Accueil ACTUALITÉ RETRAITES : Ce que prévoient les dernières mesures du gouvernement

RETRAITES : Ce que prévoient les dernières mesures du gouvernement

0

Alors que le flou demeure sur les mesures à prendre pour sauvegarder l’équilibre financier de la Caisse nationale des retraites, la dernière décision de revalorisation des pensions de retraites donne une idée sur ce que sera le nouveau système. Après des années de réclamations des syndicats professionnels, le gouvernement a annoncé, cette semaine, la revalorisation des pensions de retraite à des taux oscillant entre 2 et 7 %. La mesure entrera en vigueur à compter du 1er mai 2020. Le gouvernement vise ainsi l’amélioration du pouvoir d’achat des retraités et mettre un terme aux nombreuses incertitudes et rumeurs à ce sujet. L’Exécutif a assuré que ces augmentations, qui seront appliquées à des taux variables en fonction du montant global des pensions et allocations de retraite, ciblent notamment les petites retraites. Comment ? En fixant le taux de majoration tout d’abord à 7 % pour les pensions inférieures ou égales à 20 000 DA, puis à 4 % pour les pensions allant de
20 000 à 50 000 DA, 3 % pour les pensions supérieures à 50 000 DA et égales à 80 000 et, enfin, à 2 % pour les pensions et allocations dépassant les 80 000 DA. Avec ces nouvelles revalorisations, les majorations seront versées au mois de juin 2020 avec effet rétroactif pour le mois de mai. Face à ces décisions, il convient de s’interroger sur quelle trésorerie nécessaire compte le gouvernement pour mener ces réformes, sachant que les revenus en hydrocarbures, sources qui permettent l’équilibre général des déficits économiques, ne sont plus disponibles. Pour le moment, l’Exécutif n’a pas fourni tous les détails. Toutefois, « le (la) travailleur (se) peut opter, à sa demande, pour la poursuite de son activité au-delà de l’âge légal de la retraite dans la limite de cinq (5) ans », a annoncé précédemment par décret le Premier ministre, Abdelaziz Djerrad, qui fixe les modalités de poursuite de l’activité après l’âge légal de la retraite.
Pour pouvoir bénéficier de cette mesure, l’employé ayant opté pour la poursuite de son activité après l’âge légal de la retraite doit formuler une demande écrite, datée et signée par ses soins, déposée auprès de l’organisme employeur au moins trois mois avant l’âge légal de départ à la retraite. Pour ce faire, l’organisme employeur lui délivrera un récépissé de dépôt. « Le travailleur peut transmettre sa demande de poursuite de l’activité à l’organisme employeur, le cas échéant, par tous les moyens, y compris par lettre recommandée avec accusé de réception », détaille le même décret, notant que la personne doit avoir un travail lors du dépôt de la demande de poursuite de son activité après l’âge de la retraite.
« L’employeur ne peut refuser la réception de la demande déposée par le (la) travailleur (se) ayant opté pour la poursuite de son activité après l’âge légal de la retraite, conformément aux dispositions du présent décret», lit-on dans le même décret. L’employeur ne peut prononcer la mise à la retraite du salarié «unilatéralement » pendant la durée de cinq ans. Les concepteurs de ce texte ont expliqué aussi que le travailleur ayant poursuivi son activité après l’âge légal de départ à la retraite et qui souhaite bénéficier de la retraite avant l’âge de 65 ans, est tenu d’en formuler la demande deux mois, au moins, avant la date de départ à la retraite envisagée.
Le texte relève également que « l’employeur peut décider la mise à la retraite d’office du (de la) travailleur (se), à compter de l’âge de soixante-cinq ans révolus et plus ».
De leurs côtés, les syndicats professionnels souhaitent revoir le régime actuel de la retraite et le retour au système de retraite anticipée, c’est-à-dire toute personne ayant cumulé 32 années d’activité peut, si elle en fait la demande, partir à la retraite sans attendre l’âge de départ légal de 60 ans.
Début janvier, le Syndicat national autonome des personnels de l’Administration publique (SNAPAP) avait estimé que le régime des retraites actuel « ne sert pas la politique d’emploi en Algérie et n’aide pas aussi à absorber le chômage », pointant le paradoxe que pendant que le travailleur est autorisé à rester à son poste au-delà de 60 ans, le nombre de demandeurs d’emplois est en forte augmentation. Sur le financement de la CNR, le SNAPAP avait proposé l’amélioration de sa trésorerie par la réinjection de 0,5 % prélevé sur les salaires pour le compte de FNPOS (Fonds national de péréquation des œuvres sociales), dans la CNR. Pour l’instant, l’exonération de l’impôt sur le revenu global (IRG) pour les salaires dont le montant est inférieur ou égal à 30 000 DA à compter du 1er juin et l’augmentation du Salaire national minimum garanti (SNMG) à 20 000 DA à compter du 1er juin, sont les seuls acquis des syndicats professionnels.
Hamid Mecheri

Article précédentORGANISATION DE LA FIN DE L’ANNÉE SCOLAIRE : Les moyennes de passage aux niveaux supérieurs fixées
Article suivantPROPRIÉTAIRES DE COMMERCES ET LEURS EMPLOYÉS : Le port du masque obligatoire à Alger