Depuis l’initiative du président du Mouvement El Binaa, Abdelkader Bengrina, lancée à l’occasion de la tenue du congrès du parti, le mois de mai dernier, et visant à renforcer le front interne en vue de faire face aux dangers qui guettent le pays, les partis politiques de différentes orientations semblent tirés de leur léthargie et commencent désormais à s’emballer avec des « conceptions », certes, propres à chaque formation politique mais versent toutes dans le même objectif : défendre le pays et ses intérêts.
À quelques exceptions près, tous les partis politiques s’activent, militent, vont à la rencontre de leurs militants et surtout tentent de décortiquer, chacun partant de sa propre analyse, la situation en interne et à l’international en proposant des issues. En effet, les initiatives politiques se multiplient. Certaines ont vu le jour. D’autres en attente de finalisation. Outre les activités politiques à cercle fermé portant sur la restructuration des organes politiques et la préparation des congrès pour certains comme c’est le cas du Front de libération nationale (P/FLN) dont la tenue très attendue de ce rendez-vous a été renvoyée aux calendes grecques. Pour le secrétaire général du parti, Abou El Fadhl El Baadji, rien ne presse pour la tenue du congrès mais il est plutôt question de bien le préparer pour lui assurer un succès éclatant. Pour les plus avisés le parti est plutôt miné de l’intérieur. Ce qui pourrait expliquer la traîne pour tenir le conclave. Pour boucler la boucle une conférence nationale au programme ce mois d’août regroupant plusieurs partis politiques et autres associations. C’est dans le feu de cette effervescence politique plus au moins inhabituelle pour des partis politiques qui, par le passé, ne se manifestent qu’à l’occasion des élections électorales, que le Mouvement de la société pour la paix (MSP), un parti islamiste à ancrage populaire assez solide, a tenu, avant-hier, une rencontre avec les cadres et les militants, consacrée au renouvellement des structures de sa formation politique dans la wilaya de M’sila.
Le MSP sur le terrain, et l’UFDS fait peau neuve
Dans sa déclaration à l’ouverture des travaux, le successeur de Abderrezak Makri, à la tête du MSP, Abdelali Hassani Chérif, a assuré que le parti « contribuera activement à la préservation des intérêts nationaux en mettant en œuvre des programmes concrets et en présentant des solutions adaptées». L’intervenant a, dans ce sens, mis en avant l’importance d’«une stratégie économique proactive, tournée vers des partenariats fructueux», tout en soulignant «la nécessité d’une solidarité politique pour faire face aux enjeux régionaux».
Le président du MPS, a, en outre, rappelé, les dangers extérieurs auxquels l’Algérie est confrontée du fait des transformations en cours dans le monde et de la montée des tensions dans les pays du Sahel. Une situation, dit-il, qui nécessite, « des efforts concertés de la classe politique au sein d’un partenariat politique efficace », tout en mettant en avant, la contribution du parti à la défense de la patrie et de ses constantes, à travers, explique-t-il, la mise en œuvre de programmes et la proposition de solutions allant dans le sens de l’intérêt de l’Algérie.
Sur les réformes engagées notamment dans le secteur de l’économie, le chef de file de ce mouvement d’obédience islamiste, dit soutenir les efforts visant à développer et à diversifier l’économie nationale productrice de richesses qui aura, selon lui, un impact positif sur la société.
Toujours dans le cadre des activités partisanes, l’avocat Abderrahmane Salah a été plébiscité à la majorité, samedi, nouveau secrétaire général de l’Union des forces démocratiques et sociales (UFDS) en remplacement de Mohamed Bachouche, et ce, lors d’un congrès extraordinaire tenu à Alger. Ce dernier a assuré l’intérim depuis le décès en 2021 de l’ancien ministre de l’Agriculture, Noureddine Bahbouh, fondateur et SG du parti depuis sa création en 2012. Samir Belarbi a été nommé à l’occasion, premier adjoint du SG. Il sera appuyé par Rafik Mohamed Chérif, en tant que 2éme adjoint.
Conférence le 19 août pour un « front intérieur » soudé
L’activité politique partisane qui semble ainsi s’enflammer intervient à quelques jours de la tenue de la conférence nationale pour renforcer la cohésion nationale et assurer l’avenir prévue le 19 du mois en cours, soit à la veille de la journée nationale du Moudjahid. Plus de 1000 participants entre représentants de partis politiques, d’organisations syndicales et professionnelles, de jeunesse, d’étudiants et de femmes ainsi que des associations de la société civile et des personnalités nationales et des références religieuses et des élites académiques, d’information et culturelles sont attendus à cette rencontre. Des représentants de la Communauté nationale établie à l’étranger prennent également part. L’annonce de la tenue de ce rendez-vous qui aura lieu à Alger a été faite, il y a déjà plusieurs jours, par la Coordination de l’initiative nationale pour renforcer la cohésion nationale et assurer l’avenir. Cette rencontre permettra d’adopter une déclaration qui sera le socle pour bâtir un front intérieur qui sera un rempart contre toutes les tentatives d’attenter à la sécurité du pays, selon le communiqué de la Coordination.
De nombreux partis politiques, comme le FLN, le RND, le Front El-Moustaqbel, TAJ, la Voix du peuple et autres moins connus sur la scène nationale ont épousé l’idée de Bengrina. En plus de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), l’Organisation nationale des enfants de Chouhada (ONEC), les scouts, l’Association des Oulémas et l’Association pour la protection des consommateurs. Le MSP, qui a pris part à la première rencontre, s’est retiré des travaux de cette coalition alors que le Front des forces socialistes (FFS) qui s’est démarqué dès le début de l’initiative de Bengrina, s’apprête à annoncer sa propre initiative politique qui se veut, selon le parti, inclusive qui dépassera les clivages idéologiques invitant l’ensemble des partis à des consultations en vue d’un «Pacte historique pour le parachèvement du projet national».
Brahim O.
