Des assises nationales seront tenues, fin novembre prochain, pour aboutir aux solutions idoines et l’adoption de nouvelles réformes à moyen et long termes possibles afin de « préserver les équilibres financiers du système national de retraite et à même de garantir la continuité de ses prestations au profit des futures générations», a annoncé jeudi dernier le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Tidjani Hassan Haddam. « Plusieurs représentants des différents secteurs et instances concernés, des partenaires socio-économiques, des représentants de la société civile, ainsi que des experts nationaux et étrangers prendront part à cette rencontre nationale. L’ordre du jour s’articulera autour des actions déjà menées dans ce sens et ce qui reste à faire. Une occasion pour échanger les points de vue et sortir avec des recommandations», a affirmé le ministre du Travail. C’est-à-dire la mise en place d’une nouvelle approche visant à préserver les équilibres financiers du système national de retraite. C’est un vrai défi que vient de lancer le ministre du Travail, puisque, notamment faut le rappeler, Slimane Melouka, directeur général de la Caisse nationale des retraites (CNR), avait indiqué l’année dernière que «les cotisations des travailleurs ne suffisent plus à payer les pensions de retraite.» Le même responsable avait détaillé qu’«il faudrait 5 cotisants pour un retraité. Alors qu’aujourd’hui, (en 2018) on est dans une situation où seulement 2 travailleurs cotisent pour un retraité, ça reste nettement insuffisant.» Et ce thème sera sans doute le nœud gordien des assisses nationales précitées, qui se tiendront en novembre prochain. De retour à la déclaration du ministre du Travail, ce dernier, n’a pas manqué l’occasion pour affirmer, d’abord que «l’État s’engage entièrement à garantir, en toutes circonstances, le versement des pensions de retraite et la pérennité du système de sécurité sociale en général,» et d’ajouter que « cet engagement découle des principes sociaux de l’État.» Ensuite, le ministre du Travail reconnaîtra que le système national de retraite connaît, depuis des années, de « grandes difficultés financières». Poursuivant, le ministre du Travail, a précisé que «c’est grâce à l’appui financier de l’État que le versement des pensions de retraite s’effectue normalement depuis 2017». Du coup, donc il en ressort que la réforme du secteur bancaire est une nécessité incontournable, notamment, faut-il le rappeler, que l’appui financier de l’État dans le versement des pensions de retraite subsiste à peser lourdement sur ses caisses. Dans cette optique, il y a lieu de rappeler que le déficit financier du système national de retraite s’élève à 790 milliards de DA, si on se réfère à la loi de Finances 2019, dans laquelle il est mentionné que le budget des transferts sociaux au titre de l’exercice 2019 englobait 290 mds DA aux retraites, auxquels s’ajoute une dotation d’appui de 500 mds DA à la Caisse nationale des retraites (CNR). À rappeler également que l’avant- projet de loi de Finances 2020 (PLF 2020) maintient les dépenses budgétaires sociales inchangées, en dépit des contraintes financières auxquelles fait face le pays.
Mohamed Amrouni