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Unité de traitement d’Alzheimer de Blida : Ou comment apprendre à vivre avec la maladie

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L’unité de traitement d’Alzheimer de Blida, unique du genre en Algérie, assure une prise en charge psycho-médicale au profit de toutes les personnes qui la sollicitent de différentes wilayas du pays, en vue de leur apprendre à vivre avec la maladie et d’en éviter les complications, a indiqué la responsable de cette structure, le Pr. Souhila Amalou.

« Si le rétablissement des personnes atteintes d’Alzheimer est quasiment impossible, du fait qu’il s’agit d’une maladie qui touche les cellules nerveuses du cerveau qui sont également affectées par le vieillissement, il n’en demeure pas moins que cette unité leur assure une prise en charge psycho médicale de nature à leur éviter une dégradation de leur état, tout en les aidant à s’adapter avec leur nouveau mode de vie », a déclaré, à l’APS, la Pr. Amalou, à la veille de la célébration de la Journée mondiale de la maladie d’Alzheimer (21 septembre). Elle a fait cas de l’accueil, par cette unité abritée par le Centre hospitalo-universitaire (CHU) Franz Fanon de Blida, d’une moyenne de dix malades/Jour, dont sept à un stade avancé de la maladie, « ce qui rend leur traitement impossible », a-t-elle déploré. S’appuyant sur sa longue expérience dans le domaine, la neurologue a relevé que l’âge des personnes atteintes d’Alzheimer, en majorité des femmes, se situe entre 65 et 85 ans. Elle a particulièrement déploré le fait que la grande partie des malades accueillis par l’unité,en compagnie de leurs familles, « ne répondent plus au traitement ». Cet état de fait a amené la Pr. Souhila Amalou à lancer un appel en direction de toute personne observant des « symptômes ou comportements inhabituels chez ses parents, ou n’importe quel membre de sa famille, même s’ils sont anodins, de se rapprocher dans les plus brefs délais des services compétents, pour un diagnostic précoce de la maladie et sa prise en charge médicale », a-t-elle recommandé. Elle a cité parmi les symptômes annonciateurs d’un début d’atteinte par cette maladie, la perte de la capacité d’exprimer verbalement une pensée, la difficulté d’accomplissement d’activités habituelles et l’oubli d’événements récents, en plus d’un comportement nerveux et de l’irritabilité injustifiée. En l’absence d’une prise en charge médicale précoce, l’état du malade se détériore et devient une source d’inquiétude pour ses proches, a ajouté la même responsable, citant en cause l’apparition de troubles du comportement, des difficultés à se rappeler certaines choses (son adresse, son numéro de téléphone), à reconnaître les personnes et à communiquer avec ses proches notamment.

La stimulation mnémonique, important moyen de traitement
Explicitant le protocole médical de prise en charge de cette maladie, assurée par un staff médical spécialisé en psychologie et psychiatrie, le Pr.Oumalou a indiqué que celui-ci (protocole) se base sur un traitement médical portant sur la prescription d’antidépresseurs et anxiolytiques, entre autres, qui seront soutenus par la stimulation mnémonique, qui est une importante étape du traitement. Selon la praticienne, cette méthode de traitement consiste à répartir les malades en groupes pour des jeux de mémorisation et l’exercice d’activités diverses pour stimuler la mémoire, dont les jeux d’échecs et le dessin. Un intérêt particulier est, également, conféré, par les responsables de cette unité pour l’accompagnement des proches des malades pour les aider à s’adapter à leur nouvelle situation et ce à travers l’organisation de rencontres régulières à leur profit, avec les psychologues de l’unité. Le Pr. Amalou a particulièrement insisté sur l’importance de la présence des familles, comme étant le plus important facteur pour la stabilisation de l’état du malade d’Alzheimer, qu’il ne faut pas laisser seul pour de longues périodes, tout en évitant de l’irriter et de faire pression sur lui, s’il n’arrive pas à se souvenir d’un événement quelconque, ou à accomplir ses taches habituelles. Elle a, également, recommandé aux familles des malades d’Alzheimer de ne pas perturber leur routine et d’éviter le désordre à la maison, tout en les chargeant de taches simples à accomplir, de nature à susciter chez eux un sentiment de satisfaction et de réduire leur sentiment de mélancolie. Au titre des efforts visant à assurer une prise en charge idoine du plus grand nombre possible des personnes atteintes d’Alzheimer de tout le pays, qui sollicitent cette unité de Blida, le Pr. Amalou a souhaité l’achèvement d’équipement de cette structure avec le matériel nécessaire, dans les plus brefs délais, notamment concernant la salle de rééducation fonctionnelle, dont beaucoup de patients ont grand besoin, a-t-elle assuré. Près de 200.000 cas d’Alzheimer ont été recensés, à l’échelle nationale, en 2018. Un chiffre qui a doublé durant ces deux dernières années, a révélé le Pr. Souhila Amalou, estimant que cette situation requiert la mobilisation de différents moyens matériels et humains pour la prise en charge de cette catégorie.

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