Accueil ACTUALITÉ LES AMÉRICAINS DIVISÉS ET UN MONDE MULTIPOLAIRE : Biden face à...

LES AMÉRICAINS DIVISÉS ET UN MONDE MULTIPOLAIRE : Biden face à l’héritage empoisonné de Trump

0

Alors que Joe Biden a été proclamé 46e président des États-Unis, les américains vont entamer la nouvelle année avec des incertitudes, des craintes et le risque d’être surpris, encore, durant les 19 jour restants, avant le jour J, de fin de mandat, du président sortant Donald Trump, et le début de celui qui l’a battu à la présidentielle américaine, Joe Biden.

Le locataire de la Maison Blanche, depuis le 20 janvier 2017, devra quitter sa fonction au poste de président des Etats Unis, 20 janvier prochain, au profit du vainqueur de la cinquante-neuvième élection présidentielle américaine, la première ayant eu lieu en 1788, Joe Biden, qui a occupé, auparavant, le poste de vice-président de l’ancien locataire de la Maison Blanche, Barak Obama. Si dans la plupart des pays, franchir le pas vers la nouvelle année ne risque pas de voir des décisions et annonces surprises de leurs présidents respectifs, ce n’est pas le cas pour les 330 millions d’américains habitués, ces quatre dernières années, aux sorties politico-médiatiques de Trump. Alors que le transfert des affaires entre la désormais ancienne équipe de l’Administration américaine et la nouvelle devant commencer le travail, avec l’investiture du 46ème président des États-Unis, tout le monde, à l’intérieur comme à l’extérieur des États-Unis, attend de voir si Donald Trump ne les surprendra pas, avant le 20 janvier, par une annonce et décision, qui viendra compliquer davantage la mission du future président Biden, déjà attendu, sur la scène, américaines et à l’international, sur bon nombre de questions et de dossiers. Pour, Tim Calkins, professeur de marketing à la Kellog School of Management de l’université Northwestern « Donald Trump a enfreint de nombreuses normes en tant que président des États-Unis », en comparaison avec ses prédécesseurs ; pour lui, il ne sera pas surpris de le revoir surgir, après les quatre années du mandat de Biden, pour tenter encore une fois, de siéger au bureau ovale de la Maison Blanche. Bien avant de ne plus revoir Trump durant les quatre prochaines années, à partir du 20 janvier prochain, à la tête de la présidence américaine, mais un nouveau membre du Club des ex-présidents des États-Unis, la question de le revoir revenir, après quatre ans, pour tenter de franchir une seconde fois, la Maison Blanche est avancée, non seulement, chez sa base, mais par des experts et la presse américaine. Si cette option ne se dissipe pas au fil des évènements qu’aura à vivre la première puissance mondiale en déclin, outre la situation de division touchant le peuple américain Donald Trump « il sera le deuxième, après le démocrate Grover Cleveland » , seul président à avoir quitté la Maison blanche après son mandat présidentiel 1885-1889, et y revenir à nouveau quatre ans plus tard, en 1893, pour être le 24ème président des États-Unis, après avoir été le 22ème locataire de la Maison Blanche.
Le mandat de quatre ans de Trump a connu une gestion des affaires politiques du pays, souvent en se référant aux règles de gestion des affaires et des transactions, le président sortant est venu de ses milieux, en quittant, , en janvier 2017, son luxueux penthouse de sa Trump Tower, sur la 5e Avenue à New York, pour loger à la Maison Blanche. Reculant sur des engagements pris avant sa venue à la tête des États-Unis et renonçant à des accords signés en bonne et due forme, le dernier quart d’heure de sa 4em année à la tête de la présidence américaine est inquiétant, non seulement pour la nouvelle administration et les américains, mais aussi pour le reste du monde. Après avoir commencé son mandat, en signant le retrait des États-unis de l’Accord nucléaire iranien, dans le but de pointer du doigt le nouvel ennemi dans la région non seulement des États-unis mais de son allié Israël, Donald Trump a donné un soutien fort à la colonisation de l’entité sioniste en Palestine. De sa reconnaissance, au départ, d’El-Qods capitale d’Israël et à porter et promouvoir le plan du « deal du siècle », ses derniers jours à la Maison Blanche ont vu l’accélération de la traduction dudit-plan par les annonces de normalisation, sans surprise des monarchies arabes avec l’entité sioniste, dont la dernière en date, avec le royaume du Maroc. Une démarche qui ne sera pas sans impacts sur les États-Unis, qui sont dans un bourbier juridico-diplomatique, en raison des décisions de Trump en violation avec la Légalité internationale, réduisant considérablement, la crédibilité de son rôle, notamment à l’ONU et au Conseil de sécurité et aussi avec ses partenaires et les autres institutions, dont l’Union africaine. Pointé du doigt des années auparavant en raison de sa politique de deux poids deux mesures, par son rôle au sein du conseil de sécurité, en raison de son soutien inconditionnel et sans réserves à la colonisation israélienne, la présidence de Trump dans son dernier quart d’heure de vie a été d’adopter cette même démarche pour un autre système colonial, le dernier qui sévit encore, sur notre continent africain, celui de l’occupant marocain au Sahara occidental. Allant jusqu’à choisir une date symbolisant la lutte des peuples et des citoyens à travers le monde, pour le respect des droits de l’homme, dont celui du respect du droit légitime à la terre et y vivre libre et indépendant . C’est le 10 décembre dernier, jour de la célébration à travers le monde de la Journée internationale des droits de l’Homme, que le future –ex-président des États-Unis, Donald Trump, annonce que son pays légitime la colonisation marocaine au Sahara occidental et en contre-partie le Maroc entretiendra ouvertement et officiellement ses relations avec Israël, après les avoir entretenues en secret des décennies auparavant. Accord entre deux systèmes coloniaux, israëlien et marocain, scellé par celui qui reviendra à la gestion de sa fortune et de ses affaires, après le 20 janvier prochain, alors que l’histoire des luttes des peuples regorgent de défaites de grandes puissances coloniales, dont l’effondrement du système d’apartheid en Afrique du sud, par la seule lutte des sud-africains et du soutien international à ce combat, alors qu’il bénéficiait du soutien politique, militaire et diplomatique de puissances occidentales, à leur tête les États-Unis et son allié, Israël. Si l’héritage de la gestion de Trump des affaires américaines et des questions internationales sera lourd à porter et aussi à gérer, pour Joe Biden et sa nouvelle équipe, le successeur de Trump, dès le 20 janvier prochain, à la Maison Blanche, aura à corriger non seulement les dérives occasionnées par certaines décisions de Trump, dont celles précitées, en vue notamment de soigner les relations américaines avec non seulement ses partenaires et alliés traditionnels, dont l’Union européenne et les pays européens, mais aussi avec les autres pays et acteurs sur la scène internationale, dans un monde qui s’inscrit dans la multipolarité, pour la préservation de la sécurité et de la paix internationales. Les difficultés auxquelles sont confrontés les relations entre Washington et ses partenaires traditionnels dans l’UE, en raison des décisions unilatérales du président Trump, ont généré des conséquences non moindre sur les alliés des USA, notamment avec le retrait américain des Accords du nucléaire iranien, de l’Accord Climat, outre l’impact de ses déclarations et ses coups de colère à l’adresse de ses partenaires dans l’Otan, se plaignant de la lourde charge des USA à assurer la sécurité de l’Europe. Sur le plan interne, sa gestion catastrophique de la pandémie du Covid-19 continuera à avoir des impacts graves sur les américains, même après son départ de la Maison Blanche, un traitement chaotique qui a été parmi les raisons à l’origine, selon des experts américains, de son échec à la course à la présidentielle, remportée en fin de compte par Joe Biden.

Gestion de la crise sanitaire ou le symbole d’une Présidence chaotique
Une gestion catastrophique par Trump de la situation sanitaire, qui a placé les Etats Unis, premier pays au monde ravagé par ce virus, avec plus de 17 millions de contaminations au 17 décembre dernier, un nombre qu’aucun autre pays, pas même l’Inde, qui compte une population quatre fois supérieure à celle des États-Unis, n’a dépassé la barre des 10 millions déclarés. La courbe du nombre de décès continue sa hausse, dépassant les 300 000, le 17 décembre dernier, une hausse qui pourrait atteindre les 450 000 d’ici février prochain, selon Robert Redfield, directeur des Centres de contrôle et de prévention des maladies, L’ampleur de la crise de santé publique aux États-Unis, ne révèle pas l’ensemble des effets dévastateurs qu’elle a eu sur la vie de millions d’Américains, même ceux qui ont et continuent d’échapper au virus,ou n’ayant pas vécu la perte d’un proche, les mois à venir révéleront amplement les effets gravissimes, notamment dans les milieux défavorisés outre la venue des nouveaux pauvres, après la perte des emplois et la perturbation inédite de l’activité économique, dans ce pays et ailleurs, dans un monde en connexion, dans la réalité et sur la grande toile bleue. Des enquêtes menées par l’USDA et le Census Bureau (Bureau du recensement : ndlr) montrent que qu’à l’insécurité alimentaire touchant des millions d’américains se sont ajoutées, notamment depuis la pandémie du Covid-19, la pénurie alimentaire chronique et la sous-alimentation, lesquelles ont fortement augmenté pendant la pandémie. Avant que le coronavirus ne frappe, des études américaines ont fait état de 35 millions d’habitants des États-Unis, dont 11 millions d’enfants, ont connu l’insécurité alimentaire et ces chiffres devraient atteindre respectivement 54 millions et 18 millions. Et si en 2018, 4% des adultes ont déclaré qu’au moins certains membres de leur famille n’avaient pas assez à manger, juillet dernier, en pleine pandémie du Covid-19, ce chiffre avait atteint 11%, selon l’étude du Food Research and Action Center de l’Université Northwestern et Il ne fera qu’augmenter à mesure que la pandémie s’aggrave et que la machine économique continue de grincer, notamment en raison de l’impact de la pandémie. Des études américaines font état de millions de personnes ayant perdu leur emploi, d’autres ont vu leurs revenus diminuer en raison de congés, de réductions de salaires, de gels ou de réduction des heures de travail alors que d’autres ont cherché du travail en vain et ne sont pas inclus dans les statistiques officielles du chômage. Aussi des millions d’adultes sont en charge d’enfants qui ne reçoivent plus de repas gratuits ou subventionnés à cause du passage, en tout ou partie, à l’enseignement en ligne outre la pire situation relative aux licenciements, les mises à pied et les réductions de salaires, décidés par les patrons en raison de la pandémie en réduisant les revenus, et donc le pouvoir d’achat des consommateurs. Une crise sanitaire qui n’a pas impacté les grands détenteurs des fortunes à travers le monde, notamment aux États-Unis, pays qui a vu le chiffre d’affaires des milliardaires américains fortement grimper. Rien qu’entre mars et septembre derniers, 845 milliards de dollars sont allés dans les poches des 643 Américains les plus riches, avec une hausse de 29% de leur fortune, selon le rapport de l’Institute for Policy Studies et Americans for Tax Fairness, organisation en faveur de la justice fiscale. Le document fait état de 845 milliards de dollars d’actifs récoltés par les milliardaires des États-Unis, en six mois, soit 4,7 milliards de dollars par jour et parmi eux, le fondateur d’Amazon Jeff Bezos, Bill Gates (créteur de Microsoft), Marc Zuckerberg (Facebook), Elon Musk (patron de Tesla),Warren Buffet (Berkshire Hathaway, un conglomérat et une société d’investissement). Les auteurs du dit rapport rappellent que plus de 50 millions d’Américains ont perdu leur travail et que 14 millions d’entre eux sont toujours sans emploi et de son côté Forbes à eu à indiquer la fortune du président Trump, aurait pu atteindre un milliard de dollars sans l’impact du Covid-19. Pour Michael D’Antonio, auteur de la biographie The Truth About Trump (la vérité sur Trump :ndlr), le 45e président des États-Unis,écrit-il « aime dire qu’il est la seule star au monde à faire les manchettes depuis 40 ans. Cette notoriété exceptionnelle lui permet, alors que son étoile commence à pâlir, en 2004, de devenir la star d’une téléréalité, The Apprentice, qui met en scène sa vie d’homme d’affaires implacable. Ce marketing égocentrique, mis au point dans les années 1980, l’aura propulsé dans le firmament des plus puissants, jusqu’à la Maison-Blanche.». Dans son livre « The Art of The Deal », publié en 1987 et vendu à plus d’un million d’exemplaires, le partant de la Maison Blanche « fait ouvertement la promotion du mensonge comme outil de marketing » et « n’hésite pas à insulter ceux qui entravent son chemin; provoquer la controverse devient une stratégie d’affaires » selon ceux qui se sont penchés pour décrypter le phénomène Trump.

Le mouvement « BlakMatters » ou le racisme systémique aux États-Unis
De l’aveu de son ex-conseiller à la défense déclarant que « de mon vivant, Donald Trump est le premier président qui n’essaye pas de rassembler les Américains, qui ne fait même pas semblant d’essayer », cette charge cinglante signée de Jim Mattis, révèle on ne peut mieux, l’ampleur de la crise que les américains et le monde ont découvert, notamment à travers les assassinats des afro-méricains par la police, dans un pays, ou ses responsables discourent et donnent au monde, notamment à l’adresse de sa partie sud, des leçons sur le respect des droits de l’Homme, la liberté d’expression, la démocratie, le refus de la répression, dont policière des citoyens ect. Après la mort de nombreux afro-américains par le racisme systémique aux États-Unis, durant des décennies, sans qu’il y ait une réaction d’envergure pour que ces pratiques cessent, le meurtre de l’Afro-Américain, George Floyd, alors qu’il était en état d’arrestation par la police américaine, a donné le coup d’envoi d’un mouvement inédit aux États-Unis contre le racisme et la brutalité policière, jusqu’à dépasser les frontières américaines. La manifestation à Sacramento, Californie et d’autres villes des 50 États de l’Oncle Sam, ont été la sonnette d’alarme de la reprise des luttes inachevées, de Martin Luther King et d’Angela Davis, contre un système, qui a des années durant, banalisé la mort de citoyens américains, d’origine africaine. Alors que pour les historiens, tout phénomène de société a des racines dans le passé, celui du mouvement « Blak Matters » a non seulement montré au monde, que le racisme est bien réel, dans l’une des plus grandes démocraties du monde, mais a démontré que ce qui a animé, dans le passé, les groupes extrémistes, tels le Klux Ku Klan, contre les noirs américains et aussi les blancs opposés à toute forme de racisme, continue d’être une pensée bien ancrée aux États-Unis, notamment au sein de la police. Depuis la mort le 25 mai dernier, à Minneapolis de George Floyd, sans défense, mis à terre et asphyxié par un policier blanc, faisant réagir, comme une trainée de poudre, la rue américaine, jusqu’à se mobiliser, de jour comme de nuit, à Washington et dans les autres villes américaines, le président sortant Donald Trump, a adopté une stratégie, se résumant en deux mots, : « Law & Order (la loi et l’ordre : ndlr) », comme il le tweetait régulièrement, alors que d’autres Floyd se faisaient assassiner par des policiers, encouragés, par un président qui n’a cessé d’employer un ton martial et menaçant envers, notamment la jeunesse américaine, manifestant pour que justice soit faite et la fin du racisme aux États-Unis, en les avertissant de recourir à l’armée pour mater la rue en invoquant l’Insurrection Act, loi de 1807 permettant un tel usage de la force. Dans un discours axé sur la loi et l’ordre lors duquel il a vanté le travail des policiers, il a insisté sur « le nombre minuscule de mauvais policiers », alors qu’avec l’assassinat de Floyd et d’autres après lui, c’est tout le racisme systémique aux États-Unis qui s’est dévoilé au grand jour. Même après sa signature du décret visant à s’attaquer à la brutalité policière, le texte n’a pas été à la hauteur de la réalité et des questions posées, sur la brutalité policière et le racisme persistant aux États-Unis. Réagissant à ce décret, la responsable des programmes de justice criminelle pour Amnesty international États-Unis, Kristina Roth, a comparé ce document législatif « à un pansement sur une blessure par balle », réclamant « des changements plus significatifs ». La mobilisation des américains, contre le racisme, et bien des années auparavant, le mouvement de Walt street ect …une jeunesse qui faut-il le noter, à renouer avec le processus électoral, dans son pays, enregistrant une forte participation, lors du vote de la présidentielle américaine, que Trump a perdue face à Biden. Ce dernier est appelé à prendre en compte, cette jeunesse, qui soutenant au départ Sanders, après son retrait, elle a opté pour Biden, pour ne laisser aucune chance à Trump d’être dans le bureau ovale, pour les quatres prochaines années, lesquelles s’annoncent d’ores et déjà difficiles pour Biden, sur le double plan, interne et à l’international.
Karima Bennour

Article précédentRadiés de l’ANP : plus de 20 000 dossiers examinés avant fin janvier
Article suivantSOLIDARITÉ : Les Algériens, main sur le cœur