Les mesures sanitaires prises par les autorités pour endiguer la propagation de la pandémie du nouveau Coronavirus ne sont malheureusement pas respectées. Si seulement quelques commerces ont été autorisés à ouvrir pour éviter justement le regroupement de personnes et d’emblée un nombre élevé de contaminations, les autres sont sensés baisser rideau. Mais force est de constater que ce n’est pas réellement le cas, car en l’absence de contrôle rigoureux pour l’application de ces mesures sur le terrain, la clandestinité et l’informel battent leur plein.
Sur les réseaux sociaux, nombreux sont les internautes à dénoncer ces pratiques. L’on évoquera à titre d’exemple, la vidéo d’un centre commercial à la wilaya de Bordj Bou Arreridj, devenue virale, où l’on voit des boutiques ouvertes durant la nuit, et ayant drainé du monde. Les propriétaires de ces magasins ont, toutefois, très vite fermé après avoir su qu’une patrouille de police contactée par un citoyen, témoin de la scène et se trouvant dans le coin. Le comble de l’histoire c’est que les personnes qui s’étaient rendues à ce centre commercial sont restées à l’intérieur jusqu’à ce que la voie soit devenue libre, et ont pu rentrer chez eux tranquillement. Bien que l’action de ce citoyen, soucieux du danger encouru par un tel comportement est à féliciter, il est malheureusement déplorable de savoir qu’aucune suite n’a été donnée à cette affaire. Les commerçants qui ont enfreint le règlement imposé par la situation sanitaire n’ont pas été sanctionnés. Ce qui pourrait les pousser à récidiver et à encourager les autres à faire de même. Il faut dire que ce non respect des mesures sanitaires par les commerçants n’a pas été constaté seulement à la wilaya de Bodj Bou Arrirdj, mais également dans le reste de tout le pays.
À Alger, ce n’est pas durant la nuit qu’on ouvre clandestinement, mais en plein jour. Il suffirait seulement de faire un tour au centre de la capitale, à la rue Larbi Ben Mhidi, par exemple, pour se rendre compte, en effet, de ce phénomène. Si d’apparence les magasins de vêtements, de chaussures et autres ventes d’accessoires semblent fermés, à l’intérieur l’on trouve des clients en train de faire des achats le plus normalement du monde, alors que les rideaux se voient baissés. À relever que non seulement le travail se fait dans la clandestinité mais en plus sans respect des mesures sanitaires, comme la distanciation sociale et le port du masque. Au marché de gros de fruits et légumes des Eucalyptus, à la banlieue d’Alger, bien qu’autorisé d’ouverture, la situation va de mal en pis. Ce marché, au même titre que ceux de détails relevant d’autres localités, est pris d’assaut notamment à quelques heures d’avant confinement. Ni les commerçants, et ni encore moins les citoyens venus faire leurs emplettes, ne semblent se soucier de la conjoncture sanitaire difficile que traverse le pays. Autrement dit, ils continuent à mener leur vie normalement malgré les risquent enccourus.
À s’interroger dès lors sur ce qui pousse les citoyens à retourner aux mauvaises habitudes d’avant-confinement alors que la conjoncture sanitaire ne permet pas un tel relâchement qui s’avèrerait périlleux pour la santé publique. Toutefois, tout porte à croire que le non-respect du confinement est étroitement lié à l’absence de rigueur et de fermeté des autorités et son relâchement dans l’application des mesures sanitaires sur le terrain ainsi que des sanctions affligées aux contrevenants.
Si les choses ne viennent pas à être prises en mains sérieusement, il faudrait s’attendre à une augmentation du nombre de contaminations au Covid-19 durant les jours à venir. En effet, avec l’arrivée de la fête de l’Aïd, et tout ce qui le précède habituellement comme préparatifs de gâteaux et d’achats de vêtements, la situation pourrait … s’aggraver.
Ania Nait Chalal