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Webometrics l’édifie dans son classement 2015 : l’Université algérienne, un bond qualitatif

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L’université algérienne a gagné en moyenne 200 places dans le classement mondial «Webometrics-2015», réalisé par un Centre de recherche espagnol, sur la base d’un certain nombre d’indicateurs de performance, en termes de l’apport pédagogique et la qualité de l’enseignement offert à l’étudiant. ,Cet organisme a effectué son classement en s’appuyant sur la qualité des moyens utilisés, dans le domaine des Technologies de l’information et de la communication (TIC). En effet, il s’agit de situer la capacité d’adaptation de l’université numérique dans son environnement, et son aptitude à apporter des solutions à sa communauté estudiantine. Pour ce faire, quatre éléments sont pris en compte dans l’établissement de ce classement. Ce sont la visibilité de l’université à l’échelle internationale, à travers son site web, la qualité de l’information qu’elle dispense à l’étudiant, la richesse du contenu de sa production scientifique et, enfin, son ouverture à l’international. Sur ce registre, l’université Djillali-Liabes de Sidi-Bel-Abbès s’est hissée à la 1781e place mondiale, sur 24 320 universités dans le monde concernées par le dernier classement de Webometrics. Un rang qui lui a valu d’ailleurs la tête du podium national. Elle a gagné 3 300 places, après avoir été classée, en 2014, à la 5 097e position. La deuxième place revient à l’université d’Ouargla qui vient occuper la 1 798e rang mondial, à la faveur de son bond qui a enregistré ,1 823 places. La troisième place est occupée par l’université de Constantine1, propulsée au 2 321e rang, contre un classement de 2 439 enregistré l’année passée. Quant à l’université de Tlemcen, elle a accédé à la 2 297e position, après avoir été rangée à la 3 453e, en 2014. D’aucuns considèrent ce sursaut d’un bon qualitatif au vu de l’amélioration des performances de l’université algérienne. À l’échelle africaine, l’université de Sidi-Bel-Abbès s’est adjugée la 19e place et 14e au niveau arabe. Bien que ce classement ne prenne pas en compte tout le fichier des universités nationales, il n’en demeure pas moins que ce classement, qui concerne un échantillon restreint d’établissements de l’Enseignement supérieur, est jugé encourageant. Cet avis est partagé par le directeur général de la recherche scientifique, Abdelhafid Aouragh, qui s’est exprimé à ce sujet, hier, sur les ondes de la Radio nationale chaîne III. Pour ce responsable, ce résultat est réalisé à la faveur des efforts consentis par le secteur, dont le ministre a mené une politique de sensibilisation, à travers tous les établissements du territoire national. Cette politique vise à encourager l’amélioration de l’indice de performance pour que l’université algérienne soit visible et présente sur le plan international, a-t-il indiqué. Webometrics- 2015 a établi, aussi, un sous-classement qui s’est basé sur le seul critère de dépôt institutionnel qui s’explique par la richesse du contenu documentaire, portant sur la production scientifique diffusée sur le site web de l’université. Sur ce plan, c’est l’université d’Ouargla qui a occupé la première place nationale, en se plaçant à la 290e position mondiale, a précisé Aouragh, qui parle d’un challenge, où son secteur table de placer les universités algériennes, à l’horizon 2020, parmi les 1 000 premières mondiales.

La formation en recul
Par ailleurs, en comparaison à d’autres organismes de mesure de la performance des universités, l’on relève un décalage énorme dans le classement. C’est le cas du classement de Shanghaï, en vogue actuellement, qui ne classe pas forcément l’université algérienne comme l’a relevé Webometrics, encore moins les considérer parmi les meilleures. Interrogé à s’expliquer, le responsable de l’Enseignement supérieur a estimé que cet organisme appartient aux multinationales qui ne recherchent que gagner de l’argent, à travers un classement qui concerne des établissements privés, et non pas publics, comme le sont les universités algériennes, a-t-il fait savoir. L’université étatique algérienne est une institution de formation et non lucrative, a-t-il ajouté, en avouant que l’Algérie est très loin derrière les États-Unis en matière de la performance universitaire. Il justifié ses propos en indiquant que l’université algérienne n’a que 40 ans pour atteindre le niveau de l’université occidentale.
L’invité de Souhila El-Hachemi de la Chaîne III, est revenu sur la problématique de la qualité de la formation dispensée par l’université algérienne. Encore une fois, l’orateur a cité l’exemple des États-Unis, qu’il considère différent de l’Algérie, du fait que dans ce pays la majorité des universités sont privées. À titre d’exemple, il a indiqué que l’université de Harvard prend en charge seulement 5 000 étudiants, contre 1,3 million recensé par le secteur de l’enseignement supérieur algérien. Selon lui, le manque d’expérience des enseignants est également un facteur qui concourt à la baisse du niveau de la formation.
«Nous manquons d’expérience, il nous faut 50 ans encore pour arriver à une bonne performance de l’université algérienne», a-t-il fait savoir, avant d’avouer encore que les moyens mis à disposition de l’Enseignement supérieur sont limités. L’autre couac de la formation universitaire est, selon le même responsable, la barrière linguistique, où les bacheliers algériens ne maîtrisent pas la langue anglaise, du fait qu’ils sont formés en arabe aux paliers inférieurs. Pour lui, c’est un handicap dans l’acquisition du savoir.

Disparité entre recherche et économie
Pourquoi le secteur économique ne sollicite pas la recherche scientifique universitaire, afin de valoriser et rentabiliser la formation universitaire ? Telle est l’interrogation à laquelle Abdelhafid Aouragh, a tenté de répondre. Tout en reconnaissant que sans la recherche et la formation universitaire tout développement socio-économique est voué à l’échec, l’orateur a indiqué que son secteur a réalisé des projets dans le domaine agricole, qui sont en mesure d’assurer la sécurité alimentaire au pays. Quelle est la nature de tels projets? Il s’agit de plates-formes de phénotypage à haut débit mises en place, et qui pourrait produire, selon l’orateur, toutes sortes de semences et qui sont adaptées à toutes les conditions climatiques.
Ce genre de projet, produit de la recherche scientifique, concerne également d’autres cultures agricoles, tel que le dattier, où cette technologie pourrait produire un million de plants de cet arbre fruitier, ce qui pourrait aussi, selon lui, créer 50 000 emplois directs.
Évoquant la marginalisation des compétences nationales, l’invité de la Rédaction de la chaîne III, a assuré que la conjoncture économique actuelle contraint de faire appel aux scientifiques algériens. En ce sens, il a assuré que 100 chercheurs algériens rentrent chaque année au pays. Enfin, il a indiqué que la recherche scientifique dispose de solutions pouvant intervenir dans tous les domaines de l’économie nationale.
Farid Guellil

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