Accueil ACTUALITÉ SOMMET ETATS-UNIS- AFRIQUE : Pour quelle reconfiguration ?

SOMMET ETATS-UNIS- AFRIQUE : Pour quelle reconfiguration ?

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Du 13 au 15 décembre prochains, à Washington, se tiendra le Sommet Etats-Unis- Afrique. Selon des sources américaines, un important discours du  président américain Joe Biden est attendu à cette occasion. Les Etats-Unis voudraient « reconfigurer » leurs relations avec l’Afrique. Seront-ils en mesure de comprendre les préoccupations et aspirations des peuples africains ? Ou alors, le Sommet sera-t-il l’occasion pour les Etats-Unis de justifier leur ingérence dans les affaires internes des pays africains ? Le premier sommet de ce genre s’est tenu en 2014, pendant le second mandat du président Barack Obama. Le deuxième sommet s’est déroulé dans la capitale mozambicaine Maputo, en l’absence du président américain Donald Trump qui s’était fait représenter par la sous-secrétaire aux affaires économiques, Karen Dunn Kelley. Mais l’intérêt des Etats-Unis était exprimé dans la démarche tendant à accroître le commerce et l’investissement dans le continent, motivée déjà par la volonté de barrer la voie à la Russie et à la Chine. Les Etats-Unis poursuivent aujourd’hui le même objectif dans leurs relations avec le continent. Mais le contexte est différent. Les pays africains veulent profiter des bouleversements provoqués par l’opération militaire spéciale russe en Ukraine. Ils l’ont fait savoir par leur position à l’égard de ce conflit en s’abstenant, à l’ONU, de voter contre la Russie les résolutions proposées par les Etats-Unis. Le monde abandonne la configuration unipolaire et s’installe dans celle de la multipolarité. Comme les pays arabes, les pays africains sont favorables à la multipolarité qui tend à dominer les relations internationales. Dans les opinions publiques africaines, le sentiment anti. Occidental est nettement perceptible. Les pays africains veulent que leurs valeurs soient respectées et refusent le diktat des anciennes puissances coloniales, qui se retrouvent actuellement dans l’OTAN dirigé par les Etats-Unis. C’est pour cela, que les élites en Afrique tournent leurs regards vers la Russie, la Chine, l’Inde, la Turquie et d’autres puissances montantes qui n’ont pas participé au pillage colonial des richesses du continent et encore moins aux crimes contre l’humanité qui ont accompagné la colonisation. Le Sommet Etats-Unis-Afrique va se tenir après le Sommet Chine-Etats arabes et le Sommet Chine-Conseil de coopération du Golfe (CCG), qui se sont tenus à Riyad avec succès vendredi en présence du président chinois Xi Jinping, et de plus de dix dirigeants arabes, et qui ont constitué deux événements inédits dans l’histoire des relations sino-arabes. Ces sommets historiques ont placé très haut la barre en matière de relations internationales caractérisées d’abord par l’égalité entre tous les Etats. L’agence chinoise d’information  Xinhua french a fait remarquer qu’au cours des deux sommets, l’accent a été mis sur l’importance du dialogue entre les civilisations ainsi que l’apprentissage culturel mutuel, et la nécessité de « remplacer l’éloignement et le choc des civilisations par des échanges et un apprentissage mutuel, de promouvoir la compréhension et les affinités entre les peuples et de construire un « jardin des civilisations » caractérisé par une appréciation et une inspiration mutuelles ». La Chine et les pays arabes ont rejeté la pratique occidentale de l’ingérence dans les affaires intérieures d’autres pays sous prétexte de défense des droits de l’Homme ou de la démocratie. Or cette pratique a été mise en œuvre en 2011 en Libye par les Etats-Unis et les pays occidentaux alliés dans l’OTAN, et a coûté la vie au dirigeant libyen Mouammar El Gueddafi, plongeant dans le chaos ce pays avec un impact terroriste dévastateur sur le voisinage en particulier les pays du Sahel. D’après les sources américaines, à la faveur du Sommet Etats-Unis-Afrique, le président Joe Biden va promouvoir la demande africaine d’une intégration de l’UA au G20 pour rejoindre ainsi l’Afrique du Sud qui l’a intégré en 2008. De cette façon, le président américain voudrait prouver son intention de se rapprocher du continent africain. Pour rappel, Joe Biden a  soutenu la revendication de sièges permanents au Conseil de sécurité pour l’Afrique.
M’hamed Rebah

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