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Mémoire : Warda Al-Jazaïria, la diva à la voix d’or

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Warda est née le 22 Juillet 1939 à Puteaux, en France, d’un père algérien, originaire de Sedrata, à Souk Ahras, et d’une mère libanaise.

Par Ali El Hadj Tahar

Elle a pratiqué le chant en France et interprétait des chansons d’ artistes bien connus à l’époque tels que Oum Kalthoum, Asmahan et Abdel Halim Hafez, et elle est revenue avec sa mère au Liban où elle a interprété quelques unes de ses chansons. Warda, Fatouki de son nom de famille, commence à chanter en 1951, alors âgée de 11 ans. Elle commence à chanter des chants patriotiques, mais aussi des textes d’artistes égyptiens célèbres. L’éducation de la défunte chanteuse était assurée par le chanteur tunisien Sadek Thourya dans un club de son propre père qui, par la suite lui permet carrément de chanter dans son club, en interprétant notamment les morceaux de la chanteuse égyptienne Oum Kalthoum et même de Mohamed Abd-al-Wahhab et Abdelhalim Hafez. Par la suite, elle a introduit ses propres chansons, mises en musique par Al-Sadiq Rich.
En 1960, Warda est invitée en Egypte par le producteur et réalisateur Hilmi Rafla, qui l’introduit dans ses premiers tournages cinématographiques notamment « Almaz et Abdo Al-Hamuli » et c’est ce qui lui permet de résider de manière temporaire au Caire, où elle joue dans d’autres films comme « Ya layl, ya zamane » et « Hikayati maa ezzamane ». Warda, qui était lancée pour faire carrière dans le cinéma, est apparue dans au moins six films dont un avec Mahmoud Yacine. Le président égyptien, Gamal Abdel Nasser a même demandé à ce que Warda participe dans l’opéra Al Watan Al Akbar où figuraient les plus grandes stars dont Abdel Halim Hafez, Shadia, Sabah, Najat Al Saghira et Faïza Kamel. La chanson était un hymne à l’unité arabe et une dénonciation du colonialisme et un appel à l’union des Arabes.
Après son mariage, Warda s’est retirée de la scène artistique pendant des années jusqu’à ce que le président Houari Boumediene lui demande de chanter le dixième anniversaire de l’Indépendance, en juillet 1972. Elle réalise que sa carrière n’était pas terminée et revient sur scène, avant de retourner au Caire, alors capitale artistique du monde arabe. Elle épouse en secondes noces le célèbre musicien égyptien Baligh Hamdi, qui sera son inspirateur et son mentor et ce même après leur divorce, en 1979.
Bien qu’elle ait déjà un riche répertoire, Warda ne connait la consécration qu’avec son tube Awqati tahlou, qu’elle a sorti en 1979 dans une performance live composée par Sayed Makkawi. Oum Kalthoum avait même l’intention d’interpréter cette chanson en 1975, mais elle est décédée plus tôt. Or cette chanson est restée pendant des années chez son auteur, Sayed Mekkawi, avant son interprétation par celle qui deviendra une véritable diva algérienne. Fi youm wa lila, Qoul ih biyas-alouni, Wa amalat fina ih essinine comptent parmi les must de cette chanteuse à la voix d’or restée toujours jeune. Warda Al-Jazaïria a collaboré avec de grands compositeurs notamment avec Mohamed Abdel-Wahab, comme avec le compositeur Salah El Sharnoubi, qui lui a composé le célèbre morceau Batwanis Bik.
Warda a subi une greffe du foie à l’hôpital américain de Paris avant de décéder à son domicile au Caire le 17 mai 2012 après une crise cardiaque. Elle est enterrée au cimetière d’Alia. Avant sa mort, elle a déclaré: « Je veux retourner immédiatement en Algérie ». La diva est considérée comme l’une des artistes les plus importantes de l’art algérien.
A. E. T.

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