Sans débat et sans candidats de poids, les prochaines élections nous font ressortir aujourd’hui deux catégories d’Algériens ; ceux qui accourent vers les hauteurs d’Alger pour déposer leurs candidatures et d’autres, dans la rue depuis le 22 février, qui refusent toute élection supervisée par l’ancien système.
Le compte à rebours à commencé en vue de la course vers le Palais d’El-Mouradia. Le 25 octobre prochain marquera la date limite de dépôt des candidatures à l’élection présidentielle du 12 décembre. Passé ce délai, plus aucun prétendant ne pourra se porter candidat. Bien sûr, avec plus d’une centaine de postulants qui ont jusqu’à maintenant retiré les formulaires de souscription, la nouvelle Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) ne risquera pas de chômer. Malgré ce nombre important d’éventuels candidats – car l’ANIE sera appelée dans un premier temps à approuver les candidatures -, la majorité sont des figures anonymes et méconnues du public, sans oublier la donne des manifestations qui agitent le pays depuis le 22 février refusant ces élections.
En attendant, le Palais des nations continuera, pendant encore 13 jours, à recevoir les dossiers des candidatures. Au dernier décompte établi par l’ANIE, 139 postulants, dont 5 femmes, à la candidature pour l’élection présidentielle du 12 décembre prochain ont procédé, jusqu’à jeudi dernier, au retrait des formulaires de souscription de parrainage, selon le chargé de communication auprès de l’ANIE, Ali Draâ. Selon ce dernier, ces prétendants qui ont procédé déjà au retrait des formulaires de souscription réunissent toutes les conditions exigées, à savoir la nationalité algérienne, le diplôme universitaire et l’âge légal de 40 ans. “L’intéressé doit se présenter auprès des services de l’état civil, des notaires ou des huissiers de justice pour la certification des formulaires de souscription,” a-t-il affirmé.
Par ailleurs, Draâ a indiqué que l’Autorité n’a été saisie par aucun des postulants à la candidature à l’effet de prendre un rendez-vous pour le dépôt des dossiers. “La répartition des créneaux horaires de passage des candidats dans les médias publics sera fixée en coordination avec l’Autorité de régulation de l`audiovisuel (ARAV),” a ajouté Draâ, faisant état d’une réflexion concernant le passage des candidats sur les chaînes de télévision privées dans le cadre de la campagne électorale. Parallèlement, le ministre de la Communication, Porte-parole du Gouvernement, Hassan Rabehi, a déclaré, jeudi dernier, que le grand nombre des postulants à la candidature pour l’élection présidentielle du 12 décembre prochain était une marque de confiance en ce scrutin en tant que “seule et unique issue certaine” pour la situation qui prévaut dans le pays.
Dans une déclaration à la presse en marge du lancement du premier guide de terminologie technique en matière de l’Environnement et des énergies renouvelables, Rabehi a indiqué que le grand nombre des postulants à la présidentielle du 12 décembre prochain ayant procédé au retrait des formulaires de souscription de signatures confirme que le peuple algérien est confiant que les élections sont « la seule et unique issue certaine » pour la situation qui prévaut dans le pays. “Les élections sont l’unique issue pour instaurer la stabilité et la quiétude dans le pays,” a-t-il soutenu. Autre question abordée en la circonstance, le Porte-parole du gouvernement a affirmé que tout ce qui a trait à l’aspect organisationnel de la présidentielle et collecte des résultats relève de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) qui jouit “des pleines prérogatives et de l’autonomie.” À une question sur l’organisation des médias durant la campagne électorale, Rabehi a précisé que “toutes les mesures juridiques et administratives ainsi que tous les dispositifs y afférents, tant médiatique, qu’administratif et procédural relèvent de l’ANIE.” “Cela ne veut pas dire que le ministère de la Communication ne fera pas son travail mais sa mission sera définie par l’ANIE,” a-t-il dit, ajoutant “vu l’importance de la Présidentielle (…) nous ne pouvons, en tant que responsables et citoyens, que suivre de près le déroulement de cette présidentielle.”
Hamid Mecheri