Accueil ACTUALITÉ RAPPEL DE FAITS COLONIAUX : Moscou recadre Emmanuel Macron

RAPPEL DE FAITS COLONIAUX : Moscou recadre Emmanuel Macron

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La Russie a réagi aux propos tenus par le président français, Emmanuel Macron, en marge du sommet pour un nouveau pacte financier mondial, qui s’est tenu durant deux jours à Paris et qui s’est achevé vendredi 23 juin. La Russie « redevient, au fond, l’une des seules puissances coloniales du XXIe siècle », a déclaré le président Macron à la clôture de cet évènement. La Russie absente à ce Sommet, mais présente dans le discours du président français, a été décrite comme « une puissance de déstabilisation de l’Afrique, au travers de milices privées qui viennent faire de la prédation et des exactions sur les populations civiles ». Pour la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, citée par l’agence d’information Sputnik, « de telles tirades semblent inappropriées compte tenu du rôle discutable que joue depuis longtemps la France en Afrique ». Elle a pointé que l’opinion publique mondiale connaît les « pages sordides de la politique coloniale de Paris ». Selon la même source, Maria Zakharova a dénoncé le fait que « tout en prétendant être un champion du droit international et de l’intégrité territoriale des États, la France continue de détenir illégalement les terres d’autrui ». Elle a révélé quelques vérités sur ces infractions: « le mépris obstiné par Paris des décisions de l’Assemblée générale de l’Onu quant au droit de l’Union des Comores sur l’île de Mayotte », ainsi que « des différends en cours avec Madagascar sur les îles Éparses » ou encore avec l’île Maurice pour l’île de Tromelin. Elle a également rappelé  que  la France refuse de reconnaître sa responsabilité dans les crimes de guerre et les conséquences des essais nucléaires en Algérie, ainsi que dans l’agression contre la Libye en 2011 et dans la destruction de l’État libyen. Ces actions néo coloniales françaises ont été menées sous la présidence de Nicolas Sarkozy (en ce moment, menacé d’un procès pour le possible financement libyen de sa campagne présidentielle en 2007, quatre ans avant l’agression contre la Libye). On sait que la Libye a été plongée dans le chaos par l’ingérence de la France et de l’OTAN et l’assassinat de Mouammar El-Kaddafi, en 2011. Pour Maria Zakharova, Paris tente, dans le même temps, de rejeter la responsabilité des conséquences de ses propres actions criminelles sur les États africains, comme c’est le cas avec le Mali. « [La France] cherche encore aujourd’hui à exploiter les ressources du continent, en masquant ses méthodes et ses projets néocoloniaux par une rhétorique mensongère et un souci imaginaire du bien-être des Africains », a rappelé la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères. Pour rappel, plusieurs pays africains ont tourné le dos à la France néocoloniale pour regarder ailleurs, vers la Chine, en particulier. Des dirigeants africains ont trouvé que la coopération avec la Chine est l’une des plus utiles et fructueuses pour leurs pays, dans tous les domaines sur le plan économique et social. Des pays africains se tournent vers les BRICS, notamment l’Algérie, l’Égypte et l’Éthiopie, qui ont déjà déposé des demandes pour intégrer l’organisation, mais aussi le Soudan. Le Burkina Faso veut avoir une représentation de l’alliance des BRICS, pour pouvoir travailler en synergie avec cette organisation. Par ailleurs, après avoir récemment accueilli quatre nouveaux pays, la Nouvelle Banque de développement des BRICS s’est dite favorable à l’adhésion de l’Algérie. Le président Macron, lui-même, est tenté par les BRICS dont fait partie la Russie qui a participé à la création de ce Groupe. C’est lui qui le dit : « Au sujet des BRICS, je crois que la participation de la France serait mutuellement intéressante. Le destin de la France, héritière de son histoire millénaire, c’est d’être une puissance d’équilibre et de dialogue dans le monde multipolaire […] ». Maria Zakharova qui a été intriguée par cette démarche du président français a émis quelques doutes. La porte-parole de la diplomatie russe a notamment demandé à Emmanuel Macron de dévoiler ses intentions, se demandant si le dirigeant français n’agissait pas comme un « cheval de Troie ».
M. R.

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