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TENSIONS SOCIALES AU MAROC ORIENTAL : Une menace pour le trône et la famille royale

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L’état de grâce qui lui avait été accordé, lors de son accession au trône, le 23 juillet 1999, à la suite de la mort de son père est aujourd’hui largement consommé et il lui faut aujourd’hui faire face à une fronde sociale, qui menace même les fondements de la royauté. Les régions rebelles  du Rif oriental, celles qu’on qualifiait avant le découpage administratif de 1971, de Maroc inutile, affichent clairement leur opposition à la famille royale. Ce qui n’était au départ qu’un soulèvement pour des revendications purement sociales, est aujourd’hui un Hirak avec comme essence, une refonte des équilibres socio-politiques au Maroc. Et ce désamour entre le roi et ses sujets du Maroc oriental s’est exacerbé depuis que l’Algérie a fermé,  au mois d’août 1994,  ses  frontières terrestres en réponse à   l’initiative du Maroc d’imposer un visa d’entrée sur son sol aux Algériens. Les investissements réalisés par certains marocains qui croyaient que le tourisme allait connaitre un grand boom, grâce à l’afflux des « frères algériens », ont baissé. Pire encore, certains projets hôteliers ont été abandonnés et certains de leurs promoteurs, ruinés, ont recouru au suicide pour échapper aux poursuites des banques. Ce fut  le premier coup de semonce que le palais royal n’a pas su écouter ou interpréter. Au début de ce 21e siècle, et pour échapper aux nombreuses mises en garde des organismes internationaux de lutte contre la drogue, le Maroc avait, grâce à l’appui de la FAO, lancé un programme agricole au profit de ses régions Est, connues pour être les hauts lieux de la culture d’opium. Le roi espérait ainsi arrimer cette partie de son pays à la dynamique de développement impulsée aux régions occidentales et centres, offertes sur un plateau d’argent aux tours opérateurs qui disposent d’une clientèle avide de dépaysement. Le programme initié sous l’égide de la FAO n’a pas séduit les agriculteurs. Les cultures de substitution à l’opium : le maïs, n’ont pas eu les rendements escomptés. Mieux encore, les cours mondiaux de cette céréale ont connu une chute qui a poussé les agriculteurs de la région du Rif et Ketama à reprendre la culture du kif beaucoup plus rentable. Et en l’absence d’une réelle volonté politique de régler le contentieux qui l’oppose à l’Algérie, l’essor de ces régions se retrouvait battu en brèche. Le développement promis à ces régions de son pays devenait, au fil du temps, une chimère, ce qui n’a fait qu’exacerber encore plus le sentiment d’exclusion que ressentent les habitants de cette région, berbérophone entre autres. L’Algérie, qui a  toujours œuvré pour l’édification d’un Maghreb des peuples dans le cadre de l’UMA, s’est retrouvée « victime collatérale », des tiraillements qui secouaient cette région du Maroc. Elle s’est retrouvée transformée en vaste marché où échouait la production de kif et d’opium. Le tour de vis opéré ces derniers mois contre tous les trafics au niveau des frontières Ouest et Sud-ouest, a fait chuter de nombreux barons et surtout mis hors service toute la logistique de production, de conditionnement, d’acheminement et de transport de la drogue. Les nombreux postes de contrôle établis au niveau des frontières, les brigades combinées, mobiles, qui sillonnent les zones réputées de passage des marchandises prohibées, la réalisation d’une tranchée pour sécuriser certains passages et gués au niveau du tracé des frontières avec le Maroc, ont fait chuter toute la stratégie du Makhzen qui visait à faire d’une part de notre pays une zone de transit et de consommation des drogues et d’une autre à gagner la paix sociale dans les régions rebelles du Rif et de toute la zone enclavée dans la chaîne du moyen Atlas. L’implication de l’ANP, ces derniers mois, dans la lutte contre le trafic transfrontalier, a permis de casser toute la chaîne qui servait aux narcotrafiquants et  accessoirement à la contrebande des carburants et des cigarettes. Durant le premier trimestre de l’année en cours, la police a saisi près de 147 kilogrammes de kif traité à Tlemcen, alors qu’au mois de juin dernier les policiers à Oran ont saisi 115 Kg de résine de cannabis, 60 000 comprimés psychotropes et démantelé un réseau international de trafic de drogue. Les narcotrafiquants qui jouissaient du mode « risque zéro » pour acheminer leurs drogues vers notre pays ont vu toute leur chaîne de soutien et de complicité démantelée. Cela s’est répercuté sur les conditions sociales de larges couches des populations du Maroc oriental qui, aujourd’hui, sont au seuil de la sédition et n’hésitent plus à afficher clairement leur opposition au palais. La maladie de « M6 » et les tensions nées autour de sa probable succession ne feront qu’augmenter les tensions sociales qui, au lieu de saisir la main tendue de son voisin de l’Est, est allé se jeter dans les bras d’Israël à laquelle il compte offrir une base militaire dans la zone frontalière.
S. Ben

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