Accueil Culture+ Royaume-Uni : Le musée de la police de Londres ouvre ses cellules...

Royaume-Uni : Le musée de la police de Londres ouvre ses cellules aux visiteurs

0

Fini malfrats et ivrognes, place désormais aux visiteurs: d’anciennes cellules de garde à vue, mais aussi de dégrisement, ont été restaurées dans le dernier né des musées de Londres, qui retrace l’évolution de la police dans la capitale britannique. Installé au coeur de Londres dans le quartier de Covent Garden, l’ancien commissariat de Bow Street, âgé de plus d’un siècle et demi, ouvre ses portes vendredi. Le bâtiment, qui abritait l’un des premiers poste de police de Londres, qui jouxte un ancien tribunal, a été largement transformé en hôtel de luxe. Mais une partie de l’ancien commissariat présente désormais son histoire extraordinaire. Les visiteurs peuvent s’aventurer dans des cellules – rénovées – où se sont succédé au fil du temps assassins, suffragettes, dictateur et même l’écrivain et dramaturge Oscar Wilde. « Le tribunal de Bow Street a vu passer beaucoup d’affaires célèbres », explique à l’AFP la conservatrice du musée Jen Kavanagh lors d’une présentation, ravie de montrer « l’histoire qui s’est déroulée derrière ces murs ». Pour ce faire, elle a travaillé avec d’anciens officiers en poste ici même dans les années 1950 pour mieux saisir l’âme des lieux.

Renaissance
Après presque 30 ans de sommeil depuis sa fermeture en 1992, le commissariat raconte aujourd’hui trois siècles d’histoire de la police britannique, qui a commencé avec les « Runners » (coureurs) de Bow Street. C’est ainsi que se nommaient les membres de la première force de police organisée, patrouille volante constituée au début du XVIIIe siècle de volontaires munis de cloches, de lanternes et de bâtons. A sa formation en 1829, ils ont été intégrés à la Metropolitan police, nom qui désigne encore aujourd’hui la police de capitale britannique. Avec la mise en service en 1881 du bâtiment qui abrite à présent le musée, Bow Street est resté un point névralgique des forces de l’ordre londoniennes pendant de longues décennies. Philip Gough, un inspecteur à la retraite qui y a travaillé de 1989 jusqu’à sa fermeture trois ans plus tard, est aujourd’hui l’un des membres du musée et a rejoint d’anciens collègues lors d’une réunion « chargée d’émotion » la semaine dernière pour découvrir l’exposition. « Quand le poste a fermé, tout le monde voulait qu’il devienne un musée », déclare-t-il à l’AFP, alors que deux officier de la police montée arrivent au trot. « Contrairement à tous les autres postes de police du pays, il avait cette étiquette des +Runners+ de Bow Street… c’était comme fermer un chapitre d’histoire, mais comme un phénix, il renaît de ses cendres. »

« Partie de l’histoire »
Le musée retrace les débuts de la police moderne depuis Bow Street, avec des objets comme lanterne du XIXe siècle et une réplique de l’uniforme bleu des Runners, mais il se penche également sur l’histoire plus récente du site. Le bâtiment a tout connu, des affaires des attentats des paramilitaires de l’armée républicaine irlandaise de l’IRA à l’extradition de l’ancien dictateur chilien Augusto Pinochet, en passant par la policière assassinée Yvonne Fletcher, qui y était rattachée. Elle surveillait une petite manifestation devant l’ambassade libyenne en 1984 quand elle a été atteinte par des tirs provenant de l’enceinte diplomatique, un meurtre qui conduit le Royaume-Uni à couper les relations avec Tripoli pendant 15 ans. Le musée présente également des objets de l’ancien tribunal, y compris un box des accusés, qui a fermé 14 ans après le poste de police, en 2006. Les six anciennes cellules des hommes sont utilisées pour l’exposition, les visiteurs étant même encouragés à prendre place dans la dernière d’entre elle, celle du dégrisement. « Il y avait des graffitis aux murs, l’odeur dans les cellules… rance, pour dire les choses poliment », se souvient Lee-Jane Yates, ancienne policière qui y a travaillé dans les années 1980 et a collaboré à la mise en scène du musée. « Il est plus que probable qu’il s’agisse du premier poste de police du pays, mais on n’en connaît pas l’histoire, ce n’est qu’après, quand on le quitte, qu’on se dit: bon sang, je fais partie de cette histoire ! »

Article précédentFinale de la ligue des champions : Kanté, son infatigable course vers la «Coupe aux grandes oreilles»
Article suivantAvant le dernier carré de la coupe de la CAF : Belmadi envoie un message de soutien à la JSK