L’année 2020 ne sera certainement pas facile à oublier. Depuis le mois de mars, l’Algérie, à l’instar des pays du monde, a mené une lutte quotidienne contre la pandémie qui, en plus d’avoir touché des centaines de milliers de personnes et fait beaucoup de morts, a eu des répercussions désastreuses à tous les niveaux d’activité. Sur le plan économique comme sur le plan social, la crise sanitaire du coronavirus aura laissé son empreinte. De quoi marquer les esprits pour de longues années à venir. Mais comme dans toute période de crise il y a toujours du positif à tirer, cela a été le cas pour la crise de la Covid-19 qui malgré toutes les conséquences négatives qu’elle a impliqué sur le plan humain, l’on peut reconnaitre qu’elle a été à l’origine d’un grand élan de solidarité entre les citoyens, notamment durant les premiers mois de son avènement. En effet, comme lors des inondations de Beb El-Oued en 2001 ou le séisme de Boumerdès en 2003, l’esprit de solidarité a animé, durant la période de la pandémie, les algériens à travers tout le pays; ils se sont entraidés et n’ont pas ménagé d’efforts pour assister les familles démunies et défavorisées ayant été touches de plein fouet par la crise, ainsi que des personnes âgées et malades incapables de faire des déplacements à cause des risques de contagion. L’arrêt de l’activité en raison de la mesure de confinement prise afin de prévenir contre la propagation du virus a fait, en effet, que de nombreuses familles qui vivaient d’un salaire journalier se soient retrouvées dans des situations de besoin. Une situation accentuée par l’arrivée du mois sacré de Ramadhan, suivi de l’Aid el Fitr. Entre accueil de sans-abris, dons de produits alimentaires aux familles nécessiteuses, dons de matériels aux soignants, fabrications de masques de protection et de respirateurs artificiels, opérations collectives de nettoyage et de désinfection des quartiers, la mobilisation des différents acteurs de la société a été grande durant l’année 2020.
Des aides pour les habitants de Blida
Parce que la wilaya de Blida a été l’épicentre de la pandémie, un confinement total y a été instauré faisant que beaucoup de ses habitants perdent leur gagne-pain. Cette situation a fait donc que cette wilaya soit la destination de nombreuses caravanes de solidarité parvenues des différentes wilayas du pays à l’instar de Bordj Bou-arréridj, Sétif, Alger, Adrar…etc, outre le mouvement associatif local avec la participation de bénévoles, qui n’a pas ménagé d’efforts pour venir en aide aux personnes dans le besoin. Dans cette dynamique, plus de 30 000 aides en produits alimentaires composées essentiellement de légumes, de farine, de semoule, de lait et d’eaux minérales ont été distribuées par des associations rien que pour la période de ramadhan. Aussi, 15 221 bavettes, 3 000 gants médicaux et des produits désinfectants, ont été distribués à des citoyens et des établissements hospitaliers. Dans la même wilaya, près de 10 000 familles nécessiteuses avaient bénéficié de la prime de 6 000 da de la direction des affaires religieuses.
Campagnes de désinfection des quartiers
L’avènement de la pandémie a été aussi le déclencheur, durant l’année 2020, de grandes opérations de nettoyage et de désinfection sur tout le territoire national, pour réduire les risques de transmission du virus. Organisés tantôt par les autorités, tantôt par des associations, et les scouts avec une participation marquée de citoyens de toute tranche d’âge, ces campagnes se sont déroulées dans des espaces publics, des mosquées, des établissements éducatifs et de santé ainsi que dans les rues et notamment les quartiers populaires des différentes communes des wilayas. À Alger, à titre d’exemple, un important dispositif humain et matériel a été déployé pour assurer cette opération de nettoyage de manière quotidienne. Des centaines d’employés des APC, ont été mobilisés, outre les différents EPIC de wilaya avec la participation de la protection de l’environnement, Extranet ainsi que de l’entreprise Cosider qui a déployé sur le terrain plusieurs camions citernes venus appuyer et renforcer les équipes. Notons également la participation de la Protection civile, qui a elle aussi prêté main forte.
Allocations pour limiter les effets de la crise
Une allocation de solidarité d’un montant de 10 000 dinars par famille a été octroyée aux familles nécessiteuses impactées socialement et économiquement par les mesures de prévention et de lutte contre l’épidémie du Coronavirus Covid-19, ainsi que celles qui percevaient auparavant l’enveloppe des 6 000 DA, au titre des opérations de solidarité pour le mois de Ramadhan. Le président de la République Abdelmadjid Tebboune avait donné des instructions nécessaires pour un recensement rapide des bénéficiaires en vue du versement de cette allocation de solidarité avant le mois de Ramadhan.
Des profiteurs de la crise, il y en a eu aussi !
Il faut dire que cette expérience de crise sanitaire a été malheureusement marquée par des attitudes et des comportements à dénoncer. L’on se rappellera notamment de la période de mars et avril ou la pandémie avait fait son apparition, beaucoup avaient profité de la psychose et de la peur des citoyens pour répandre des rumeurs sur les réseaux sociaux, quant à une rupture de stock des produits de large consommation et de première nécessité telle que la semoule. Un état de fait ayant provoqué une forte demande et un achat massif de la semoule conduisant à une situation de pénurie.
La spéculation pour se remplir les poches
Les masques de protection ainsi que les gels désinfectants n’ont eux aussi pas échappé à la spéculation, rappelons-le. Devenus obligatoires et indispensables pour se protéger contre le virus Corona, les prix de ces deux produits ont flambé de manière exagérée. Le prix du masque, à titre d’exemple, a atteint les 200 da alors qu’il ne devait pas dépasser 50 da. Idem pour les gels hydro-alcooliques dont le prix a doublement augmenté. Heureusement que les choses ont pu être prises en main par la suite, et les prix ont pu être stabilisés, et même le problème de disponibilité ne s’est plus posé.
Ania Nait Chalal
Des mesures pour encadrer l’opération de solidarité
Face à l’élan de solidarité exprimé par des particuliers et des opérateurs économiques aussi bien à l’intérieur du pays qu’à l’étranger, durant la conjoncture sanitaire et économique difficile où toutes les activités ont tourné au ralenti, les pouvoirs publics ont pris des mesures pour mieux organiser cette opération. Ainsi, concernant les ressortissants algériens à l’étranger, les partenaires économiques de l’Algérie, les associations et Organisations non gouvernementales (ONG) étrangères ayant souhaité effectuer des dons, ont été orientés vers les postes consulaires et diplomatiques. S’agissant des dons à l’intérieur du pays relevant de la catégorie de matériels et équipements médicaux, ceux-ci ont été acheminés vers la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) qui en a assuré le stockage et la comptabilité sous la supervision du ministère de la Santé. Concernant les autres dons en nature, l’encadrement de l’opération de leur recensement, leur stockage et leur distribution au niveau local était du ressort du wali. Pour ce qui est de la distribution de ces dons, elle a été faite en priorité au profit des familles nécessiteuses préalablement identifiées au moyen du dispositif initié sous le contrôle des ministères de l’Intérieur et de la Solidarité nationale et associant les comités de quartier, de village ou de groupement d’habitations installés. À titre exceptionnel et dérogatoire, le ministère du Commerce et les responsables des services de sécurité et des douanes ont été instruits en vue de mettre les produits alimentaires, d’entretien et d’hygiène non périmés et ayant fait l’objet de saisie à la disposition des walis territorialement compétents, qui en ont assuré la gestion.
Ania Nait Chalal
