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SAHARA OCCIDENTAL : Prorogation du mandat de la Minurso sans changements majeurs

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Le Conseil de sécurité a prorogé  le mandat de la mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) d’une année lors d’un vote qui a enregistré 13 voix pour et deux abstentions, la Russie et l’Afrique du Sud. La résolution, présentée par les États-Unis, appelle les parties au conflit, le Front Polisario et le Maroc, à reprendre les négociations sous les auspices de l’ONU et sans préconditions, en vue de parvenir à une solution garantissant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.  Soulignant que le statu quo au Sahara occidental est  » inacceptable « , la résolution précise que des progrès dans les négociations sont nécessaires pour améliorer la qualité de vie des sahraouis sous tous ses aspects. La délégation américaine à l’ONU a presque maintenu inchangée la résolution d’avril dernier à l’exception du retour à un mandat de 12 mois au lieu de six mois. Depuis 2018, les États-Unis ont réussi à imposer des mandats de six mois pour faire pression sur les deux parties au conflit afin qu’elles reprennent les négociations. Intervenant juste après la mise aux voix du projet de résolution, la délégation américaine à l’ONU atenu à préciser que  » le renouvellement de 12 mois en raison de circonstances uniques ne signifie pas un retour au statu quo « .    Le représentant américain a demandé aux deux parties au conflit de reprendre le dialogue de bonne foi et sans préconditions.      Se félicitant de  » l’appui majeur  » du Conseil de sécurité à la mission onusienne, il a affirmé que  » le moment était propice pour parvenir à une solution politique, juste, mutuellement acceptable permettant l’autodétermination du peuple du Sahara occidental « . La Russie, qui s’est abstenue de voter sur le texte de la résolution a expliqué qu’elle n’acceptait pas les tentatives visant à redéfinir l’axe du processus de négociations mené sous l’égide de l’ONU ou à modifier les approches convenues dans les résolutions précédentes du Conseil de sécurité ».   « Malheureusement ces dernières années ont vu des modifications qui nuisent à l’approche neutre du Conseil de sécurité, ce n’est pas tolérable d’estomper des paramètres qui étaient acceptés précédemment ». La Russie, tout comme l’Afrique du Sud, refusent le remplacement de principes de base relatifs au processus onusien par des généralités sur la nécessité de trouver  » des solutions réalistes ou des compromis », qui selon les deux pays, sapent la confiance vis-à-vis du Conseil de sécurité et assombrissent les perspectives de paix au Sahara occidental.    De son côté la délégation sud-africaine, qui assure la présidence tournante du Conseil de sécurité pour le mois d’octobre, a jugé le texte  » déséquilibré « , affirmant que les concepts « réalisme et compromis utilisés dans la résolution sont une tentative visant à saper le principe d’autodétermination établi par l’Assemblée générale et les résolutions du Conseil de sécurité « . L’ambassadeur sud-africain, Jerry Matjila, a réaffirmé le soutien de son pays à l’autodétermination du peuple sahraoui, déclarant privilégier un mandat de six mois pour permettre au Conseil de sécurité d’effectuer un suivi régulier de l’évolution du processus politique.
M. B.

ELLE RÉAFFIRME LE DROIT INALIÉNABLE DES SAHRAOUIS À L’AUTODETERMINATION
Washington prend à contre-pieds la France et le Maroc
La délégation américaine à l’ONU a réaffirmé son soutien au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, précisant que la prorogation du mandat de la Mission de l’ONU pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso) d’une année ne « signifie pas un retour au statu quo ».

« Nous estimons que le moment est venu pour trouver une solution politique, juste, durable et mutuellement acceptable qui permettra l’autodétermination du peuple du Sahara occidental », a déclaré Michael Barkin, le conseiller principal en politique à la mission permanente des États-Unis à l’ONU, à l’issue du vote, mercredi, de la résolution sur la Minurso. Michael Barkin a expliqué que cette prorogation intervenait dans des circonstances particulières, précisant que l’allongement du mandat de la Minurso ne peut être interprété comme un retour au « Business as Usual ». « Cependant, il y a une chose que je souhaite exposer clairement : le renouvellement du mandat de la Minurso de 12 mois dans cette situation unique ne signifie pas un retour au statu quo », a déclaré le représentant américain.
« Les États-Unis appellent les parties au conflit (le Maroc et le Front Polisario) à dialoguer de bonne foi et sans conditions préalables… », a-t-il ajouté. La délégation américaine a dit « attendre avec intérêt » la nomination rapide d’un nouvel envoyé personnel pour faire avancer le processus politique et préserver l’élan généré par Horst Köhler.

L’absence de consensus sur la résolution a « déçu » les États-Unis, selon
Michael Barkin qui a, toutefois, relevé que le Conseil de sécurité demeurait « uni dans sa conviction que le processus politique devait se poursuivre sans tarder ». L’Afrique du Sud, qui a critiqué « un texte déséquilibré », a déploré le fait que la nouvelle résolution ne fournisse aucune réflexion sur ce qui a été entrepris par les deux parties au Conflit. D’après elle, la référence aux notions de « réalisme » et « compromis » constitue une « tentative de saper certains principes », dont le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, qui a pourtant été consacré par l’Assemblée générale et les résolutions du Conseil de sécurité. De son côté, la Russie a dénoncé des « tentatives visant à redéfinir l’axe du processus de négociations mené sous l’égide de l’ONU ou à modifier les approches convenues dans les résolutions précédentes du Conseil de sécurité ».  « Malheureusement ces dernières années ont vu des modifications qui nuisent à l’approche neutre du Conseil de sécurité, ce n’est pas tolérable d’estomper des paramètres qui étaient acceptés précédemment », a déploré la délégation russe à l’ONU à l’issue de l’adoption de la résolution.
M. Bendib

POUR LE Front POLISARIO
Le processus de paix onusien est à un point critique proche de l’effondrement
Réagissant vivement à l’adoption d’une résolution déséquilibrée  renouvelant le mandat de la MINURSO, le   Front Polisario a souligné  que le processus de paix onusien au Sahara occidental  » se trouvait à un point critique « , proche de « l’effondrement », relevant qu’il n’avait d’autres choix que de reconsidérer son engagement dans ce processus. Le Front Polisario a affirmé que ce texte ne contient aucune « action concrète pour faire avancer le processus de paix onusien », évoquant « un retour regrettable et inacceptable au statu quo au Sahara occidental ». Cela « porte un sérieux coup à l’élan politique que le Conseil de sécurité a entretenu au cours des 18 derniers mois », a ajouté le Front Polisario en référence à la dynamique insufflée par l’ancien émissaire de l’Onu, Horst Köhler, qui a réussi à organiser deux tables rondes à Genève, six ans après l’arrêt des négociations de Manhasset. Le Front Polisario  a estimé que l’instance suprême des Nations unies a encore « manqué l’occasion » d’éviter « l’effondrement du processus de l’ONU face aux échecs répétés du secrétariat général de l’ONU et du Conseil de sécurité à empêcher le Maroc de dicter les termes du processus de paix et le rôle de l’Onu au Sahara occidental ». Face au statu quo « le Front Polisario n’a d’autres choix que de reconsidérer son engagement dans le processus de paix », a-t-il mis en garde dans le même communiqué. C’est à ce titre que le Front Polisario a rappelé « les concessions énormes » qu’il a consenties pour faire avancer le processus politique, et ce « malgré l’intransigeance et le chantage » du Maroc. L’inaction du Conseil de sécurité face « aux tentatives flagrantes du Maroc de transformer la Minurso en un outil de normalisation de son occupation illégale de certaines parties de notre territoire à sapé l’intégrité du processus de paix de l’ONU », a regretté le Front Polisario. (…)  La partie sahraouie réitère le rejet de toute approche qui s’écarte du plan de règlement des Nations unies ou qui déroge à la nature juridique du dossier du Sahara occidental comme question de décolonisation.  « Le droit de notre peuple à l’autodétermination et à l’indépendance est inaliénable et non négociable, et nous utiliserons tous les moyens légitimes pour le défendre », a également affirmé le Front Polisario.
Dans le même contexte, le Front Polisario a déclaré refuser « le laxisme et la complaisance » du secrétariat général de l’ONU  vis-à-vis de « la soumission scandaleuse » de la Minurso aux règles édictées par Rabat et ses violations continues de l’accord de cessez-le-feu. « Nous nous réservons le droit légitime d’agir en réponse à toutes les actions déstabilisatrices du Maroc, puissance occupante au Sahara occidental », a averti le Front Polisario, ajoutant qu’il est « impératif aux membres du Conseil de sécurité de comprendre la gravité de la situation actuelle et l’urgence de trouver une solution durable au conflit au Sahara occidental ». Soulignant que le plan de paix de l’ONU se trouvait à « un point critique », le représentant légitime du peuple sahraoui a alerté sur les risques de son effondrement.
« Toute approche qui ne respecte pas pleinement les paramètres de la solution prévue par le plan de règlement des Nations unies risque de provoquer l’effondrement du cessez-le-feu et de l’ensemble du processus de paix des Nations unies », a conclu le Front Polisario.
M. B.    

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