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Crans-Montana : le fiasco d’un forum

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La Rasd et le Front Polisario ont exprimé leur satisfaction du boycott par les Nations unies, l’Union africaine, l’Union européenne et les grandes institutions politiques et financières régionales et mondiales du Forum Crans-Montana organisé par le Maroc dans la ville occupée de Dakhla, a indiqué le ministre sahraoui des AE.
Le chef de la diplomatie sahraoui, Mohamed-Salem ould-Salek, a souligné «qu’après tant d’efforts financiers et de déploiements diplomatiques, le Maroc enregistre un cuisant échec à Dakhla eu égard à la participation chétive et le boycott massif de ce non-événement qui ne saurait occulter une propagande grotesque et un dispositif répressif militaro-policier mis en branle à l’occasion».
La République arabe sahraouie démocratique (Rasd) et le Front Polisario «prennent à témoin la communauté internationale pour dénoncer la politique de fuite en avant du Maroc et son mépris des Résolutions des Nations unies et de l’Union africaine, et appellent le Secrétaire général de l’ONU et le Conseil de sécurité à assumer leurs responsabilités pleines et entières vis-à-vis de la décolonisation du Sahara occidental à travers la mise en œuvre, sans délais, de l’autodétermination du peuple sahraoui», a-t-il ajouté. Contrairement à ce qu’avance la propagande marocaine, plusieurs pays et organisations internationales et régionales n’ont pas pris part à la réunion du Forum de Crans-Montana, qui s’est tenu à Dakhla, dans les territoires occupés du Sahara occidental. Près d’une soixantaine de pays ont ainsi décidé de ne pas prendre part aux travaux de cette réunion en signe de protestation contre son déroulement dans une ville sahraouie occupée, selon des sources diplomatiques sahraouies. Dix-huit pays africains, dont des membres fondateurs de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) et l’Union africaine (UA) tels l’Afrique du Sud, l’Éthiopie et le Nigeria n’ont pas participé à ce forum. Concernant le continent européen, ils sont 26 États à ne pas prendre part à cette rencontre, parmi eux le Royaume-Uni, l’Italie, la Russie et la Turquie. Des pays importants d’Asie, comme la Chine, l’Inde, l’Iran et le Japon ont, eux aussi, décidé de bouder ce rendez-vous, à l’image par ailleurs des pays de l’Amérique (Brésil, Canada, Argentine, Venezuela, Colombie). En plus des 58 pays, qui ont décidé de ne pas participer, dix organisations internationales et régionales ont opté pour le même choix.
Il s’agit de l’Organisation des nations unies (ONU), de l’Union européenne (UE), de l’Union africaine (UA), de l’Unesco, de la Cédéao. L’UA avait exprimé, le 31 janvier 2015, à l’occasion de son dernier sommet tenu à Addis Abeba, sa désapprobation, quant à la programmation de la réunion dans la ville de Dakhla occupée. «Nous, chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine, lançant un appel aux États membres de l’UA, à la société civile et à toutes les organisations pour qu’ils ne participent pas à ce Forum prévu du 12 au 14 mars 2015 dans la ville occupée de Dakhla (Sahara occidental)», avait indiqué l’UA dans une résolution.
Ainsi, la participation est réduite à sa plus simple expression.
Le Maroc s’est rabattu sur des compagnies et des entreprises privées auxquelles il a fait miroiter des affaires juteuses au Sahara occidental. Cette énième manœuvre vise essentiellement à occulter le fait colonial et lève encore une fois le voile sur la spoliation systématique, par le Makhzen, des ressources naturelles du Sahara occidental. Inscrit depuis 1963 sur la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l’application de la Résolution 1514 de l’Assemblée générale de l’ONU, portant déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental, dernière colonie en Afrique, est occupé depuis 1975 par le Maroc.
Dans ses différentes résolutions, l’Onu a toujours appelé les deux parties au conflit (le Maroc et le Front Polisario) à continuer à œuvrer sous son égide, à travers des négociations directes et sans préalable, à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, garantissant le droit du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination.
M. Bendib

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