Du gaz lacrymogène a été utilisé, hier, dans la capitale française, Paris, par les forces de l’ordre, lors de la manifestation des gilets jaunes, pour marquer le troisième anniversaire de ce mouvement citoyen, qui ne semble pas reculer, à moins de six mois de la présidentielle en France , dans sa contestation déclenchée, en novembre 2018, sur fond de la dégradation continue des conditions socio-économiques dans le pays.
C’est aux abords de la station de métro Quai de la gare dans le 13e arrondissement de la capitale parisienne que l’usage de bombes lacrymogènes a été intense selon les médias et les images TV diffusées hier, à travers le monde. Le mouvement des gilets jaunes qui s’est imposé comme une fronde sans précédent, depuis les années 60 avec les évènements de Mai 68, a montré, hier, après trois ans de vie de ce mouvement, ralenti, deux ans durant en raison de la pandémie sanitaire du Covid-19, qu’il a encore non seulement du souffle mais les capacités de mobilisation, d’autant plus que les conditions de vie sont de plus en plus difficiles, avec la chute du pouvoir d’achat des Français. Prévu de prendre son départ de Bercy, dans le XIIe arrondissement de la capitale, un important dispositif de sécurité a été mis en place sur les Champs-Elysées, comme le montre la vidéo d’un des journalistes sur place mise en ligne, ou on pouvait voir des canons à eau, un dispositif important de gendarmes soutenus par des éléments de compagnie d’intervention, tout au long des Champs-Elysees « sous haute protection» précise le journaliste Clément Lanot, dans sa vidéo. Dans le sillage de la célébration du 3ème anniversaire du mouvement des gilets jaunes, plusieurs appels au rassemblement ont circulé, sur les réseaux sociaux, invitant les citoyennes et citoyens à manifester, notamment à Paris, qui a vu hier, une participation importante de manifestants portant des pancartes et scandant des slogans contre la politique et les choix socio-économiques adoptés par les responsables politiques, à leur tête le président Emmanuel Macron. « Pour une justice sociale », « contre les violences policières », « contre la hausse des prix du gaz, électricité, essence » , « contre l’augmentation des prix des produits de première nécessité » et « pour une démocratie participative et directe » sont les slogans parmi d’autres qui ont été mis en avant lors de la manifestation hier, des gilets jaunes au cœur de Paris. Des témoins ont affirmé, hier, sur les réseaux sociaux que « les policiers et gendarmes sont complètement dépassés face à un afflux important de manifestants à Paris » et des tweets faisaient état de soins assurés à des manifestants, par des secouristes, dont celui qui rapportait avec images à l’appui « un homme allongé lors de la manifestation des gilets jaunes à Paris (hier :ndlr), et les causes de l’incident ne sont pas claires » ou un autre ou on pouvait lire « des street medics emportent sur une civière un homme blessé ». Il semble que même les mesures prises par le président Macron et son exécutif n’ont pas réussi à apaiser la colère et les inquiétudes des Français, face à la dégradation continue de leurs conditions de vie socio-économiques, qui se sont durement aggravées par la pandémie sanitaire, ayant plongé un nombre important dans la précarité.
Karima B.