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Salah Khebri n’exclut pas un rebond des prix de l’or noir : vers un gel de la production pétrolière

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L’intervention effectuée, hier, par le ministre de l’Énergie, Salah Khebri, en passage sur les ondes de la Chaîne I de la Radio nationale tombe à pic, dès lors que la conjoncture économique en cours commande plus d’éclairage au sujet des cours pétroliers, en recul drastique depuis juin 2014. Il a réitéré les efforts de mise de l’Algérie qui concourt à la réduction de la production d’hydrocarbures pour rétablir les équilibres, quand bien même il en est loin d’être le cas. En revanche, le premier responsable du secteur reste optimiste quant à un «gel» de la production au courant de ce mois de mars, en prévision de la réunion extraordinaire des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Il est bon de savoir que moins de deux ans après l’amorce de la période de flottement du marché mondial d’hydrocarbures, le pétrole a perdu 70% de sa valeur marchande, pour atteindre, aujourd’hui, un prix moyen situé entre 30 et 35 dollars le baril, alors qu’il valait corrélativement 100 dollars, avant cette période. Cette conjoncture baissière tient son origine du fait de l’abondance de la production par rapport à une demande décroissante. Mais ce n’est pas seulement la loi du marché (offre/demande) qui semble concourir à cette donne. Selon Khebri, même le facteur géostratégique caractérisé par les conflits armés et les dissensions prévalant dans plusieurs régions du globe a pesé sur ce contexte. D’après le même responsable, si ce n’était le contexte géopolitique, le pétrole aurait même été vendu à 10 dollars le baril. Mais, la solution dans le rebondissement des marchés, comme tout le monde le sait, reste la révision à la baisse du volume de la production, à même de renverser la balance en faveur du rétablissement des équilibres sur le marché. Là est la question, dont l’Algérie comme membre de l’OPEP n’a cessé, comme l’a rappelé d’ailleurs l’invité de la Chaîne I, de mener un véritable lobbying au sein cette organisation en vue d’amener les grands producteurs de l’or noir, comme l’Arabie Saoudite qui se place en première position mondiale, à baisser la production. Il est utile de souligner qu’à l’heure actuelle, le surplus productif en matière de pétrole se situe entre 2 et 3 millions de barils. A cette surabondance de l’offre s’ajoute les réserves importantes des Etats-Unis en matière de gaz de schiste. En outre, l’Algérie a agi en dehors de l’OPEP en s’entretenant avec la Russie (2e producteur mondial) dans l’espoir de la convaincre de diminuer la production pour faire bondir les prix du pétrole. Ainsi, la visite effectuée, hier à Alger, par le ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Serguei Lavrov, permettra en partie de se pencher sur cette conjoncture. D’ailleurs, aussitôt arrivé, le chef de la diplomatie russe a évoqué la question, en faisant savoir que plusieurs facteurs ont influé sur le marché énergétique. De ce fait, il a recommandé à ce que les pays importateurs et les pays exportateurs, qu’ils soient à l’intérieur de l’OPEP ou en dehors de l’organisation d’en tenir compte. à ce titre, il a révélé que le dialogue se poursuit à même de trouver un accord entre toutes les parties, en vue de trouver une solution qui arrange tout le monde. Khebri qui rappelle les incessantes mises en garde de l’Algérie depuis le mois d’août dernier, lorsque le pétrole se vendait à 60 dollars, sur notamment l’impérative nécessité de diminuer la production, a déploré que cet appel ne soit pas pris en considération. D’ailleurs, en signe de mécontentement, l’Algérie a décidé de boycotter la réunion des grands producteurs de pétrole, tenue le 16 février dernier, à Doha (Qatar). à l’issue de cette rencontre qui a regroupé l’Arabie Saoudite, la Russie, le Venezuela et le Qatar, il a été décidé de geler la production. Mais, rien de tel n’a permis de faire remonter les prix de l’or noir, qui ont au contraire, rechuté au dessus de 34 dollars. En prévision de la prochaine réunion extraordinaire de l’OPEP prévue au courant de ce mois, le premier responsables du secteur énergétique a appelé les membres du Cartel de geler la production pendant 3 à 4 mois. Il s’agit, selon lui, d’un recours comme première étape avant de revenir à l’objectif initial, celui de baisser la production devant être conclu comme mesure salvatrice à un rebondissement des cours pétroliers entre les membres, mais surtout tributaire d’une concession de l’Arabie Saoudite et de la Russie. D’ailleurs, évoquant la visite du haut diplomate russe dans le pays, Khebri a indiqué que la Russie joue un rôle majeur dans cette affaire. Ceci dit, toute décision prise par ce pays aura une influence importante sur le marché des hydrocarbures.

Energies renouvelables et possibilités d’endettement pour Sonatrach
Pour le ministre de l’Énergie, même s’il estime que le rebondissement des prix du pétrole est une nécessité pour le financement des investissements du secteur, il n’en demeure pas moins que le pays doit opérer une mue pour s’accommoder avec les énergies nouvelles, afin, de toute apparence, de s’affranchir de la dépendance aux hydrocarbures. Et pour cause, la consommation mondiale s’oriente de plus en plus vers les énergies renouvelables (solaire, éolienne, hydraulique…) comme alternatives aux énergies fossiles. Ainsi, Khebri a indiqué que l’État accorde une importance capitale à ce dossier. Il se veut comme preuve, le programme national des énergies renouvelables projeté à l’horizon 2030 et qui vise selon lui, de lancer des investissements indirects, à travers lesquels les hommes d’affaires souscripteurs à ce programme vont bénéficier de facilités en matière de garanties d’approvisionnement pendant une période de 20 ans. Des mesures somme toute qui tendent à faciliter la vie à l’investisseur pour relever le défi visé qui n’est pas des moindres. En effet, quelque 300 milliards de M3 de gaz seront produits à partir des sources d’énergies naturelles dans l’avenir, comme indicateur de l’importance de ce projet, apprend le même ministre. Ce n’est pas tout, puisque ce programme vise la génération à long terme, de 22 000 mégas watts d’énergie électrique, soit 27% de la consommation globale du pays, et environ 4500 autres dans les 5 prochaines années, pour n’en citer que ces premières données. Interrogé au sujet de l’impact de l’amenuisement des ressources financières sur les investissements du groupe pétrolier national, Khebri persiste et signe que le contexte n’influe pas sur Sonatrach plus qu’il n’impacte d’autres entreprises de la même envergure à l’échelle mondiale. Même si, il n’exclut pas la possibilité de recourir à l’endettement extérieur pour l’entreprise nationale à travers le moyen de partenariats.
Farid Guellil

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