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Migration subsaharienne : une réalité navrante à Chlef

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Qui de nous n’a pas remarqué ces derniers temps des couples dont on devine facilement l’origine de par la couleur de leur peau et les quelques mots d’arabe prononcés difficilement. On les voit avec souvent avec des enfants en bas âge agglutinés au niveau des principales intersections et aux carrefours de la ville de Chlef demandant l’aumône aux automobilistes qui transitent et aux piétons.
Il s’agit de ces migrants subsahariens en situation irrégulière et réfugiés, essentiellement originaires du Mali et du Niger qui ont « envahi » principalement le chef-lieu de wilaya à la recherche de quelques sous pour y subvenir à leurs besoins alimentaires. Les derniers chiffres disponibles fournis récemment par le Premier Ministre, Abdelmalek Sellal, font état de la présence de 20 000 migrants subsahariens en situation irrégulière et réfugiés, essentiellement originaires du Mali et du Niger. Ce dernier a indiqué que « le problème de migration clandestine vers l’Algérie pouvait perdurer en raison de l’insécurité qui prévaut dans les pays du Sahel ». il faut dire que la migration en provenance de l’Afrique de l’Ouest n’a, réellement, pris de l’ampleur qu’au début des années 2000. Les conflits locaux, par exemple, en Sierra Leone, au Libéria, en République Démocratique du Congo, au Nigéria, en Côte d’Ivoire et surtout au Mali et au Niger ont joué un rôle important en désorganisant les flux migratoires intra-régionaux et en les redirigeant vers l’Afrique du Nord et vers l’Europe. Cependant il est important de noter que si auparavant ces nouveaux migrants se comptaient sur les doigts de la main il en est autrement aujourd’hui où leur nombre ne cesse d’augmenter, du fait de l’insécurité qui règne dans leurs pays respectifs et de l’accueil qui leur est réservé dans notre pays. De toute évidence, ces Subsahariens semblent trouver auprès de la population locale de quoi se nourrir et s’habiller surtout quand les citoyens n’hésitent pas à leur « refiler » quelques dinars. Mais c’est le vendredi, jour de prière que ces Subsahariens collectent le plus d’argent de la part des fidèles notamment à la sortie des mosquées. Questionnés certains fidèles affirment « que la charité, en islam, est non seulement recommandée, mais obligatoire pour tout musulman qui est stable financièrement et faire de la charité à ceux qui sont dans le besoin fait partie de la nature du musulman et constitue un des cinq piliers de l’islam ». Il faut souligner également que de nombreux restaurateurs de la ville de Chlef offrent à ces couples de migrants des repas chauds gratuitement. Toutefois, contrairement à d’autres régions du pays où ces nouveaux arrivants notamment ceux de la gent masculine offrent leur force de travail moyennant des salaires substantiels, ceux qui ont élu domicile à Chlef préfèrent « rester » aux côtés de leurs femmes et enfants pour faire l’aumône. Certaines personnes questionnées à ce sujet nous ont déclaré qu’ « à défaut d’un permis de séjour, il nous est impossible d’être embauché par les Algériens ». Sur ce point précis de nombreux agriculteurs et entrepreneurs du bâtiment y voient d’un bon œil, une main-d’œuvre non qualifiée, disponible pour juguler le manque flagrant relevé dans ces deux secteurs. A titre d’exemple les fellahs peinent à trouver des ouvriers pour cueillir la pomme de terre sachant que ces derniers sont rémunérés à 100 dinars le cageot. A ce prix un ouvrier peut faire une recette de plus de 6000 dinars par jour, de quoi faire envier et rêver nos chers diplômés d’université. Il en est de même pour le secteur du bâtiment qui accuse un déficit en matière d’emploi non qualifié. Dernièrement un grand entrepreneur de la région ayant à son actif plusieurs réalisations de logements a émis un souhait de voir les autorités compétentes autoriser le recrutement de cette main-d’œuvre bon marché au moment où les nationaux boudent le travail de chantier. Leur appel sera-t-il entendu, notamment au moment ou l’on célèbre la Journée internationale des migrants qui coïncide avec la date du 18 décembre de chaque année ?
Bencherki Otsmane

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