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KIDNAPPING ET VIOLENCE CONTRE LES ENFANTS : Le fléau a choqué et marqué les esprits

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Depuis le début de cette année nous assistons à de nombreuses affaires d’enlèvement et de disparitions mystérieuses d’enfants, qui ont suscité la colère de l’opinion publique et de la société civile. Ces drames vécus par de nombreuses familles algériennes qui parfois ont perdu leur enfant dont l’âge ne dépasse pas 15 ans, ont démontré une grande solidarité citoyenne et une vraie mobilisation des services de sécurité nationale. Selon les chiffres de la police judiciaire de la DGSN, ces 15 dernières années, il y a eu en moyenne entre 10 et 150 disparitions par an, des phénomènes qui touchent généralement des adolescents de moins de 15 ans, quittant le domicile familial pour différentes raisons. Par contre, les enlèvements d’enfants sont relativement rares, puisque durant les vingt dernières années, les chiffres sont de moins de 2 cas par an, rapporte le Pr Mostefa Khiati, président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem) qui pense que la responsabilité des parents est grande. « D’abord parce que nous sommes dans une situation exceptionnelle (Covid), normalement un enfant qui sort de la maison doit tout de suite attirer l’attention de ses parents ». Toutefois il dira qu’au moment où le malheur est tombé « il faut s’en inquiéter au bout de 10 minutes à un quart d’heure, et non pas attendre plusieurs jours pour lancer un appel à témoin, ça devrait se faire dans les 24 heures qui suivent la disparition. On ne peut pas attendre » alerte-t-il. Le professeur Khiati n’était pas le seul à se préoccuper de ce sujet, la société civile a aussi tiré la sonnette d’alarme à ce propos en appelant les autorités et les pouvoirs publics à réagir. Dans ce contexte, c’est le président du réseau NADA, Abderrahmane Arrar, qui a considéré que « ce phénomène doit être appréhendé dans sa globalité » afin de « faire face à toute cette violence », précisant que c’est « un travail en amont qui doit être fait pour contrer cette violence qui cible l’enfant et le famille ».

Des parents et des enfants endeuillés
Dès janvier en début d’année on a commencé à lire et écouter des histoires de kidnapping et de disparition d’enfants dans plusieurs wilayas du pays, à l’est, l’ouest comme au sud et au centre, certains ont eu la chance de retrouver leurs familles grâce aux efforts des services de sécurité, gendarmerie et des citoyens, d’autres ont été malheureusement retrouvés mort sans donner suites aux résultats des enquêtes menés, d’autres aussi sont restés disparus jusqu’à aujourd’hui. La plus récente histoire, ou tragédie est celle de l’enfant Hassani Yanis, âgé de 4 ans, dans la région d’Ighil Mouho, village d’Abouhran (commune de Draâ El-Mizan), ce pauvre enfant a été signalé aux services de la Gendarmerie nationale. Après recherches et investigations, le corps sans vie de l’enfant a été retrouvé en date du 04/12/2020 dans la forêt d’Aguemoun dans le village d’Abouhran. Avant lui, le 17 septembre passé, trois fillettes, Anes d’Ouled Mimoun (14 ans), Khaoula de Remchi (14 ans) et Malek de Tlemcen (11 ans) ont disparu mais retrouvées vivantes. Le 17 mai, c’est la famille Kherifi de Bordj El-kiffan qui s’est réveillée sur la disparition mystérieuse de leur enfant Anis, âgé de 9 ans et qui n’a jusqu’à aujourd’hui aucune nouvelle de lui. Selon la gendarmerie, l’enquête n’est pas close et les recherches se poursuivent. Une autre histoire de kidnapping, cette fois-ci ; il s’agit de Meriem, une fillette de deux années qui avait disparu le 17 janvier mystérieusement dans la ville de Saïda, à quelque 450 kilomètres au sud-ouest d’Alger. Elle a été retrouvée quelques jours plus tard par les services de la Gendarmerie nationale. La façon dont elle a été retrouvée est digne d’un film hollywoodien. La famille qui a enlevé la fillette n’habite pas loin du lieu de la disparition ; « c’était la voisine qui a tenté de l’enlever» dieu merci sa tentative a échoué. À M’sila aussi, les éléments de la police sont parvenus à libérer une fillette âgée de 11 ans, kidnappée par au moins trois personnes, ce malheur s’est produit le 23 octobre passé.

Une tragédie nommée « Chaïma »
L’enlèvement n’a pas touché que les enfants, mais l’histoire de Chaïma a bouleversé toute l’opinion nationale ici et ailleurs, eh oui ! qui ne se rappelle pas de cette pauvre qui a été Kidnappée, violée puis brûlée. C’est la triste histoire de la jeune Chaïma Sadou, 19 ans dont le corps calciné a été retrouvé un certain vendredi 2 octobre, dans une station-service abandonnée de Thenia, à une soixantaine de kilomètres à l’est de la capitale, Son assassin se prénomme Rayan, un jeune délinquant déjà connu par les autorités à la suite d’une plainte déposée par la famille de la victime à son encontre en 2016. Il a été arrêté par les services de sécurité.

Peine de mort pour les auteurs
Afin de lutter contre ce phénomène, le gouvernement a pensé à l’élaboration d’une loi contre le kidnapping pour préserver la sécurité des citoyens et de leurs enfants, cependant, les axes les plus importants dans cette loi notamment en ce qui concerne les peines durcies allant jusqu’à la perpétuité, voire la peine capitale, selon la gravité de l’acte commis et son incidence, outre une amende pouvant atteindre 2 millions DA (43 000 TND). Elle prévoit deux peines dans le cas de kidnapping d’enfant : la perpétuité ou la peine capitale. « Les mesures coercitives ne s’arrêtent pas là, puisqu’elles vont jusqu’à priver les auteurs de ce genre de crimes de bénéficier des circonstances atténuantes ou d’une adaptation de la peine. Autrement dit, ils ne pourront pas bénéficier d’une autorisation de sortie, de la semi-liberté, du placement dans un atelier à l’extérieur ou de la liberté conditionnelle et sont par conséquent contraints de passer la totalité de leur peine dans un espace clos », a indiqué le ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati, lors de l’adoption du projet au sénat. Également, le projet ne permet pas aux kidnappeurs de bénéficier des circonstances atténuantes, notamment si ces crimes sont perpétrés contre des enfants, en cas de recours à la torture, à la violence sexuelle ou à une demande de rançon.
Sarah Oubraham

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