appareil et des défaillances des systèmes électroniques gérant les commandes de vol, réhabilitant la thèse de l’incident technique.
Le président du Comité grec de sécurité aérienne, Athanassios Binis, a indiqué pour sa part mardi que son pays allait envoyer «dans les prochains jours» à l’Egypte les données disponibles sur le vol d’Egyptair, comme les entretiens enregistrés.

«Recherches en surface»
Au Caire, les médecins légistes ont prélevé l’ADN de proches des victimes, afin de tenter d’identifier les membres humains repêchés dans la zone présumée du crash, a indiqué EgyptAir. «Des membres humains sont arrivés à la morgue au Caire, dimanche et lundi», a affirmé à l’AFP le président d’EgyptAir Safwat Mussallam. «Des prélèvements ADN ont été effectués avec les familles pour déterminer l’identité» des victimes, précise un communiqué de la compagnie. De son côté, le ministère de l’Aviation civile a annoncé que «18 paquets de débris» avaient été envoyés à un laboratoire de criminologie au Caire, tandis que sur la zone du crash présumée, les avions et navires des armées égyptienne et française étaient mobilisés pour retrouver les boîtes noires.
Du matériel spécialisé doit encore être déployé pour participer à cette recherche. «Une fois le matériel de recherches spécialisé acheminé sur place, il faudra repérer les signaux afin de localiser les boîtes puis ensuite les remonter à la surface. Ça va prendre encore plusieurs jours», a expliqué à Paris une source proche du dossier ayant requis l’anonymat.
Le temps est compté puisque les balises des enregistreurs ne peuvent émettre que «quatre à cinq semaines». Un porte-parole de la marine française a toutefois indiqué que les opérations se focalisaient sur «les éléments en surface pour optimiser la zone de recherche».
«Pour l’instant la priorité c’est la recherche de toutes les traces de l’avion, les débris, les victimes», a-t-il précisé. Jusqu’à vendredi soir, le gouvernement égyptien mais aussi la grande majorité des experts penchaient pour la thèse de l’attentat, six mois après l’explosion d’une bombe à bord d’un avion de touristes russes qui venait de décoller d’une station balnéaire égyptienne.
Cet attentat qui avait tué les 224 occupants de l’appareil avait été revendiqué quelques heures seulement après par la branche égyptienne du groupe Etat islamique (EI). Or, cinq jours après le drame, il n’y a eu aucune revendication.

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