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SOFIANE DJILALI, PRÉSIDENT DE JIL JADID, AU « COURRIER D’ALGÉRIE » : L’action politique a été fortement «discréditée par le système»

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Depuis le 22 février dernier, la date qui a changé le destin des Algériens et de l’Algérie suite au soulèvement du peuple pacifiquement contre le système politique en place, pour l’édification d’un État de droit, le mouvement populaire continue d’être mobilisateur et mobilisé, notamment à travers et par son pacifisme et l’union entre les citoyens, pour faire aboutir les revendications légitimes qu’exprime le peuple, depuis huit vendredis, à travers le pays.

Après que le peuple a surpris l’ensemble de la classe politique et le pouvoir, lors de sa sortie, dans les rues et les boulevards dans l’ensemble des villes et villages du pays, près de deux mois après, la classe politique, notamment certains de ses acteurs, continuent d’attendre le jour J, le Vendredi, pour manifester, au grand public, le lendemain, samedi, à travers, des conférences de presse, publication de communiqué, ou poster une vidéo sur les réseaux sociaux, pour rebondir, sur la journée de la veille, celle de la mobilisation populaire citoyenne, le vendredi. Ce qui n’est pas pour d’autres, personnalités politiques, syndicalistes, membres d’associations de la société civile, et des formations politiques, qui s’inscrivent dans la dynamique du mouvement citoyen, avant et après le jour du grand rendez-vous du peuple algérien, qui vient de marquer son huitième vendredi. Contacté hier par nos soins, Sofiane Djilali, président du parti politique Jil Jadid nous a fait savoir que «la majorité des partis, y compris Jil Jadid, sortent les vendredis non seulement pour marcher» mais aussi, indique-t-il, «pour discuter en ce jour (vendredi : ndlr) avec les citoyens» outre, ajoute-t-il, «d’exposer notre feuille de route de solutions qu’on propose pour sortir de la crise». Sofiane Djilali a préféré ne pas s’ingérer dans les affaires des autres partis politiques qui restent, selon lui, «prudents » en cette phase historique de ce mouvement pacifique. Il nous dira qu’«il y a des partis politiques qui respectent la volonté du peuple de ne pas politiser l’action» et pour le moment, poursuit-il «l’exigence et la revendication du départ du système est unanime» a-t-il tenu à rappeler, avant d’indiquer «une fois que le système s’en ira, on ouvrira le dossier et les débats des choix politiques à faire» a précisé Djilali Sofiane. Considérant, d’autre part, que la réaction de partis politiques, qui se contentent de publication de communiqués après chaque mobilisation populaire, du vendredi, ou en animant une conférence de presse , le jour suivant l’évènement national, est l’expression d’une forme de « timidité» car, explique Djilali, « s’ils s’intègrent plus que ça dans le mouvement, ils seront très vite accusés de vouloir le détourner» des objectifs qu’il s’est fixé. L’ex-membre du mouvement Mouwatana, nous a indiqué qu’au début du mouvement pacifique le 22 février, les citoyens en général ne «voulaient surtout pas qu’il y ait des actions partisanes au milieu des manifestations» et notre interlocuteur pense que «les partis politiques, en général ont respecté globalement cette volonté, en étant dans ce mouvement en tant que simples citoyens. Poursuivant , il nous dira, que «pour faire des meetings et des rencontres directes avec les citoyens c’est un peu compliqué» puisque ces derniers selon lui, «s’organisent généralement les week-end», or les fins de semaine «sont marquées par les marches». Selon notre interlocuteur, l’action politique en Algérie a tellement été «discréditée par le système que les partis politiques, pour les citoyens, font partie du système», donc poursuit-il «il y a une relation très ambigüe entre certains partis politiques et les citoyens»; ce qui explique, d’après notre interlocuteur, «que des personnalités autonomes ont plus de facilités à communiquer avec les citoyens». Pour le président de Jil Jadid, «le pouvoir a tout fait pour qu’il n’y ait pas de possibilité d’avoir une alternance et pour qu’il n’y ait pas une opposition structurée» car, conclut-il : «le pouvoir a toujours préféré une opposition individuelle que celle organisée et structurée», affirme Sofiane Djilali.
Sarah Oubraham

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