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MÉMOIRE ALGÉRO-FRANÇAISE : Le président Macron réaffirme son engagement pour « la reconnaissance de la vérité »

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Hier, un communiqué de la présidence de la République française a fait savoir que, dans un message adressé au président Abdelmadjid Tebboune, à l’occasion du 60e anniversaire de l’Indépendance, le président français Emmanuel Macron s’est engagé à « poursuivre le processus de reconnaissance de la vérité », qu’il a commencé, on s’en souvient, en février 2017, à Alger, alors qu’il était candidat à un premier mandat présidentiel.

Il avait alors déclaré que « la colonisation fait partie de l’Histoire française. C’est un crime, c’est un crime contre l’humanité, c’est une vraie barbarie. Et ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face, en présentant nos excuses à l’égard de celles et ceux envers lesquels nous avons commis ces gestes ». Selon le même communiqué, le président Macron s’engage également à poursuivre le processus de « réconciliation pour les mémoires des peuples algérien et français ». Il y a lieu de s’interroger s’il y a un différend entre les peuples algérien et français sur la question de la mémoire liée à l’occupation coloniale de l’Algérie et à la guerre de libération qui a permis au peuple algérien de s’en débarrasser. À ce propos, hier, à l’occasion du défilé pour le 60ème anniversaire de l’Indépendance, organisé par l’Armée nationale populaire sous la supervision du président Tebboune, la présence de deux invités français n’est pas passée inaperçue dans la tribune officielle : Benjamin Stora, historien, et Yamina Benguigui, ancienne ministre, ont assisté au défilé. Ils sont favorables à la démarche du président Macron de «reconnaissance de la vérité». Mais, il y a également en France, de puissants lobbies d’intérêts qui s’y opposent fermement. En mai dernier, dans son message à l’occasion de la célébration de la Journée nationale de la Mémoire, marquant l’anniversaire des massacres du 8 mai 1945, le président Tebboune a évoqué « la rancœur de ceux qui ne se sont toujours pas débarrassés de leur extrémisme et attachement chronique à la doctrine coloniale désuète et misérable. Ceux-là n’ont pas appris des tentatives désespérées de dissimuler les vérités de l’Histoire par l’imposture et l’oubli ». Il a rappelé que « les atrocités perpétrées à Sétif, Guelma, Kharrata et dans d’autres villes le 8 mai 1945 sont témoins de massacres hideux qui ne sauraient être oubliés…». Le président Tebboune avait expliqué que « notre attachement au dossier de l’Histoire et de la Mémoire émane de ces pages glorieuses et de la responsabilité de l’État envers son capital historique, étant un des fondements qui ont forgé l’identité nationale algérienne et un socle essentiel pour la construction du présent et l’anticipation de l’avenir sur les bases et les principes de l’éternel Message de Novembre». À propos de reconnaissance de la vérité, les Algériens attendent des autorités françaises qu’elles donnent des indications sur les disparus qui ont été assassinés sous la torture ou dans une «corvée de bois» ou pour «améliorer le bilan» des accrochages (achèvement des moudjahidine blessés) et dont les proches et les autorités algériennes ne savent pas où se trouvent leurs restes. Si leurs corps ont été enterrés ou abandonnés, les autorités françaises sont en mesure de situer les lieux ; s’ils ont été jetés en mer comme l’ont été les torturés des Deux Moulins (près de Bologhine, Alger) et du Casino de la Corniche (Rais Hamidou, Alger), dans ces cas, inutile de continuer à chercher les corps. Pourquoi les autorités françaises, qui disposent de ces informations, refusent-elles de les donner aux autorités algériennes afin qu’elles entament les recherches ou les abandonnent selon les cas ? En clair, les autorités françaises doivent dire tout simplement : «pour tel disparu, voilà où il faut chercher, et pour tel autre, inutile de chercher, parce qu’il a été jeté en mer ou pour une autre raison».
M’hamed Rebah

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