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LUTTE CONTRE LA PANDÉMIE : L’Algérie a tenu tête

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L’année 2020 qui s’achève marquera à jamais la mémoire humaine et ne sera certainement pas oubliée de sitôt.

Non pas parce que le problème du réchauffement climatique a été résolu, ou les bruits des canons ont cessé, ou encore de par l’abondance de la nourriture auprès des peuples affamés. Loin de tous ces rêves éveillés auxquels peu de gens y croient en dépit de la noblesse de toutes ces causes sur le devenir de notre planète.

Un virus méconnu sème la mort à travers le monde
C’est qu’un virus mortel a surgi de la lointaine « Wuhan », en Chine, pour semer le chaos également ailleurs à travers tout le globe. On l’a baptisé « Covid-19 ». Sans crier gare, et si minuscule qu’elle soit, la nouvelle souche méconnue est des plus virulentes. En effet, le virus a pu, des mois durant, régner en maître absolu sur l’humanité, défiant puissances et communauté savante. Cette dernière sur laquelle reposent les espoirs en pareilles circonstances, est restée pour longtemps bouche bée face à cet invité surprise et ses incessantes mutations, alors que lui continuait, sans « foi ni loi », à semer la mort partout où il passait. Il tue, sans trop se soucier de la douleur des familles endeuillées. Et encore moins de ces milliers de personnes âgées pour la plupart et des plus vulnérables, emportées et enterrées à la hâte en présence de seulement quelques personnes par mesure de sécurité sanitaire. Les proches et surtout les petits-fils sont ainsi privés de jeter le dernier regard sur les défunts et de faire les adieux à ceux qu’ils ont tant chéris de leur vivant. Les larmes n’ont pas encore séché faute de pouvoir faire le deuil de la manière qu’il se doit. L’émoi et la scène à briser le cœur ont été si brillamment représentés par un peintre espagnol, montrant des vieux et vieilles s’en aller en tournant la tête pour la dernière fois vers leurs petits fils fixés derière une glace d’isolation. Ces derniers, la mort dans l’âme, n’avaient que les yeux pour pleurer et les mains levées en signe d’adieux. Telle était la loi de la nature que nous avons pensé soumise et apprivoisée. Pendant des mois, la communauté scientifique s’est faite toute petite devant le virus « rusé », mais elle ne s’avoue pas pour autant vaincue. Telle est, aussi, la nature de l’homme qui accepte peut être, même à contrecœur, de perdre la bataille mais jamais la guerre.

L’Algérie enterre ses morts, mais résiste
Au bout de quelques mois de son existence, le virus encombrant a réussi a imposer le confinement à plus de la moitié de la population mondiale, fermant également ports, aéroports, et entreprises économiques à travers le monde. Une vraie hécatombe pour certains, et une fin du monde proche pour d’autres, comme l’a si bien exprimé ce responsable italien qui, après avoir épuisé tous les moyens de lutte, s’en était alors remis à Dieu, seul capable de sauver l’humanité devant son impuissance à stopper la conquête du redoutable intrus. En cette fin de l’année, le virus a contaminé plus de 60 millions de personnes à travers le monde. Un vrai exploit pour un virus si microscopique. L’Algérie, à l’instar des autres pays, n’a pas échappé au diktat du virus et a eu, comme ailleurs, son lot de morts, de larmes et de peurs de cet avenir sérieusement menacé par la nouvelle souche aux contours inconnus. Mais il fallait faire face sans trop tarder. Adopter des mesures qui s’imposent pour éviter sa propagation et prendre en charge les malades qui affluaient en nombre dans les établissements hospitaliers. Il faut donc faire appel aux gens du domaine relevant de la santé : les professionnels de la santé. Ceux -là même que nous avons accueillis à coups de matraques, à une certaine époque, que nous souhaitons d’ailleurs quu’elle soit à jamais révolue, alors qu’ils ne revendiquaient que l’amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles. Ceux-là mêmes qui subissent des agressions physiques et verbales de tout-venant ; usagers des structures sanitaires du pays. Tel était le quotidien du personnel de la santé qui avait, en dépit de l’affront maintes fois subi, répondu présent et armé d’une volonté digne de ces guerriers appelés à protéger la vie de leurs concitoyens.

Un secteur malade…face à une maladie
Exerçant dans un secteur, aussi, malade que les malades eux-mêmes, et ce, depuis des années en dépit de l’embellie financière, les hôpitaux ainsi que toutes les structures sanitaires du pays sont dépourvus des moyens les plus élémentaires et de surcroît fragilisés par la réduction de ses capacités humaines. Les professionnels de la santé devraient, comme l’exige la situation, affronter le virus mortel dont l’alerte est passée rapidement de l’épidémie à la pandémie. Le combat est ainsi engagé avec les moyens du bord ; mais avec dévouement, engagement, et conscience professionnelle infaillible pour sauver des vies humaines au détriment de la leur comme en témoigne le lourd tribut payé entre médecins de toutes spécialités, professeurs, infirmiers, ambulanciers… Il faut aussi relever l’énorme travail effectué par les médecins sur les réseaux sociaux pour apporter conseils et orientations à tous les malades ou  proches ( en raison du confinement et des mesures de protection), sans oublier le sacrifice des agents de nettoyage qui s’attellent chaque jour que Dieu fait à l’accomplissement de leurs tâches quotidiennes au risque de choper le virus corona étant dénués de tout moyen de protection notamment au début de la lutte contre la Covid-19 . les professionnels du secteur manquaient, terriblement, en effet, de masques, de blouses, combinaisons de protection aux normes requises,  et autres moyens de protection- recommandés pourtant par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS)-, d’appareils d’oxygène,  d’espace d’accueil des cas  contaminés, et des lieux de repos et de confinement. En raison de leur contact permanent avec les malades, ils deviennent des vecteurs potentiels de transmission du virus auprès de leurs proches. Pour éviter le risque de contaminer leurs familles, certains évitent des mois durant de se rendre chez eux. En résumé les conditions de travail étaient presque insoutenables notamment au début de la lutte. Pour le bilan, le pays a enregistré plus de 2 700 décès et près de 99 000 cas confirmés, à se fier au dernier bilan avancé lundi dernier par le porte-parole du Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie du Coronavirus, Dr Djamel Fourar.
Coté corporation de la santé c’est- aussi le deuil et la tristesse. Ella a comptabilisé à elle seule, plus de 150 décès, terrassés par la maladie du coronavirus, entre médecins, professeurs, toutes spécialités confondues, ambulanciers et infirmiers, après plusieurs mois d’exposition à la charge virale, et a dénombré plus de 10 000 cas de contamination parmi les professionnels de la santé.

L’État en pompier en dépit des carences
Il faut dire aussi que les autorités du pays n’étaient pas restées insensibles aux appels pressants et incessants des professionnels de la santé et a doté les hôpitaux des moyens de protection adéquats dont le manque relevé est souvent lié au manque d’organisation dans la distribution qu’à une pénurie proprement dite de l’avis même de la corporation, en plus d’appareils nécessaires pour la prise en charge des malades. Cumulant dons, importations et productions locales, le secteur a pu respirer mais reste toujours en dessous des attentes. Le dernier cri d’alarme pour annoncer « un manque flagrant » de moyens de protection et les conditions de travail « très difficiles », a été lancé début décembre par le Dr Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP). Au-delà des pertes humaines causées par le virus corona, la pandémie a mis à nu ainsi les multiples dysfonctionnements et carences dans le secteur qui, certes, ne datent pas d’aujourd’hui ; mais nécessitant des solutions pour édifier un système de santé des plus modernes pour mettre à l’abri la population des défis sanitaires à venir. L’État, par la voix de son Président, s’est alors engagé à moderniser et à réformer le secteur pour faire face à tout danger à l’avenir. Il faut donc commencer par protéger le personnel médical. C’est ainsi qu’une loi criminalisant les agressions contre les professionnels de la santé a été promulguée. Désormais toute agression contre ce corps est passible de sanctions et leurs auteurs devraient répondre de leurs actes devant la justice.

Agence de sécurité sanitaire : un acquis !
Pour la réforme du secteur, les autorités du pays ont créé l’Agence nationale de la sécurité sanitaire (ANSS) présidée par l’émminent professeur Kamel Sanhadji, spécialiste en immunologie des transplantations, dont la mise en place des structures de fonctionnement est en cours. Cet organisme, dont la principale mission est de mettre en place un système de santé développé offrant des soins de qualité pour la population, constitue une revendication de longue date de la plupart des praticiens et spécialistes de la santé dans notre pays. Pour remédier à la problématique des prix exorbitants appliqués sur les différents moyens de dépistage de la Covid-19, des laboratoires privés ont annoncé la baisse des tarifs des tests PCR et des scanners (8 800 DA pour le PCR et 7 000 DA pour le scanner) avec des aides financières de l’État pour les citoyens.

Rapatriement de Wuhan : première d’une longue série
Autres actions à mettre à l’actif des autorités publiques, l’Algérie est l’un des rares pays à avoir sérieusement songé au rapatriement de ses ressortissants bloqués à l’étranger en raison de la suspension des vols aériens imposée par la Covid-19. On se souvient de la toute première opération effectuée depuis la ville de Wuhan, alors épicentre de la pandémie. Sur instruction du président Tebboune, 31 Algériens, des étudiants en majorité, et 17 ressortissants tunisiens, libyens et mauritaniens, ont été rapatriés à bord d’un vol qui a atterri à Alger le 3 février de l’année. En effet, dès l’apparition du virus en Chine et sa tendance expansionniste à d’autres pays, le pays a répondu à l’appel des étudiants algériens en Chine qu’il a sitôt ramenés au bercail. Plusieurs autres opérations du genre ont été opérées, depuis lors, où des dizaines de milliers d’Algériens bloqués à l’étranger, ont été ramenés à bord des avions d’Air Algérie, de plusieurs pays, en Algérie. La dernière en date a été réalisée en ce mois de décembre. Si l’année 2020 a été entamée sur un fond amer dicté par la pandémie, elle s’est bouclée sur une lueur d’espoir longtemps caressée après le développement de plusieurs vaccins anti-Covid-19.

Le vaccin, cette lueur d’espoir 2021
L’Algérie, en attendant de finaliser le choix des vaccins à acquérir, devrait entamer la campagne de vaccination début janvier pour les plus vulnérables et le corps médical, après les instructions du chef de l’État émises à partir de son lieu de convalescence en Allemagne. Pour les vaccins, la tendance converge vers les antidotes russe, chinois et même britannique pour plusieurs raisons notamment les moyens de conservation, et le rapport qualité/prix. Certes, le virus corona a soufflé sa première bougie ; mais c’est peut-être la dernière du moins sous sa forme actuelle et le nouvel an 2021 ne sera ainsi que plus beau. Et le sera davantage, si l’on apprend la leçon.
Brahim Oubellil

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