Anwar Haddam, ancien dirigeant de l’ex parti islamique dissous, le Front islamique du salut (FIS), ne cache pas ses ambitions politiques. Il est entré en contact avec des responsables politiques algériens en vu d’obtenir le droit d’entrée en Algérie. Exilé aux USA depuis 1992, à 60 ans, Anwar Haddam ne croit plus à l’accès au pouvoir par les armes. Dans un entretien accordé au journal électronique, Tout sur l’Algérie (TSA), le responsable à l’étranger de l’ex FIS veut se refaire une virginité, lui qui est accusé de soutenir les groupes terroristes en Algérie, en cautionnant tous leurs actes commis contre les civiles et forces de sécurité. L’attentat à la bombe contre le commissariat central en 1995, sis au boulevard Amirouche, faisant des centaines de victimes parmi les civils à été revendiqué par Anwar Haddam. Dans cet entretien, il tente de justifier le contraire, tout en maintenant ces déclarations contenues dans le communiqué qu’il avait émis en février 1995, juste après l’attentat contre le commissariat central. Recherché par l’État algérien qui a émis des mandats d’arrêts internationaux contre lui, le responsable de l’ex FIS à l’étranger a expliqué le refus des USA de l’extrader en Algérie par l’absence de preuves de son implication dans les attentats terroristes commis en Algérie. De ses déclarations à TSA, Anwar Haddam entretient la confusion. Il dit avoir condamné l’attentat contre le commissariat central, tout en le qualifiant de lieu de «haut lieu de torture et d’exécution connu». Selon ses dires, la condamnation de cet attentat lui a valu une condamnation à mort du Groupe islamique armé (GIA). Anwar Haddam tente de disculper le FIS des actes terroristes commis en Algérie, allant jusqu’à demander la constitution d’une commission d’«un comité indépendant d’enquête sur tous les actes de terrorisme et les atteintes aux droits de l’Homme en Algérie ». En tenant ce genre de propos, le dirigeant de l’ex-FIS veut relancer la thèse de «qui tue qui». Les propos de Anwar Haddam sont truffés de contradictions. Tantôt il demande une commission d’enquête indépendante sur les actes de terrorisme commis durant cette période, tantôt il reconnaît que le recours aux armes n’était pas une solution. Analysant bien le propos : «Avec le recul, je crois que le recours aux armes n’était pas une solution car les régimes militaires peuvent toujours manipuler la violence» L’ex- FIS avait bel et bien fait recours aux armes pour accéder au pouvoir. Aujourd’hui, Anwar Haddam veut tourner la page du terrorisme, comme si de rien n’était. Il souhaite rentrer en Algérie et avoue l’existence de négociations en cours pour concrétiser son projet, sans pour autant décliner l’identité des personnes avec qui il est rentré en contact. Il a reconnu que son retour en Algérie se heurte à l’opposition de certaines personnes, et avoue toutefois, que cette fois-ci, il a frappé à la bonne porte. Dans son entretien à TSA, Anwar Haddam ne cache pas ses ambitions de revenir à la politique, à travers la création d’un nouveau parti politique. «En Algérie. Je fais partie des politiciens appartenant au plus ancien mouvement islamique en Algérie : le Mouvement du renouveau civilisationnel (haraket bina hadari) que certains ont appelé le mouvement de Djazaâra et qui a vu le jour cinq ou six ans après l’indépendance. En fait, j’appartiens à une mouvance islamique qui est bien enracinée en Algérie. Et nous voulons créer un véritable parti politique», a-t-il déclaré à TSA.
Hacène Nait Amara