Le président du MSP (Mouvement de la société pour la paix), Abderrezak Mokri, a commenté la dernière annonce du président de la République, sur la révision du Code de la famille, en déclarant qu’elle constitue «un encouragement du phénomène de divorce, de la destruction de la cellule familiale, et induirait une catastrophe dans le proche avenir», a-t-il prévenu. Des signes avant-coureurs qui renseignent, d’emblée, sur ce que serait la position des partis islamistes sur cette question, après avoir rejeté la loi portant pénalisation de la violence faite aux femmes, adoptée, la semaine dernière, à l’Assemblée nationale. Pour contrer ce qu’il considère de «lois qui ne s’inspirent pas des principes de l’islam, et qui, plus est, répondent aux réalités des sociétés occidentales», Mokri veut passer à l’offensive. En ce sens, il a fait appel à tous les Algériens et les formations politiques islamistes, notamment celles qui croient en les valeurs du 1er-Novembre et à la religion musulmane, de s’opposer à ce projet de loi. Il faudra, selon lui, constituer un front en vue de faire barrage à ce qu’il qualifie de «campagne étrangère qui vise la déstabilisation de la société et son identité», en indiquant que la femme est l’essence de cette même société, et d’ajouter encore que «le pays est en ligne de mire». Pour Mokri, l’Algérie n’a jamais été aussi menacée que ces dernières années. Il a expliqué son propos, en précisant que la dernière attaque, en date, s’est traduite par l’annonce de la révision du Code de la famille, intervenue, après la première loi consacrant la pénalisation de la violence commise à l’encontre de la femme. En exprimant la vision de son parti, qui prône un projet de société, où l’homme est tuteur dans sa famille, il a fait savoir que le principe de parité entre les deux sexes n’a pas été totalement consacré dans la loi des États-Unis. Quand bien même, la société de ce pays est d’essence individualiste, a-t-il argué. Pour lui, la famille algérienne est sacrée, et elle représente une institution qui requiert un tuteur pour gérer ses affaires, protéger sa femme et la préserver. À ce titre, il estime que l’agression physique est déjà pénalisée par la loi. Donc, pour lui, la nouvelle loi, votée par l’APN, «est une immixtion dans les affaires familiales et une transgressassion du principe de sacralité». Il étaye ses dires, en affirmant que «l’islam donne le pouvoir à l’homme pour veiller sur sa famille, dont sa femme et ses enfants», a-t-il encore avancé, avant d’arguer que, du point de vue de la religion musulmane, la femme n’est ni plus, ni moins différente de l’homme. Abordant la question dans son volet politique, le président du MSP n’a pas manqué de lancer des flèches en direction du président de la République, qui a, pour rappel, annoncé dans son dernier discours la révision du Code de la famille. En considérant ce projet de loi une attaque venue de l’extérieur du pays, Mokri estime qu’il est la conséquence «du poids du 4e mandat brigué par le chef de l’État, dont le pays en paie les conséquences aujourd’hui», a-t-il montré du doigt le locataire d’El-Mouradia.
In Salah : «le Président doit assumer»
Dans la foulée, il n’a pas hésité non plus à imputer la responsabilité des événements du sud du pays, nés de l’exploration non conventionnelle des hydrocarbures à In-Salah, au premier magistrat de la nation, en déclarant: «Je réaffirme que le gaz de schiste est le fruit du dernier mandat présidentiel». Pour lui, les nombreux contrats conclus avec des firmes étrangères vont à l’encontre de la volonté du peuple et du pays, et que ceux qui les ont passés devraient savoir que les intérêts de l’Algérie sont beaucoup plus importants que ces alliances, a-t-il ajouté. En revenant à la répression qui s’est abattue sur les manifestants du Sud, Mokri a souligné que les autorités protègent les sociétés étrangères, celles mêmes qui ont divisé l’Irak, pendant qu’elles chargent les citoyens de gaz lacrymogène, a-t-il laissé entendre, avant d’assurer qu’il apporte toute sa solidarité à la population de cette région.
Le chef du MSP a ensuite commenté la dernière visite de la délégation de la CNLTD (Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique) à In-Salah. «Nous dénonçons la répression des manifestants, et nous dénonçons l’empêchement des membres de la CNLTD de se rendre à In-Salah, pour s’enquérir des préoccupations de la population. C’est grâce aux citoyens, qui les ont bien reçus, qu’ils ont pu y accéder jusqu’à la place Somoud», a-t-il souligné. Interrogé au sujet de son absence à ce déplacement, Mokri a expliqué qu’il fera partie de la deuxième délégation, qui devrait le conduire avec d’autres leaders de l’opposition, incessamment dans cette région. Dans le même sillage, il a indiqué que son parti participera à la marche d’Ouargla, prévue samedi prochain, avant d’inviter les autorités à donner autorisation à cette manifestation. S’agissant de l’intervention des militaires à In-Salah, Mokri a critiqué l’Institution militaire, indiquant qu’elle ne devrait pas s’immiscer dans une crise qui devrait être gérée par la présidence de la République. «Nous dénonçons l’appel du pouvoir à l’Armée pour gérer l’affaire de In Salah, c’est inacceptable», a-t-il retenti, avant d’indiquer que cela relève de la responsabilité du Chef de l’État, qui doit en assumer son rôle politique.
Soutien aux Syndicats de l’Éducation
Sur la question des mouvements de grèves qui paralysent l’Éducation, le chef du MSP a indiqué là encore «il y a complot qui se trame contre le secteur éducatif, en révélant que ce sont les puissances étrangères (Capitalistes, ndlr), qui veulent casser l’École publique algérienne, pour mettre en place des établissements privés, en vue de faire main basse sur le pays, a-t-il souligné.
À travers ce qu’il qualifie de «pourrissement», dont il désigne le ministère de la tutelle d’être derrière cette situation, il a affirmé son soutien aux actions des syndicalistes, qu’il considère, pour le reste, légitimes, dont ces derniers ont le droit absolu de manifester, a-t-il précisé. Cependant, tout en indiquant qu’il faudra préserver l’intérêt de l’élève, Mokri a invité les Syndicats de s’entretenir avec la classe politique, et tisser des liens avec d’autres composantes de la société civile, pour constituer un front commun, a-t-il préconisé. D’ailleurs, il a indiqué que son parti compte organiser une rencontre avec ces Syndicats, en vue de travailler ensemble sur les questions nationales.
Farid Guellil