Le Conseiller d’État de la République populaire de Chine, Yang Jiechi, arrive aujourd’hui, à Alger, à la tête d’une importante délégation. ,La visite de deux jours du responsable chinois sera l’occasion de discuter avec les responsables algériens, des perspectives du renforcement des relations bilatérales et les questions marquant les scènes régionales et internationales. Cette visite intervient, pour rappel, après la signature, du plan quinquennal de coopération stratégique global entre les deux pays pour la période 2014-2018, lors de la visite du ministre des affaires étrangères Ramtane Lamamra , juin dernier, à Pékin, à l’occasion de la tenue des travaux de la 6ème session ministérielle du Forum de coopération Chine-pays arabes. Le plan de coopération en question est le premier du genre, faut-il le noter, que l’empire du milieu conclut avec un pays de la région Mena, lequel plan privilégie l’investissement direct chinois dans les secteurs prioritaires du plan quinquennal 2015 -2019 de l’Algérie. La signature de ce plan de coopération entre Alger et Pékin a succédé à la signature, en mai 2014, par les chefs d’État Bouteflika et Xi Jinping, de la Déclaration portant établissement d’un partenariat stratégique global entre les deux pays. Il est appelé dans le plan quinquennal de coopération stratégique global à accroitre, à élargir et à diversifier les échanges dans tous les domaines et sous des formes «rénovées et adaptées au potentiel et aux ambitions» des deux pays. Le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi a souligné, au cours de la cérémonie de signature dudit plan en juin, à Pékin que celui-ci et la Déclaration précitée sont deux documents qui «marquent l’avènement d’un partenariat d’exception entre la Chine et l’Algérie » avant d’indiquer « le premier du genre que la Chine conclut avec un pays arabe». La Chine est le premier fournisseur de l’Algérie avec 1,87 milliards de dollars durant le premier trimestre de 2014. Le partenariat entre les deux pays vise, au renforcement de la coopération bilatérale notamment dans les domaines économique, scientifique et technologique sur fond de la volonté politique d’Alger et de Pékin d’ « intensifier le dialogue politique à tous les nivaux » au regard de la portée et la teneur des relations historiques entre les deux pays. Rappelons à ce propos que les relations diplomatiques entre Alger et Pékin sont vieilles de plus de 55 ans avec la reconnaissance officielle de la Chine du Gouvernement provisoire de la République algérienne (Gpra) en 1958. La relation d’amitié entre l’Algérie et la Chine s’est consolidée par la contribution de l’Algérie en 1971, alors leader du Mouvement des pays non-alignés, à la reprise de la Chine de son siège à l’ONU. Alger est vue du côté de Pékin comme un important partenaire régional tant au niveau politique qu’économique. Le responsable chinois arrive à Alger, dans une conjoncture marquée notamment par un intense ballet diplomatique que connait notre pays. Qu’il s’agisse de la visite de hauts responsables notamment occidentaux et africains pour s’entretenir avec leurs homologues algériens, des questions économique, politique et aussi sécuritaires dont principalement la lutte contre le terrorisme. Les mutations dans les relations internationales en cours, sur fond de la crise économico-financière des pays riches, qui perdure faut-il le noter, la précipité la montée en puissance de nouvelles économies, dont principalement les pays du BRICS dont Pékin y comprise et occupe une place privilégiée. Ayant promu un partenariat porté sur la traduction effective de relations gagnant-gagnant, Alger et Pékin ont intensifié leur coopération pour atteindre divers domaines. Pékin exporte essentiellement sur le marché algérien, des véhicules (industriels et touristiques), de l’équipement électrique et électronique et des textiles tandis que les hydrocarbures constituent l’essentiel des exportations algériennes vers la Chine. Le commerce de la Chine avec l’Algérie représente plus de 40 % du total de ses échanges avec les pays du Maghreb, estimés à près de 21 milliards de dollars. La période 2005 à 2013 a enregistré près de 14 milliards de dollars d’investissements et de contrats, en huit ans entre les deux pays. Le commerce bilatéral a connu une augmentation significative, passant de seulement 600 millions de dollars en 2003 à près de 10 milliards de dollars en 2013. La coopération a touché d’autres secteurs que le commerce, selon l’agence officielle de Chine, indiquant que des entreprises chinoises ont investi plus de 20 milliards de dollars, à cette même période, dans divers secteurs, incluant la construction et les travaux publics. L’Algérie selon des études est l’un des 15 premiers marchés mondiaux pour les entrepreneurs chinois et le deuxième en Afrique, après le Nigéria.
Karima Bennour
