À l’instar des autres opérations effectuées dernièrement à Alger, le relogement, lundi soir, de plus de 1 041 familles occupant le bidonville de Diar El Baraka (Baraki), vers la nouvelle cité des 1 073 logements à Bentalha, a été effectué non sans accroc. Lancée lundi soir, l’opération de relogement de 1 041 familles, dans la cité des 1 073 logements à Baraki, dans le cadre de la résorption de l’habitat précaire, a été marquée par le refus de 79 familles de rejoindre leurs nouveaux logements pour diverses raisons. L’on cite, entre autres, des familles refusant de quitter leur bidonville et s’entasser dans des appartements F3. Ils exigent de revoir les procédures de relogement dans l’espoir pouvoir accéder à des toits dignes, témoignent des citoyens rencontrés au niveau de cette commune. D’autres ne veulent pas renoncer à leurs biens qu’ils estiment plus valeureux que les appartements offerts. Les familles mecontentes vont-elles finir par rejoindre leurs appartements, d’autant que la wilaya procédera prochainement à la récupération des terrains libérés et engager des projets d’utilité publique? Rappelons qu’Il y a quelques jours, les habitants et les commerçants du bidonville de Val d’Hydra à El Biar, qui avaient refusé de quitter leurs biens, ont été délogés à la hussarde pour être relogés dans la commune de kheraïcia. En effet, plus de 400 demandes sur les 1500 formulées par les habitants du bidonville de Diar El Baraka (Baraki), ont été rejetées par les services de la wilaya, après l’étude des dossiers et l’enquête effectuée sur le terrain. L’enquête a révélé que parmi les postulants, se trouvent des familles qui ont bénéficié auparavant des aides de l’État sous différentes formes, sachant qu’actuellement, les services de la wilaya sont en train d’examiner les recours formulés. Jusqu’à hier matin, le bureau de l’OPGI de Dar El Beida, érigé au niveau de la nouvelle cité des 1 073 logements à Bentalha, n’a pas encore terminé avec la remise des clefs à quelques familles dont les recours ont été acceptés. Un climat de tension y régnait, suscité par des parents bénéficiaires et non satisfaits. «Je suis divorcée et recasée avec mon enfant de 05 ans, mes parents et mes frères célibataires. Mais après le mariage de mes frères… Comme si je n’ai bénéficié de rien. Le wali nous a rendu visite mardi pour écouter les youyous des femmes, plutôt que s’enquérir de nos vrais problèmes», lâche une femme rencontrée au bureau de l’OPGI, devant le regard innocent de son fils. Mis à part ces problèmes malheureusement récurrents à chaque opération de relogement, et que les services de la wilaya n’ignorent pas pour autant, les heureux locataires de la cité des 1 073 logements donnent l’impression de s’intégrer facilement avec leur nouvelle vie. Le site en question n’est pas en effet nouveau, puisque, juste à quelques mètres, la cité des 700 logements à été peuplée il y a 10 ans. Trois opérations de relogement ont été enregistrées depuis 2004 dans ce quartier, mais, vu le nombre grandissant des familles, l’opération de lundi dernier demeure la plus importante, selon un autre citoyen. En effet, Les nouveaux locataires n’ont pas besoin de beaucoup de temps pour se connaître puisqu’ils sont originaires de la même commune. Des grappes de bambins se mettent à jouer en lançant des cris de joie, devant les regards vigilants de leurs parents. En plus des espaces verts et aires de jeux mis au profit des enfants, la cité est dotée d’un CEM et deux écoles primaires qui commencent à recevoir les nouveaux inscrits. «Rien ne manque, Dieu merci nous avons pu enfin nous débarrasser du calvaire des bidonvilles. Certes, beaucoup de familles ne sont pas totalement satisfaites, mais ici, nous nous portons beaucoup mieux», déclare un nouveau locataire. Il est à noter encore que malgré le peu d’infrastructures d’utilité publique érigées au niveau de cette cité dont les travaux ont été achevés il y a plus de quatre ans, les habitants n’auront pas à souffrir en la matière, puisque le site a été peuplé bien avant l’arrivée de la nouvelle vague.
Salim Nasri