De l’avis même du ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune, le déficit réel en matière de logements est estimé à quelque 720 000 logements. Ce déficit sera comblé durant le prochain quinquennat, et la crise du logement, à laquelle un budget de 64 milliards USD a été prévu par l’État, sera rayée à l’orée de l’année 2018, a-t-il promis.
S’exprimant récemment, le ministre n’a pas manqué d’annoncer le lancement de 600 000 logements, durant le prochain plan quinquennal, à raison de 300 000 logements réceptionnés par an. Pour ce faire, Abdelmadjid Tebboune compte booster le secteur en décidant que, faute de satisfaire aux objectifs qui lui ont été assignés, le groupe EGP «Injab» qui renferme 27 filiales, sera redéployé en cinq (5) groupes à l’Est, Ouest, Centre, Sud-Est et Sud-Ouest du pays afin d’atteindre 10 000 logements à la fin du prochain quinquennat. Le ministre s’est également offert les services de quelque 22 firmes étrangères qui viendront s’installer pour une période de cinq ans. Pour le moment présent, l’on n’a pas encore de détails supplémentaires sur ces firmes mais les professionnels du secteur du BTPH ne sont pas restés de marbre, arguant être capables de réaliser de bonnes performances. En effet, s’exprimant à leur tour, les opérateurs, notamment ceux affiliés à l’Uneb : Union nationale des entrepreneurs du bâtiment, ont déclaré qu’ils étaient en mesure de réaliser le programme lancé par le gouvernement pour peu que les pouvoirs publics garantissent les conditions nécessaires à l’amélioration de leur environnement notamment l’accès au financement. Cité par l’APS, le président de l’Union nationale des entrepreneurs du bâtiment (Uneb), Salim Gasmi, s’est fait critiquer puisqu’il a mis en avant la mise à niveau de ces entreprises. Les 35 000 PME opérant dans le secteur du BTPH, sont aujourd’hui confrontées aux contraintes liées à leur financement et à l’application effective du programme national de mise à niveau bloqué au stade de diagnostic, a-t-il relevé, indiquant que ce programme «n’a pas réussi à aider les entreprises du BTPH à recevoir des aides financières et à bénéficier des formations et d’assistances techniques nécessaires». Sollicité pour sa part, Arezki Herbi de la Confédération générale du patronat du BTPH (CGPBTPH), estime que pour la réalisation d’infrastructures de base, les entreprises algériennes «ont pris de l’envergure et peuvent désormais faire face au programme notamment dans le secteur del’hydraulique». L’entreprise algérienne connaît ces dernières années une dynamique de développement, a encore dit le représentant du patronat ajoutant que les entrepreneurs ont également commencé à moderniser leur outil de travail en important de nouveaux équipements comme les centrales à béton, les camions malaxeurs et les coffrages métalliques pour réaliser les projets actuels. Les actions de protestation des demandeurs de logement, se sont accrues dernièrement, notamment à Alger et ont été exacerbées par le séisme du 1er août dernier, relançant, ainsi, les pouvoirs publics. Les souscripteurs au programme Aadl 2 ne sont guère mieux lotis puisque leur patience s’amenuise, rejoints en cela des Algériens résidents à l’étranger et dont l’espoir de pouvoir un jour acquérir un logis au pays s’effrite et ne s’est pas encore concrétisé à ce jour. Pour l’un, et tel qu’expliqué officiellement par Algérie Poste, est en cause dans l’acheminement du courrier alors que pour les seconds nommés, les trois commissions installées tardent encore à afficher leurs résultats.
Mohamed Djamel