Accueil Culture+ Sotheby’s : Vente prochaine d’un portrait attribué à Botticelli

Sotheby’s : Vente prochaine d’un portrait attribué à Botticelli

0

Sotheby’s proposera en janvier 2021 à New York un Portrait de jeune homme tenant un médaillon attribué à Sandro Botticelli et estimé 80 millions de dollars.

En peinture ancienne, il faut savoir attendre, le temps pouvant redonner à un tableau l’attribution rêvée par son propriétaire. C’est le cas du Portrait d’homme au médaillon, très proche de celui peint en 1474 par Sandro Botticelli (1445-1510) et conservé aux Offices de Florence, en Italie. Annoncé comme étant de la main du grand maître de la Renaissance italienne, le portrait (58 cm x 39,2 cm) sera la vedette des ventes de tableaux anciens, au début de la nouvelle année, à New York. Sotheby’s n’a pas hésité à lui mettre une forte estimation de plus de 80 millions de dollars, le comparant en importance au Portrait d’Adele Bloch-Bauer II de Gustav Klimt (87,9 millions de dollars en 2006) et à celui Docteur Gachet de Van Gogh (82,5 millions de dollars en 1990). En ces temps incertains, les collectionneurs répugnent à vendre leurs trésors, à moins d’y être contraints pour des raisons financières ou d’espérer gagner beaucoup plus que ce qu’ils leur ont couté. Ce tableau appartiendrait au milliardaire américain Sheldon Solow, qui l’aurait acheté en 1982 chez Christie’s. Le précédent record pour un Botticelli remonte à 2013, pour une Madone à l’enfant adjugée 10,4 millions de dollars. « Le Portrait de jeune homme est plus grand, plus rare que les Madones et dans un état exceptionnel pour un tableau qui a quelque 550 ans », observe Christopher Apostle, directeur du département des tableaux anciens de Sotheby’s à New York. Dans le tableau mis en vente en janvier prochain, le jeune homme aux cheveux châtains n’a pas l’austérité sévère de Michele Marulle, dont le portrait par Botticelli était proposé en octobre 2019 sur Frieze Masters, à Londres, pour 30 millions de dollars par le marchand Carlo Orsi. Contrairement à ce dernier, privé d’autorisation de sortie du territoire espagnol car considéré comme patrimoine national, il est libre de circuler. Sothbey’s ― la maison de vente achetée par Patrick Drahi en 2019 pour 3,7 milliards de dollars à un otheby’s, au moment où les ventes d’œuvres d’art atteignent des montants astronomiques ― semble d’ailleurs suffisamment confiante pour ne pas avoir proposé, pour l’heure, de garantie au vendeur. Le Boticelli mis en vent est-il authentique ou faux ? C’était pourtant la question que les experts s’étaient posée, voilà bientôt quarante ans. La maison de vente n’a pas hésité à mettre la barre très haut. Il faut remonter jusqu’en 1982, pour trouver trace de ce portrait identifié comme Portrait de Giovanni di Pier Francesco de Medici. Celui qui l’a acquit en 1982 a décidé de le vendre avec une belle marge de bénéfice.
Alessandro di Mariano di Vanni Filipepi, dit Sandro Botticelli, est né à Florence le 1er mars 1445 et mort le 17 mai 1510 dans la même ville. C’est l’un des artistes les plus importants de la Renaissance italienne et de l’histoire de l’art. Devenu l’ami des philosophes néoplatoniciens, il réussit à rendre visible cette beauté qu’ils théorisaient, en y rajoutant un caractère mélancolique et contemplatif, qui le distingue des autres artistes de son temps. Botticelli fréquente le cercle de la puissante famille Médicis, ce qui lui garantit de nombreuses commandes, comme L’Adoration des mages (celle de 1475), une œuvre dans laquelle il dépeint un cortège dans lequel il représente les membres de la famille Médicis. A thématique essentiellement religieuse, ses grandes œuvres comprennent La Vierge à l’Enfant avec un ange (1467), La Vierge et l’Enfant avec le jeune saint Jean-Baptiste (1470-1475), L’Adoration des mages (1472), Saint Augustin dans son cabinet de travail (1480), La Madone du Magnificat (1481-1485), L’Annonciation de San Martino alla Scala (1481). Ses sujets profanes comportent de nombreux portraits mais aussi deux œuvres d’une grande délicatesse, La Naissance de Vénus (1485) et Le Printemps (1478-1482).
Ali El Hadj Tahar

Article précédentGestion des marchés publics à Tizi Ouzou : Bientôt une formation au profit des fonctionnaires
Article suivantDisparition : Juliette Gréco, de l’existentialisme à la liberté de la femme