Y’aurait-il une pénurie de carburant ? La question mérite d’être posée avec acuité, essentiellement avec les longues files d’attentes qui se sont formées devant les stations-service. Ainsi, la tension sur les carburants s’est poursuivie, hier, dans les stations-service de la Capitale. Certes, les produits étaient disponibles mais leur distribution était cependant insuffisante. De ce fait, les automobilistes cèdent-t-ils encore à l’intox ? Si on se fie aux déclarations du P-DG de Naftal, la réponse est sans doute oui. Il n’y a pas de pénurie de carburant, les longues files d’attente des automobilistes devant les stations-service sont dues à une rumeur apparue suite à une rupture temporaire de carburants à Blida. C’est du moins ce qu’a indiqué, hier, le P-DG de Naftal, Saïd Akretche, dans une déclaration à l’APS. Depuis quelques jours, certains organes de la presse écrite et de l’audiovisuel, se sont levés, pour évoquer une « pénurie ardente de gazoil ». Selon eux, la pénurie qui a commencé mercredi dernier, a pris les automobilistes en otages. Lors d’une virée effectuée au niveau des stations-service dans la commune le Kouba, de nombreux propriétaires de véhicules touristiques, de chauffeurs d’autobus et de camions sont contraints, en effet, de stationner aux abords des routes, en attendant l’approvisionnement de leurs véhicules en carburant. Pour expliquer la situation, le P-DG a indiqué qu’il n’y a «aucune pénurie de carburants». « Rien ne justifie la crainte des automobilistes à se précipiter vers les stations. Le carburant est disponible suffisamment et le système de distribution fonctionne correctement », a-t-il affirmé à cet égard. Selon le premier responsable de l’entreprise, Naftal a dû doubler le volume du carburant destiné à ces stations-service, pour faire face au rush des citoyens. Le P-DG de Naftal a indiqué que 7 millions de litres de carburants ont été distribués samedi dernier au niveau des stations de la capitale, alors que la moyenne habituelle est de 3,5 millions de litres par jour. « Les automobilistes viennent et font le plein. C’est la preuve qu’il n’y a aucun manque de carburants », soutient Akretche. Cependant, il a fait savoir que les petites stations, dotées d’une faible capacité de stockage, se vident rapidement. Ce qui a encouragé la propagation de la rumeur de pénurie.
Par ailleurs, et toujours selon le premier responsable de Naftal, le phénomène d’afflux vers les stations est dû plutôt à ces rumeurs circulant sur une éventuelle pénurie suite à une rupture temporaire constatée, jeudi dernier, au niveau des stations de Blida et de l’ouest d’Alger. Les stations de ces zones ont mis du temps pour se réapprovisionner, déclenchant, ainsi, cette rumeur de pénurie, d’après les explications de Saïd Akretche qui précise, toutefois, que la distribution des produits pétroliers est, parfois, soumise à des aléas causant des retards d’approvisionnement pouvant durer jusqu’à une demi-journée.
L’Algérie produit prés de 12 millions de tonnes de produits pétroliers finis alors que la demande s’élève à 13,5 millions annuellement, soit un déficit de 1,5 million compensé par l’importation. Les scènes de pénurie qui se reproduisent fréquemment, nous poussent à poser de nombreuses questions. Au-delà des facteurs liés à la vétusté des équipements des stations-service, les retards dans l’accostage des navires et la livraison des dépôts de carburants, et en somme les insuffisances et les dysfonctionnements du système et de la politique énergétique, l’intox vient jeter de l’huile sur le feu.
Lancées dans ce contexte politique et socioéconomique particulier, ces rumeurs viennent fréquemment moisir le quotidien des automobilistes.
De son côté, l’Entreprise portuaire d’Alger a tenu, elle aussi de rassurer les citoyens, en faisant savoir que les opérations d’accostage et de déchargement de carburant des pétroliers se déroulent »normalement et sans aucune perturbation » au port d’Alger depuis le 8 avril dernier.
L’Epal a souligné dans un communiqué qu’en dépit des mauvaises conditions »météo » annoncées par un BMS de l’Office national de la météorologie (ONM) pour trois jours à compter du 5 avril, les deux »tankers » qui avaient été mis en rade par mesure de sécurité ont été autorisés à accoster de nouveau au port d’Alger »à titre exceptionnel et prioritaire et malgré les conditions météorologiques difficiles ».
Lamia Boufassa