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Sans rejeter le préaccord d’Alger : la rébellion du Nord-Mali juge l’accord insuffisant

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Les participants à la conférence de la rébellion du nord du Mali de Kidal sur l’accord de paix, ont conclu que le préaccord paraphé à Alger était «fondamentalement insuffisant», selon un communiqué transmis lundi à la presse dans la capitale malienne, se référant à une résolution générale. Il faut rappeler que depuis jeudi dernier , des responsables politiques et militaires de la rébellion se sont rendus à Kidal pour participer à des consultations initiées par la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). Plusieurs délégations proches de ces groupes ont indiqué clairement leur rejet du texte en l’état.
La décision n’est pas encore prise, mais depuis dimanche soir, depuis la fin des travaux en commission, la CMA a produit une résolution censée résumer l’esprit et la volonté de la base. C’est-à-dire de la jeunesse, des femmes, des chefs de tribus, des combattants, de toutes ces entités pro-Azawad réunies depuis près d’une semaine à Kidal. Le texte est une synthèse des points de vue exprimés lors de la rencontre de Kidal, ce qui ne signifie pas la réponse finale des rebelles sur l’accord, ont néanmoins précisé des sources proches des discussions qui font état du départ d’une délégation qui se rendra ce mardi à Kidal «pour faire avancer les choses». Cette «résolution générale» a été élaborée à partir du discours d’ouverture du président de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et des «travaux des commissions des chefs de tribus, de villages, des fractions, des oulémas, des femmes, des jeunes, des cadres et des forces combattantes de l’Azawad», est-il précisé.
Le texte «considère fondamentalement insuffisant le contenu de l’accord d’Alger», paraphé par le gouvernement le 1er mars, «par rapport aux revendications du peuple de l’Azawad». Parmi ses revendications la résolution cite «une reconnaissance et la réparation par l’État malien des différents crimes qu’il a commis depuis 1963 dans l’Azawad», et «une reconnaissance de l’Azawad en tant qu’entité politique, juridique et territoriale». L’accord d’Alger cite l’appellation Azawad pour désigner le nord du Mali, une revendication des rebelles, reconnue comme une «réalité humaine», mais sans contenu politique explicite.
Une délégation de diplomates européens et de responsables de la représentation de l’Union européenne à Bamako se rendra «à Kidal ce mardi, pour faire avancer les choses», a indiqué un membre de la délégation, disant avoir vu la résolution et soulignant qu’il ne s’agissait «pas d’un document définitif». La pression déjà forte sur les rebelles pour signer s’est intensifiée à la suite de l’attentat du 7 mars à Bamako, revendiqué par le groupe terroriste Al-Mourabitoune. Une tentative évidente de torpiller le préaccord d’Alger. Est-ce à dire que la CMA ne va pas signer ? Pour le moment les responsables de la coordination ont demandé à la médiation internationale une nouvelle rencontre jugée indispensable et urgente en vue de modifier le texte d’Alger. Pour le moment on est dans l’expectative et malgré le rejet du texte, la CMA ne ferme pas la porte à un accord de paix. En effet, le représentant de la Coordination affirme que celle-ci est toujours concernée par les négociations de paix». Selon l’un des représentants de la CMA , Ag Assarig, les rebelles touareg «sont prêts à mener des discussions supplémentaires avec Bamako pour trouver un texte plus acceptable et réaliste «.Mais l’on risque d’aller de nouveau vers l’impasse car la véritable revendication de la rébellion regroupée au sein de la CMA , est ni plus ni moins que l’autonomie voire un statut fédéral . Ce que Bamako ne peut accepter sinon à remettre en cause l’État nation malien.
En janvier 2013, faut-il le rappeler, le pays a été plongé dans une crise politico-sécuritaire et institutionnelle, accompagnée d’actes terroristes, situation qui a conduit l’armée française d’intervenir au Mali, dans le cadre de son opération «Serval».
Depuis, Paris dispose, dans le cadre de son opération antiterroriste «Barkhane», d’un point d’appui permanent à Gao, et aussi d’une base avancée temporaire à Tessalit.
Ce qui constitue, dès lors, la nouvelle donne, sur l’ensemble de la scène malienne et notamment au nord du pays, dont la teneur des arguments et explications avancés par la CMA suite à son annonce de non signature de l’accord de paix durable ne dérogent pas à son discours politique traditionnel. Pour rappel, dès les premières années de l’indépendance, en 1960, du Mali, de la colonisation française, le Nord du pays n’a cessé d’être secoué par des rébellions des Touareg, notamment armées.
Le Mali, comme l’ensemble de ses citoyens, est à un tournant décisif de son histoire. Le projet d’accord de paix proposé par la médiation internationale a été paraphé par le gouvernement malien et la Plateforme (MAA, GATIA et la CMFPR), en attendant les suites à donner à l’annonce en question de la CMA, notamment par la médiation internationale que dirige Alger. Il faut souligner que la voie vers la paix dans les situations de tensions est souvent semée d’obstacles, et que le sens de la responsabilité historique et politique du moment, chez l’ensemble des Maliens, est de mise pour les dépasser.
M. B. et K. B.

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