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MOHAMED BOUCHIBA, REPRÉSENTANT DE LA COMMUNAUTÉ ALGÉRIENNE À PARIS, AU COURRIER D’ALGÉRIE : « L’état compte plus sur la société civile que sur les partis politiques »

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« La société civile en Algérie a fait un grand pas par rapport aux dernières années, notamment pendant la crise sanitaire de la Covid-19 et les différentes difficultés qu’a vécues le pays.

Durant lesquels nous avons assisté à un élan de solidarité impressionnant. Cependant, les associations ici et à l’étranger ont besoin de plus de soutien financier et de mécanismes pour créer de la concurrence et les inciter de travailler et investir dans tous les domaines ». C’est ce qu’a proposé Mohamed Bouchiba, représentant de de la communauté algérienne à Paris, France, dans cet entretien accordé au Courrier d’Algérie en marge des Assises nationales de la société civile tenues mardi et mercredi au Palais des nations, club des pins.

-Le Courrier d’Algérie : l’ONSC a tenu ces premières assises. Vous avez participé en tant que membre représentant de la communauté algérienne à l’étranger, qu’attendez-vous de cette rencontre ?
-Mohamed Bouchiba : Ces assises sont une occasion pour améliorer en premier lieu l’activité associative à l’intérieur du pays comme à l’extérieur. Du coup nous attendons à ce qu’il y ait une véritable volonté politique pour soutenir la communauté algérienne à l’étranger afin qu’elle puisse se rapprocher davantage à sa patrie. Et de se faire changer les idées sur elle. En affirmant son rôle important quant à l’avenir de l’Algérie, et à son développement. Aussi, il ne faut pas oublier que notre communauté a beaucoup de compétences pouvant aider l’Alger à se développer dans tous les secteurs. Je rappelle que les Àlgériens à l’étranger sont une force économique et culturelle, ayant un potentiel énorme, mais malheureusement mal exploité.

– En quoi la diaspora peut-elle contribuer dans la promotion de la société civile et le développement du pays ?
-Notre objectif est de créer des initiatives, ainsi que des lois pour faciliter les investissements qui vivent à l’étranger à s’intégrer dans leurs pays. À travers la mise en place des mécanismes pour rassembler les Algériens à l’étranger et les inciter à donner de leurs mieux, sans avoir des préjugés par rapport à la situation en Algérie. Plus précisément on essaie de leurs donner les moyens nécessaires et leur offrir un climat de travail transparent, ça veut dire les mettre en confiance. En revanche je tiens à relever le problème des mentalités qui ne veut pas changer en Algérie, et l’impression qu’on donne sur notre communauté ici. Je vois que les algériens se méfient de plus en plus ces dernières années de notre communauté. Et les différences qu’on a créé entre les hommes d’affaires algériens nationaux et ceux établis à l’étranger. Pour cela j’appelle incessamment à lutter et éliminer ce genre d’idées qui propagent rapidement dans l’opinion publique.

– L’état a donné de l’importance à la société civile, en l’impliquant dans la vie politique et la prise de décision, à travers la création de l’ONSC, l’élaboration de lois et textes qui règlementent et protègent ces organisations et leurs activités. Comment évaluez-vous la situation actuelle de la société civile en Algérie ?
-Je pense que la société civile algérienne a fait un grand pas par rapport aux années précédentes. Le peuple commence à avoir la culture de la société civile. D’ailleurs cela se traduit dans l’élan de solidarité citoyenne auquel nous avions assisté lors de la crise sanitaire, et autres périodes difficiles. Néanmoins, cette prise de conscience devrait être renforcée et accompagner par les autorités, à travers un véritable soutien et une volonté politique surtout au niveau local. Ce que je veux dire par ça : c’est de commencer l’application des lois à partir de la commune, la wilaya et les autres institutions. Car le changement vient de nous. Il est important si on veut améliorer la situation de notre société civile d’encourager le travail de proximité et multiplier les sorties sur le terrain. C’est d’ailleurs ce qu’a rendu la société civile occidentale à titre d’exemple très puissante.

-Selon vous, qu’est ce qu’il faut changer ou appliquer pour réaliser une société civile efficace  et active?
– En effet, Il faut reclasser la société civile, et passer à un vrai assainissement. Il existe certaines associations qui ne servent à rien, on se demande pourquoi elles figurent toujours dans cette notion censée influencer sur les politiques gouvernementales dans un sens favorable aux intérêts des citoyens. Pour cela, je propose l’élaboration annuellement ou chaque deux ans une évaluation sur le travail des associations, sous forme de rapport ou un compte rendu. Aussi il est important de revoir les normes de création des associations et organisations.

-Un dernier mot …
-Je vous remercie et je tiens à rappeler l’importance de la société civile dans la gouvernance. D’ailleurs, l’état compte aujourd’hui plus sur la société civile, que sur les partis politiques dont le travail est destiné pour l’intérêt de certaines catégories, ainsi que certaines orientations politiques mais la société civile est ouverte à tout le monde, c’est une façade du système qui gouverne.
Sarah Oubraham

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