La mobilisation des citoyens à In -Salah contre le gaz de schiste, depuis près de deux mois, par des sit-in, des meetings et des marches pacifiques, vient d’enregistrer une nouvelle forme dans sa protestation contre l’exploration du gaz de schiste. Dans un communiqué rendu public, hier, les manifestants annoncent la formation d’un « barrage humain » sur le site du forage pour barrer la route à l’entreprise en charge d’effectuer ce travail. Le collectif contre l’exploration du gaz de schiste a dénoncé, dans le dit document, ce qu’il considère un entêtement de la part de Sonatrach et ses partenaires dans ce projet, citant les entreprises étrangères Schlumberger, Total et Haliburton. Pour les rédacteurs « ni les risques avérées d’affecter la population d’un point de vue sanitaire, ni les conséquences environnementales néfastes et malheureusement définitives sur l’eau et l’environnement, (…) n’ont fait reculer Sonatrach ». La formation d’un barrage humain a été décidée, hier, pour « empêcher l’entreprise de fracturer en lui barrant la route » est-il mentionné, avant de préciser que «nous n’utiliserons aucune violence, nous sommes depuis le premier jour pacifiques ». Deux mois de mobilisation sans aucune tension, jusqu’en fin de la matinée hier, après qu’un groupe de citoyens anti gaz de schiste ont décidé de marcher vers la base de vie de la compagnie pétrolière américaine Halliburton, située à 6 km de la ville d’In Salah, en vue de traduire la décision de la formation du barrage humain. Les gendarmes mobilisés pour sécuriser les lieux, ont riposté à la vue des marcheurs qui avançaient, la tension est monté, par des bombes lacrymogènes et des tirs de pierre. Le collectif a souligné, hier, dans son communiqué, leur « détermination » à poursuivre leur opposition à l’exploration du gaz non conventionnel, d’une manière pacifique, « pacifique mais déterminés, même face aux forces sécuritaires qui nous le savons ne font qu’appliquer les ordres ». Par ailleurs le collectif du mouvement anti-gaz de schsite d’In Salah indique que « sachant que le commanditaire de ces projets est le gouvernement français représenté sur place par Total et Schlumberger » notent-ils, ses membres lancent « un appel à la société civile française, afin qu’elle fasse pression sur son gouvernement et qu’il renonce à ses expérimentations sur notre population et sur notre environnement » mentionne-t-on.
Karima B.