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L’Algérie et la sécurité hydrique

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Dans un passé récent, nous étions fiers et rassurés d’avoir réalisé autant de barrages depuis l’Indépendance. Ce qui nous a permis de passer de 13 barrages à plus de 80 barrages. Le dérèglement climatique est venu nous « réveiller » de cette fausse assurance. Les barrages ne peuvent rien, sans la pluie. La faible pluviométrie qui persiste sur l’ensemble du territoire est un véritable souci. Il aurait été plus grave si notre beau pays ne possédait pas mille ressources, parmi lesquelles le dessalement d’eau de mer qui est la solution idoine dans ce cas.
L’objectif aujourd’hui est d’atteindre 60% de nos besoins en eau potable en 2030 provenant du dessalement. Aux 14 usines de dessalement d’eau de mer existantes, viendront s’ajouter 5 nouvelles stations qui seront réceptionnées à la fin de cette année. Ceci dans une première phase qui nous assurera 42% de nos besoins. La seconde phase (2025-2030) verra le lancement en 2025 de sept autres nouvelles stations –réalisées par des compétences algériennes à 100%- qui porteront le taux à 60%. Une agence nationale de dessalement de l’eau (ANDE) a été créée à cet effet, l’an dernier.
L’annonce du nombre de ces stations de dessalement a été faite par le ministre de l’Hydraulique, Taha Derbal, jeudi dernier lors de la célébration de la Journée mondiale de l’eau. Il s’agit évidemment du programme du président Abdelmadjid Tebboune qui n’a pas manqué de préciser, l’an dernier, que « ce qui a été fait jusqu’à présent nous assure un apport de 1,4 milliard de m3 d’eau potable, et lorsque nous arriverons à 2,5-3 milliards de m3 nous aurons réglé le problème de l’alimentation en eau potable ». C’est-à-dire que la disponibilité de l’eau devra être doublée pour atteindre la sécurité hydrique. N’oublions pas que notre consommation, démographie oblige, est dans une tendance à la hausse constante. Pour être plus précis, cet objectif ne sera pas atteint avec le seul dessalement d’eau de mer. Il y a également les nappes souterraines.
S’y ajoute le traitement des eaux usées pour les besoins de l’agriculture et de l’industrie et pourquoi pas, même le lavage des voitures. La sensibilisation contre le gaspillage de l’eau -piscines privées à repérer par des drones par exemple-s’impose face à une sécheresse avérée. Sans oublier la lutte contre les branchements illicites qu’il n’est pas exagéré de criminaliser en pareil cas. Pour s’en convaincre, il faut avoir présent à l’esprit que la sécurité hydrique autorise la sécurité alimentaire tandis que les deux sont d’importants moyens de la sécurité nationale tout court. Une relation de cause à effet qu’il faut toujours avoir en mémoire. C’est dire toute l’importance de la politique de l’eau dans notre pays classé historiquement semi-aride. Les 1200 Km de notre façade maritime deviennent un trésor inestimable. L’objectif de la sécurité hydrique n’est plus loin !
Zouhir Mebarki

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