Mme Teresa Ribera, ministre de la transition énergétique et du défi démographique dans le gouvernement espagnol, a indiqué que l’Algérie s’est engagée à couvrir tous les besoins de son pays en matière de gaz naturel via le gazoduc Medgaz, et qu’elle est prête à fournir plus d’apports, par navire, si Madrid formulerait la demande. Précisant que le consommateur espagnol « n’aura aucun souci à se faire concernant de probables coupures d’électricité » a-t-elle indiqué.
C’est la première réaction d’un officiel espagnol depuis la décision algérienne de mettre « hors service » le gazoduc Maghreb-Europe, qui passe par le Maroc, entrée en vigueur, le 1er novembre. Mme Ribera a affirmé que son pays a constitué une réserve pouvant couvrir la demande de 43 jours, et que les besoins en gaz naturel ne connaîtront pas de crise puisque le gazoduc Medgaz, qui relie l’Algérie à l’Espagne, dont une partie passe sous la mer méditerranée, est en mesure de fournir les quantités souhaitées » par Madrid. « L’Algérie s’est déclarée prête à couvrir les besoins supplémentaires par le biais du transport maritime. Elle est même prête à assurer une partie des quantités destinées à la consommation 2022 par navire », a indiqué la ministre espagnole, précisant que le consommateur espagnol n’aura aucun souci à se faire concernant de probables coupures d’électricité.
Il faut rappeler dans ce cadre, que plusieurs centrales de production d’énergie électrique en Espagne fonctionnent au gaz naturel provenant de l’Algérie. Cette déclaration est venue mettre un terme à la campagne menée par certains cercles hostiles aux relations entre Alger et Madrid qui affirmaient que la fermeture du GME allait impacter négativement l’économie espagnole et allait grever sérieusement les budgets des ménages espagnols contraints de faire face à une augmentation des prix de vente d’énergie électrique.
De plus, la déclaration du partenaire espagnol confirme que la décision de fermeture de cette infrastructure gazière (le GME ndlr), a été murement réfléchie par les autorités algériennes qui ont veillé à ne pas pénaliser le consommateur espagnol. C’est une déclaration qui réconforte l’Algérie qui a pris une décision souveraine de ne plus faire transiter son gaz par le Maroc, qui est le grand perdant dans cette affaire de « mise hors service » du gazoduc. À noter que l’Espagne couvre ses besoins en gaz naturel à partir des approvisionnements algériens. La relation entre les deux pays en matière d’énergie et d’hydrocarbures pourraient même se développer à l’avenir avec la perspective de doubler les capacités du gazoduc Medgaz.
Slimane B.
APPROVISIONNEMENT EN GAZ
L’Algérie rassure davantage l’Espagne et le Portugal
L’Algérie et l’Espagne continuent à s’échanger des messages de bon augure au sujet de l’approvisionnement en gaz naturel qui, désormais, passera en totalité via le gazoduc Medgaz, supplantant officiellement et depuis ce 1er novembre, le Maghreb-Europe, ainsi abandonné au grand dam du voisin de l’Ouest. En effet, après l’expression de confiance témoignée par le gouvernement espagnol, par le biais de Mme Teresa Ribera, sa ministre de la Transition énergétique et du Défi démographique, à son homologue algérien, quant aux capacités de l’Algérie à satisfaire les besoins des Espagnols en gaz naturel, la partie algérienne répond par un message tout aussi empreint d’assurance. Le même message d’assurance est destiné également à l’autre partenaire de la Péninsule ; le Portugal.
Ainsi, intervenant hier devant la commission finances et budget de l’APN, le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, a réaffirmé que l’Algérie est en mesure d’honorer tous ses engagements, non pas seulement avec ses partenaires espagnols mais aussi portugais, en matière notamment de l’approvisionnement en gaz naturel via le gazoduc Medgaz. Fruit d’un partenariat prometteur entre la compagnie nationale Sonatrach et l’espagnole Naturgy, le gazoduc Medgaz dispose d’une capacité d’acheminement qui peut atteindre jusqu’à 10,6 milliards de m3 d’ici le mois de décembre, selon Arkab. Ce qui, selon le ministre, correspond à la moyenne de la demande annuelle exprimée actuellement par l’Espagne et le Portugal. En sus, Arkab a précisé que malgré le fait que la capacité du GME est de 13 milliards de m3 par an, la moyenne des quantités annuelles de gaz acheminées vers l’Espagne via Medgaz était comprise entre 9 et 11 milliards de m3.
F. G.