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Une responsable de l’Institut Pasteur parle, sur le nouvel OBS, de l’épidémie du choléra en Algérie et appelle à ne pas baisser la garde : «Il faut continuer à surveiller les cas cliniques»

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La menace du choléra en Algérie pourrait ne pas être définitivement écartée, contrairement à ce que tente de faire croire le ministère de la Santé et l’Institut Pasteur d’Alger.

Quoiqu’on relativise la situation actuelle de cette épidémie, que les autorités sanitaires disent être «maitrisée», des spécialistes étrangers de renom dans le domaine épidémiologique ne sont pas forcément du même avis. Ainsi, interviewée hier par le journal français, Le Nouvel Observateur, Marie-Laure Quilici, responsable du Centre national de référence des vibrions et du choléra à l’Institut Pasteur, estime qu’«une épidémie de choléra est considérée comme terminée lorsque le nombre de cas suspects dans la zone épidémique diminue considérablement et que tous les échantillons isolés provenant de cas de diarrhées aiguës sont négatifs pour l’agent du choléra durant une période minimale de deux semaines», a-t-elle répondu à la question de savoir si réellement l’épidémie a pris fin en Algérie. En effet, dans un communiqué, diffusé la semaine dernière, le ministère de la Santé a assuré que la situation inhérente à cette épidémie, qui a fait deux morts parmi 59 cas confirmés sur un total de 172 suspectés, «est maitrisée et le dispositif de prévention maintenu». Si maintenant le département, dirigé par Mokhtar Hasbellaoui, relativise la menace, c’est parce qu’il y a nécessité de comprendre «les causes réelles de cette urgence sanitaire qu’a connue notre pays». C’est-à-dire, qu’en pareil constat, la vigilance doit être de mise, «jusqu’à ne plus avoir aucun cas suspect», explique le ministère.
S’en tenant à la déclaration de Hasbellaoui, la responsable de l’Institut Pasteur ajoute que «d’après les éléments fournis par les autorités algériennes, les seuls que nous avons, il semblerait que la situation soit bien gérée. Il faudra cependant continuer à surveiller les cas cliniques qui pourraient faire penser à du choléra».
Interrogée si l’on a affaire à un réel retour de cette épidémie en Algérie, partant du fait qu’elle a touchée 6 à 7 wilayas du pays, l’épidémiologiste de l’Institut Pasteur parle plutôt d’un «accident». Elle en veut pour preuve l’ampleur moindre contrairement à d’autres pays, où des dizaines de milliers de cas enregistrés par an en République du Congo, ou encore au Yémen, un pays en proie à la guerre, qui a recensé un million de victimes de choléra entre 2016 et 2017. S’agissant des vecteurs de la propagation du choléra, la même responsable fait savoir que l’eau polluée, qu’elle soit utilisée pour la consommation des individus ou à l’arrosage des cultures agricoles, pourrait en être un.
Farid Guellil

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