Les tirs de lance-roquettes Grad ont repris samedi matin dans l’Est de l’Ukraine. Les rebelles ont bombardé la ville de Debaltseve, un des points chauds du conflit, ainsi que des localités de la région de Lougansk. Des tirs d’artillerie ont aussi été signalés à Donetsk. Nœud ferroviaire stratégique entre les villes rebelles de Donetsk et de Lougansk, Debaltseve est le théâtre depuis plusieurs semaines de combats violents entre les séparatistes prorusses et les forces ukrainiennes. Ces dernières contrôlent toujours la ville mais sont quasiment encerclées. « La poussée de l’ennemi est la plus forte autour de Debaltseve», a confirmé samedi matin l’armée ukrainienne dans un communiqué. La veille, 753 civils dont 81 enfants ont été évacués de la ville et des localités voisines lors d’une courte trêve conclue entre les autorités de Kiev et les séparatistes, selon le service ukrainien des Situations d’urgence. Selon Amnesty international, la plupart des 25’000 habitants de Debaltseve ont déjà fui la ville, qui n’abriterait plus que 7000 personnes. Les rebelles ont également bombardé les localités de Novotochkivské et Chtchastia dans la région séparatiste voisine de Lougansk. Ils ont aussi pilonné le village de Tchernenko à 10 kilomètres au nord-est du port stratégique de Marioupol sur les bords de la mer d’Azov, selon l’armée ukrainienne.
Toujours pas de détail sur le plan de paix
La veille, François Hollande et Angela Merkel ont réussi au Kremlin après cinq heures de négociations à obtenir de Vladimir Poutine son accord pour l’élaboration d’un plan de paix. Le texte vise à mettre fin à dix mois de guerre en Ukraine. Aucun détail n’a filtré de la teneur de ce projet d’accord entre les trois dirigeants. Il est donc difficile de mesurer le succès des négociations et la viabilité d’un éventuel plan de paix et sa capacité à régler le conflit qui s’est déjà soldé par la mort de plus de 5300 personnes, majoritairement des civils.
M. Hollande et Mme Merkel ont quitté en pleine nuit le Kremlin pour un aéroport moscovite dès la fin des négociations. Ils laissent ainsi au porte-parole de Vladimir Poutine le soin d’annoncer une ébauche d’accord et un entretien téléphonique dimanche entre les présidents russe, ukrainien, français et la chancelière allemande pour parler de l’avancement du texte. Selon le court texte lu par Dmitri Peskov, les négociations «constructives et substantielles» ont permis de se mettre d’accord sur un «possible plan commun».
Ce dernier doit intégrer les propositions de paix apportées par le couple franco-allemand, les conditions posées jeudi soir par le président ukrainien Petro Porochenko et les demandes exprimées par Vladimir Poutine.