Des polémiques avant et après cet intermède tanzanien de trop et qui fait tant de mal et à la sélection et à son nouveau coach. Surtout à ce dernier qui reste pourtant (il en donne l’impression à chacune de ses sorties) sûr de ses choix mais jamais aussi contesté. À l’arrivée d’un «test» qui n’aura servi pratiquement à rien sauf pour révéler (ce n’est pas une surprise) les qualités de buteur de Bounedjah qui en tire profit en plantant deux réalisations et se présente désormais comme un sacré concurrent pour un Slimani en convalescent et aussi contesté que Madjer qui le soutient mordicus. Un match pour rien et de sérieuses inquiétudes avant d’aller défier des adversaires de plus gros calibre.
La faute à..?
Les «Verts», qui savaient à quoi s’attendre, viennent de retrouver, comme on l’attendait, sur fond de polémiques, par une soirée glaciale et virant au cauchemar malgré un large succès ne convaincant personne, le «5 juillet». Surtout pas le maigre public qui a fait le déplacement pour, pour la plupart, solder quelques comptes avec un staff noyé dans ses convictions technico-tactiques et n’acceptant plus la contradiction. En appelant les supporters à venir nombreux pour porter cette sélection (qui leur «appartient», insistera-t-il et là sans conviction) Madjer et son équipe, murés dans un silence qui en dit long, devait sûrement espérer bien le contraire pour éviter la pression à des joueurs comme plombés par la tournure prise par les évènements et le comportement suicidaire d’un technicien ne maîtrisant apparemment plus rien.
Combien étaient-ils à venir manifester leur courroux à l’occasion de la réception d’un sparring-partner venu pour repartir (c’était là un vœu à peine voilé pour continuer sur la lancée de la «belle» série des victoires alignées sous l’ère Madjer) une raclée (simplement une raclée) mais dont le semblant de «résistance» opposée en 1ère période où l’on n’a pratiquement pas vu les «Verts» enfermés, bien malgré eux, dans un schéma tactique qui fait déjà des vagues. De nouvelles polémiques sans fin, analystes comme observateurs montrant une certaine réserve, voire des réserves certaines quant à une décision virant à un «copier- coller» sans grosses certitudes de possible réussite, sur une équipe déjà mal en point, dans une mauvaise passe psychologique et ne comprenant rien à rien. À ce qui lui arrivait sur le terrain et devant un vis-à-vis tanzanien devant en principe se présenter (on verra tout à fait le contraire lors de la 1ère partie de la rencontre, Bentaleb et les siens, tournant indéfiniment en rond et sans de réels repères, rejoignant la pause-citrons avec un petit but d’avance grâce à un auto-goal, pour dire toute la difficulté à prendre la mesure d’un adversaire véritablement loin du niveau requis ) en victime expiatoire. Contre lequel l’E.N, se cherchant encore et toujours en salle de réanimation, devait se promener le doigt dans le nez. Large victoire (on sera loin du 7-0 infligé au même client du temps de Gourcuff mais en compétition tout ce qu’il y avait d’officiel mais que nombre de «consultants», parmi lesquels et curieusement le même Madjer qui s’étonnera en public et devant des millions de téléspectateurs que se gargariser de telles «performances en trompe l’œil et ne voulant rien dire» sinon à masquer la «déroute ou la faillite d’une sélection sans âme») accueillie par de larges sourires (là on peut dire en «trompe l’œil», en raison de la grande gêne affichée en la circonstance par le même Madjer qui quittera le terrain sous les quolibets du public aussi maigre qu’il était mais toujours aussi connaisseur) non sans pointer un doigt accusateur (c’était prévisible) vers une presse accusée de tous les maux. Qui ne mérite pas mieux que le silence. Evidemment coupable.
Pas joli-joli !
Mauvais temps et mauvaise passe. Soit un Ciel des plus généreux (de bon augure pour la nouvelle saison agricole et on ne peut que louer Dieu de Sa Sainte Miséricorde et c’est nos fellahs qui se rassurent), des fans se comptant presque sur le bout des doigts et perdus dans l’immensité d’un stade jamais aussi peu accueillant que lorsque la météo, qu’on sait capricieuse en pareille saison, fait des siennes et une sélection qui peine à retrouver ses esprits et errant comme une âme en peine sur une pelouse (la seule satisfaction de cette soirée de corvée et à oublier, avec le doublé de Bounedjah) en très bon état et nous évitant un scandale du genre Serbie qui tournera, comme on s’en souvient, à un match de water-polo en plus d’une mémorable (un 0-3 net et sans bavures) correction.
La Tanzanie ce n’est, heureusement, pas la Serbie (au passage, elle n’a pas pesé lourd hier, au stade olympique de Turin, devant les «Lions de l’Atlas», les Marocains sortant un grand match ponctué par un succès prometteur avant d’aller représenter, avec la Tunisie qui n’a pas raté pour sa part une belle occasion de se rassurer en disposant de l’Iran, un autre mondialiste et futur adversaire mardi de l’Algérie, dans son rôle de sparring-partner, en match de préparation en Autriche, le Maghreb, en Coupe du monde, ce qui ajoute un peu plus à nos multiples frustrations) et ce n’était qu’un simple match «amical» à gros enseignements. Au bout, un succès (pas joli-joli malgré les quatre réalisations) et trop peu de changements au mental de joueurs supportant ou acceptant de plus en plus mal de devoir subir les «foudres» de supporters (on imagine que ce n’est pas seulement le public du «5 juillet» qui réagit de la sorte quand bien même Madjer et autre Menad, un de ses adjoints qui a décidé de parler en appelant, allez savoir pourquoi, les supporters à plus de «nationalisme») ne leur pardonnant plus rien après avoir déçu leurs attentes. Attentes déçues pas seulement pour n’avoir pas été à la hauteur lors de ces qualifications pour le Mondial russe qui feront date.
Resteront longtemps en travers de la gorge d’une opinion s’expliquant mal la descente aux enfers de ses favoris. Madjer et son staff (ils suggèrent, entre autres remèdes pour relancer la machine, de «fuir» et donc mettre un trait sur le temple du football algérien avec une délocalisation qui ne dit pas son nom et ce, au nom de la sacro-sainte devise de l’équilibre régional qui a montré, et largement, ses limites dans tous les domaines) ont-ils eu raison de porter leur choix sur la Tanzanie dans une tentative, plus qu’infructueuse finalement, de maintenir la dynamique de victoires (on se félicite d’avoir aligné trois succès de suite avec un petit clin d’œil pour les prédécesseurs à ce poste) avant d’accoucher d’une prestation à la limite du lamentable devant le 147e au classement-Fifa ?
Qui a dit satisfactions ?
Quel crédit donner dès lors à ce succès trompeur ? Toujours aussi clairvoyant, le capitaine d’équipe Carl Medjani (qui n’a décidément pas la langue dans la poche et dit ses vérités ce qui peut lui valoir, on peut le craindre, la même trajectoire que le tandem de bannis que sont Feghouli et M’Bolhi qui croyaient benoîtement pouvoir dire ce qu’ils voulaient et qui le payent chèrement en disparaissant de la scène sous la forme de sanctions que leurs fans auront bien compris) trouve comme à son habitude les mots justes pour qualifier une sortie ajoutant un peu plus à nos craintes en estimant : «Il ne faut plus s’enflammer, ce n’est que la Tanzanie, avec bien entendu tout le respect que je dois pour cette équipe. Il y avait des erreurs et on doit bosser pour corriger nos lacunes.
L’Iran ce sera le vrai test mondialiste.» En un mot comme en cent, «Il ne faut surtout pas s’enflammer.» Dans la même veine que Djamel Mennad qui dit certes sa «satisfaction» (il ne dit pas où elle se situe, peut-être ce «nouveau système» adopté et qu’il juge adéquat alors qu’on a vu des joueurs gênés au plus haut point et éprouvant des difficultés à prendre vraiment le jeu à leur compte) et qui tempère (il fait bien) les ardeurs en ajoutant (avertissant aurait-été le mot juste ?) que «ça va être plus compliqué contre des équipes coriaces, et plus huppées.» On peut quand même «tirer des satisfactions» comme il conclut injustement ? Rendez-vous mardi prochain contre l’Iran. Une autre soirée qui ne s’annonce pas de tout repos. D’autant plus certainement que ceux qui ont suivi les sorties du trio maghrébin Maroc, Tunisie et Egypte (les «pharaons» ont longtemps mené au score face au Portugal chez lui avant de se faire surprendre dans le temps additionnel en encaissant deux banderilles assassines de l’inévitable Ronaldo qui se prépare à accueillir en mai prochain Chaouchi et ses camarades), auteurs de prestations de tout premier ordre ne rendant pas service à Madjer et son staff. On imagine bien la pression supplémentaire qu’ils viennent de mettre à Mahrez et consorts dont la particularité malheureusement est de soutenir de plus en plus difficilement la comparaison. La Tanzanie c’est peut-être mieux. Le genre de «tests» qui aident peut-être à garder la foi… En attendant, le grand malade qu’est l’E.N ne rassure pas. En attendant le diagnostic, les médecins restent circonspects. Question d’un algéro-pessimiste invétéré : C’est grave docteur n’est-ce pas ?
Azzouaou Aghilas