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LUTTE CONTRE LA PANDÉMIE DU CORONAVIRUS : La nouvelle parade sanitaire de l’Exécutif

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Après près de quatre mois de confinement à domicile, où les pouvoirs publics jouaient beaucoup plus sur les horaires que sur des décisions d’envergure à même de freiner l’évolution de la pandémie dans notre pays, le gouvernement Djerad, sur instruction du président de la République Abdelmadjid Tebboune, a, enfin, décidé de sortir ses griffes et de sévir contre les contrevenants et tout « réfractaire » aux lois en vigueur dans la lutte contre le Covid-19.

Mais aussi et surtout de secouer les responsables locaux qui sont, soit otages des vieux réflexes qui font qu’ils ne bougent que sur un hochement de tête des hautes sphères, soit tel est vraiment le cas. Pour les nouvelles dispositions, il faut dire que ce n’est pas trop tôt. Mais il faut aussi dire, pour ne pas affecter les faibles esprits, qu’il vaut mieux tard que jamais.
À vrai-dire, il faut être frappé de cécité pour ne pas se rendre compte que la politique de gestion sanitaire suivie jusqu’ici dans la guerre contre l’invité encombrant que tout le monde est pressé de s’en débarrasser n’a pas donné les résultats escomptés. Et pour preuve, l’Algérie tantôt mi- confinée, tantôt mi-déconfinée se retrouve à présent à la case de départ après la recrudescence des cas de contaminations (336 nouveaux cas confirmés enregistrés hier). Et c’est justement là, la parfaire illustration de cette déroute dans la gestion de la crise sanitaire. En attendant de situer concrètement les responsabilités des uns et des autres, les autorités et la population, du moins la partie consciente de celle-ci, s’échangent les accusations. Mais loin s’en faut, l’essentiel c’est de retrouver le chemin à emprunter pour en finir définitivement avec cette situation qui n’a que trop duré et renouer avec la vie normale.

Une affaire aussi des autorités locales
Le gouvernement a enfin pris conscience de ses responsabilités après que la neige fondue au premier soleil du printemps eut révélé les secrets de l’hiver. En effet, avec la panoplie de mesures annoncées, la récréation est peut-être finie pour les uns et les autres. Chacun est, désormais, mis devant ses présentabilités. Tout en reconduisant jusqu’au 13 juillet prochain le confinement en vigueur qui reste ainsi inchangé pour les wilayas concernées, les walis, les chefs de daïra, et les élus des APC sont désormais face à leurs responsabilités. Fini la posture de l’autruche face à une situation d’extrême urgence. À moins qu’il ne s’agisse que de simples orientations sans lendemain faute de suivi sur le terrain, la nouvelle approche est appelée à s’appuyer davantage sur l’échelon local à travers son implication plus forte dans le processus d’évaluation et de prise de décision en matière de mesures de confinement ciblées et de suspension temporaire des activités qui ne respectent pas les protocoles sanitaires, devenant ainsi des vecteurs accélérateurs de la propagation du virus. « Lorsque la situation sanitaire l’exige et après aval des hautes autorités du pays », les walis doivent « procéder au confinement partiel ou total ciblé d’une ou de plusieurs localités, communes ou quartiers connaissant des foyers ou des clusters de contamination », peut-on lire dans le communiqué des services du Premier ministre publié lundi. Les premiers magistrats de wilayas ont, à première vue, les coudées franches pour agir, si ce n’est la suite du texte qui nous renvoie à la triste réalité de la gestion d’antan qu’on aurait cru dépassée : « Après aval des hautes autorités ». Faut-il vraiment une instruction ministérielle pour fermer un marché à bestiaux ? Les walis ont-ils les mains et les pieds liés pour se retrouver dans l’incapacité de prendre une décision au niveau local? Dans la suite du texte, il est fait obligation aux walis, chefs de daïra, présidents d’APC de décider de mesures supplémentaires applicables localement, en fonction de la situation sanitaire de la wilaya. Ils étaient également sommés d’entamer les visites régulières et permanentes des centres hospitaliers pour examiner la situation exacte dans laquelle ils se trouvent et rendre compte quotidiennement aux autorités sanitaires. Faits nouveaux : toute défaillance qui n’est pas signalée entrainera des sanctions à l’égard des responsables de ce dysfonctionnement.
Pour ce faire, les autorités locales et les services de sécurité ont été instruits à l’effet d’appliquer, avec toute la rigueur et la fermeté nécessaires, les sanctions prévues par la loi et les règlements en vigueur y compris la verbalisation, la mise en fourrière et la formalisation des procédures judiciaires appropriées à l’encontre de tout contrevenant aux mesures de prévention sanitaire.

Le département du Commerce appelé sur le terrain
Élément central dans la lutte contre le coronavirus, les services du ministère du Commerce sont appelés à procéder à des actions de contrôle au niveau de certains commerces de quartiers et de marchés, accompagnés de la force publique, pour la fermeture immédiate du commerce, le retrait du registre du commerce ainsi qu’une sanction pécuniaire et dissuader tout comportement contraire aux lois et règlements en vigueurs. Le ministère de Kamel Rezig doit désormais faire respecter les protocoles de prévention sanitaire, notamment l’obligation du port du masque et la distanciation physique pour toute personne qui accède à l’espace commercial avec interdiction formelle de tout type de rassemblement et de regroupement familial, notamment la célébration de mariages et de circoncision, qui constituent actuellement des facteurs aggravants de la propagation de la pandémie. Autres mesures annoncées : la verbalisation systématique de tout contrevenant à la mesure du port obligatoire du masque et le respect des horaires de confinement. Et la réinstauration de l’obligation du port obligatoire du masque dans les véhicules particuliers, que ce soit pour le conducteur ou les autres passagers. Une décision suspendue puis reconduite.

Renforcement des enquêtes épidémiologiques
Sur le plan épidémiologique, le gouvernement exige des enquêtes approfondies, notamment à l’endroit des cas contacts, à l’effet de casser la chaîne de propagation des contaminations. Pour mener à bien cette campagne, le gouvernement a mis à la disposition du ministère de la Santé tous les moyens nécessaires, notamment le transport. Il est aussi question de l’extension du réseau de laboratoires d’analyse y compris par le recours au secteur privé; la mise en place, au plan local, d’équipes multidisciplinaires d’enquêtes épidémiologiques pour assurer une meilleure coordination des enquêtes sur le terrain, la mise à la disposition des directions de la santé et de la population des wilayas d’infrastructures hôtelières pour réunir les meilleures conditions d’hébergement pour le personnel médical aux fins de récupération et éventuellement pour le confinement et enfin la multiplication des campagnes de désinfection des espaces et lieux publics à travers toutes les wilayas. Et surtout la surveillance quotidienne de la capacité de nos infrastructures hospitalières à faire face aux flux liés à la pandémie, fera l’objet d’un suivi sur la base des enquêtes épidémiologiques.
Brahim Oubellil

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