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VIOLATIONS DES DROITS DES MIGRANTS EN MÉDITERRANÉE : Un rapport onusien de 37 pages épingle l’UE

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Dans un rapport de 37 pages publié, hier, le bureau des Droits de l’homme des Nations unies révèle que l’Union européenne (UE) ne donne pas la priorité à la vie humaine et à la sécurité des migrants, dans le cadre de ses recherches et sauvetage des migrants en méditerranée.

Les rédacteurs du rapport affirment que le manque de protection des migrants « est une conséquence de décisions et de pratiques politiques concrètes des États membres et des institutions de l’UE, des autorités libyennes et d’autres acteurs », lit-on.
Affirmant que les opérations de recherche et de sauvetage de migrants, traversant la méditerranée, dans des embarcations de fortunes, dont celles en provenance de Libye, ne sont pas menées pour sauver des vies, mais contribuent « à davantage de violations et d’abus des droits de l’homme des migrants » au lieu, soulignent les rédacteurs onusiens, «d’y mettre fin».   Sous l’intitulé « le mépris mortel : la recherche, le sauvetage et la protection des migrants dans le centre de la mer Méditerranée » , le rapport révèle que le manque de protection de milliers de migrants, fuyant la misère, les tensions, les conflits armés, l’instabilité, dans certains pays africains, pour tenter une possible vie « paisible » de l’autre côté de la méditerranée, que l’UE « a non seulement réduit ses propres opérations de sauvetage » , mais que des gouvernements empêchent des organisations humanitaires à secourir les migrants et les sauver » d’une mort certaine. Le document onusien, rédigé au terme d’un travail  de terrain, avec notamment des témoignages de migrants, affirme que « La mortalité des migrants en Méditerranée centrale a connu une hausse », qualifiant le drame des migrants « de tragédie humaine à grande échelle ». Le rapport qui couvre la période 2019-2020, a fait savoir que « certaines interceptions des autorités libyennes avaient mis en danger les migrants ». Le bureau onusien des droits de l’Homme pointe la responsabilité de l’UE ainsi que des gouvernements de pays européens, qui peinent à privilégier, selon le droit international et les valeurs humaines, à apporter assistance et sauver des vies en danger, embarquées dans des bâteaux de fortune qui, s’ils ne chavirent pas, «sont percutés» ou «sont cibles de tirs » pour stopper leur chemin vers les rives sud de l’Europe pour faciliter davantage leur « refoulement en mer » bien avant d’arriver sur les côtes européennes. Le rapport a fait état, à ce propos, de « navires de migrant interceptés » qui étaient contraints de rebrousser chemin, «  renvoyés des eaux internationales vers la Libye avec l’aide d’hélicoptères européens » est-il précisé. En réponse aux préoccupations et inquiétudes portées dans le dit rapport, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a exhorté Bruxelles et la Libye « à revoir leurs politiques de recherche et de sauvetage des migrants afin de garantir le respect du droit international ». Déclarant que « la vraie tragédie est qu’une grande partie de la souffrance et de la mort le long de la route centrale de la Méditerranée est évitable ». Chaque année, déplore-t-elle « des gens se noient parce que les opérations de secours et d’aide arrivent trop tard ou n’arrivent jamais », alors que le sauvetage de personnes en détresse et en danger impose à l’UE, qui est dotée de moyens d’interventions rapides, de porter secours.
Ce qui ne semble pas le cas selon le rapport de l’ONU, en raison du traitement exclusivement par une approche sécuritaire , d’un phénomène qui trouve son origine dans l’absence de développement durable et soutenu, de tensions, de conflits armés et d’instabilité dans des pays africains, dont les pays occidentaux, que ceux de l’UE alimentent d’une manière directe ou indirecte. Pour la responsable onusienne « la réponse ne peut pas être simplement d’empêcher les départs de migrants, de rendre les voyages plus désespérés et dangereux » a-t-elle déclaré, ajoutant que « tant qu’il n’y aura pas suffisamment de canaux de migration sûrs, accessibles et réguliers, les gens continueront de tenter de traverser la Méditerranée centrale, quels que soient les dangers ou les conséquences », a déclaré Bachelet.
Karima Bennour

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